PrĂ©sence pour enfin Voir notre complaisance totale – part. 3
Pour ce 3° volet autour de la complaisance on va être plus sympa, enfin c’est ce qu’on vous dit pour que vous lisiez l’article. Oups ! J’ai vendu la mèche !. Notre complaisance nous pouvons soit la subir, s’y vautrer, la juger, s’y apitoyer, s’en foutre, lutter contre… En gros continuer à pratiquer la logique des « bonnes choses » ou des « mauvaises choses ». Soit on peut l’accepter et s’en servir comme impulsion, comme un outil, un messager fabuleux sur ce que nous avons à faire.
Vue qu’elle est là , et bien bien là même, servons nous de notre complaisance pour travailler nos qualités de guerriers ! Je vous en parlais dans le premier article de la série, celui sur la fausse gentillesse, notre première complaisance est bien de ne pas voir là où nous sommes complaisants.
ĂŠtre totalement honnĂŞtes avec nous mĂŞmes sur toutes nos complaisances ne se fait pas du jour au lendemain.
Si nous faisons le choix d’aller sur le chemin de voir notre complaisance avec honnĂŞtetĂ©, nous aurons l’occasion de dĂ©velopper des outils prĂ©cieux tels que la prĂ©sence, l’effort soutenu et la modĂ©ration.
Amis complaisants, embarquons ensemble sur des facettes plus actives de notre complaisance Ă travers un chemin parmi d’autres pour ne plus ĂŞtre une personne mais un Humain.
Voir les facettes de notre complaisance.
Ce n’est jamais très agrĂ©able de voir les endroits oĂą on s’abandonne au laisse aller. Nous avons tous une liste des points ou il serait bon, que nous devrions, Ă©ventuellement, un jour, si on en a le temps fournir un peu quelques efforts, blablabla…
En gĂ©nĂ©ral, nous nous complaisons tous dans le sommet de notre iceberg. C’est un peu notre planque, on montre des petits trucs pour masquer la complaisance plus profonde. Ce masque que l’on montre Ă soi et au monde, il nous permet de rester sur cette première marche et de ne pas aller plus loin. Ces petits travers Ă moitiĂ© avouĂ©s mais totalement pardonnĂ©s servent mĂŞme pour nous justifier : « Oh mais ça va mieux qu’avant » ou le fameux « avec tous ce que je fait j’ai plus le temps / Ă©nergie / envie …. »
En vrai on accepte volontiers le sommet de l’iceberg de notre complaisance ça nous permet de nous illusionner de passer sous silence l’ampleur du dĂ©sastre… Pour voir sous le verni c’est souvent plus compliquĂ©.
Donc avant de s’attaquer Ă travailler sur nos complaisances, vous l’aurez compris, il faut dĂ©jĂ les voir. C’est la première question Ă se poser, le premier choix Ă faire. Est ce que je veux rĂ©ellement VOIR l’ampleur de ma complaisance ou est ce que je veux rester dans le sommet de l’iceberg et continuer Ă m’illusionner ?
ATTENTION : Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. Il y a simplement Ă choisir et Ă accepter le prix Ă payer de ce choix. Comme d’hab. assumer la responsabilitĂ© d’un choix quel qu’il soit.
Si vous faĂ®tes le choix de rester dans votre illusion, dans les masques, le prix Ă payer c’est d’être toujours la pauvre victime des « mĂ©chants » Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs.
A titre personnel et en tant que femme dressée par les femmes de ma famille et la culture pour être une parfaite victime je commence à trouver ça un rien pénible. Continuer à valider les « messants » messieurs, la « messante » société, la « messante » vie, si on est lucide deux minutes ça tient pas la route.
La Présence engendre l’honnêteté
Maintenant, imaginons que nous faisons le choix 1, celui de voir et d’affronter notre complaisance. Non pas comme un ennemi mais comme un cheval sauvage sur lequel on doit reprendre le contrĂ´le. C’est bien de poser une intention mais s’il n’y a pas d’actions qui suivent, ça ne sert pas Ă grand chose. Alors comment faire ?
Comme d’habitude. Le seul vĂ©ritable outil du guerrier c’est sa PrĂ©sence ! (1) Il n’y a pas de procĂ©dure magique, ni de pilule miracle. Pour faire monter la PrĂ©sence il faut ĂŞtre prĂ©sent !
En gĂ©nĂ©ral nous ne regardons que le sommet de l’iceberg. Nous sommes tous mettre dans l’art de l’excuse et de la nĂ©gociation avec ce que nous dĂ©cidons de juger ĂŞtre notre imperfection. Notre complaisance fait tellement partie de nous mĂŞme et du monde dans lequel nous vivons que si nous ne sommes pas extrĂŞmement prĂ©sent nous ne pouvons pas la voir.
La prĂ©sence fait Ă©cho au lieu sans pitiĂ©. Elle est la part en nous sans jugement, sans apitoiement ou suffisance. Elle va donc amener une vision globale de nous mĂŞme, donc tout l’iceberg et bien plus encore. Gros avantage de voir notre complaisance au lieu de regarder nos petites imperfections c’est que le sentiment de PrĂ©sence ne juge pas ! On peut donc ranger les fouets et les crucifix !
Cette absence de jugement sur soi et le monde permet la dĂ©tente qui elle mĂŞme permet l’honnĂŞtetĂ©. Un cercle vertueux est ainsi en train de se former. Maintenant « il suffit » de tenir la ligne… Tous les jours !
Un premier pas vers l’honnĂŞtetĂ©
Peut-ĂŞtre qu’un premier pas serait d’observer et d’Ă©crire NOIR SUR BLANC ce que nous espĂ©rons gagner en faisant un de ces deux choix. Que sommes nous VRAIMENT prĂŞt Ă perdre ? En ce regardant droit dans les yeux s’avouer ce qu’on est prĂŞt Ă perdre, ce qu’on ne veut surtout pas lâcher, mĂŞme les petits trucs ridicules. Nos dĂ©sires, nos espoirs, nos craintes. Suis je prĂŞte Ă lâcher l’apĂ©ro du samedi midi ? Vais je enfin trouver l’amuuuuur ? Serais je riche, puissante ou une misĂ©rable folle au fond d’une lande lugubre ou d’antiques malĂ©dictions planent encore dans les marais qui l’entourent (2) ?
c’est SIMPLE mais c’est pas facile. (Michel T.)
L’effort soutenu: L’action au service de l’intention
C’est la que la pratique rentre en scène et que petit à petit nous creusons un sillon vers plus de présence et d’honnêteté. L’un et l’autre émanent de notre intention, notre volonté à faire ce premier choix. L’action, la Volonté (pas le je veux) vont venir nourrir et vis versa l’intention de départ.
C’est un peu le concept de l’oignon, on enlèvera une couche et puis une autre viendra, et encore et encore. Travailler notre présence et notre honnêteté ne s’arrêtera jamais. L’iceberg est tellement vaste !
La seule chose que je peux nous conseiller c’est de faire un premier pas, puis autre et de continuer ainsi.
Il n’y a pas de garantie, pas de choses Ă gagner Ă ĂŞtre plus prĂ©sent et honnĂŞte avec soi et avec le monde. Il n’y a pas de ligne d’arrivĂ©e, pas de but atteindre et surtout : CA NE S’ARRĂŠTE JAMAIS ! Chaque pas entraine le suivant jusqu’au bout, jusqu’au bout.
Qu’est ce que j’appelle l’effort soutenu ? Vous en avez un petit aperçu dans le dĂ©sagrĂ©able article de Renaud sur le sujet.
Alors nous pouvons faire 150 stages pour apprendre Ă voir nos complaisances, chaque fois nous reviendrons en disant « JE SAIS ! »  » J’ai compris ! » « Maintenant ça va changer ». Mais si nous ne faisons rien, au quotidien, si nous ne changeons pas notre intention de dĂ©part qui est d’abandonner notre apitoiement et ĂŞtre responsable de nos actes ça va juste nous couter une fortune et rien ne va vraiment changer.
Tous dans nos vies a un moment nous VOULONS un changement ! Alors nous prenons des grandes résolutions d’un coup, nous poussons la machine pendant 1 jour, 1 semaine, 1 mois, … et puis pof, on s’arrête d’un coup ou on ramollit le rythme… et on se laisse glisser doucement mais surement vers un laisser aller compensateur.
Mettre nos actions réellement au service de notre intention ?
Comment mettre cet effort soutenu en actes quotidien ? Par des choses toutes simples. Si comme moi vous avez Ă©tĂ© Ă©levĂ© aux barquettes surgelĂ©es et aux boites et bien vous allez faire l’effort de vous faire Ă manger des produits frais 2 fois par jour 6 jours par semaine. Et si vous n’avez pas, mais alors pas du tout, envie de faire Ă manger ? Et bien vous ne mangez pas ! MĂŞme pas un bout de pain.
Ca semble dur ? Normal ça travaille sur votre complaisance et notre fâcheuse habitude de faire le facile au lieu de faire le simple.
C’est Ă ce moment lĂ , justement qu’il ne faut pas cĂ©der, c’est Ă ce moment lĂ que vous forger votre intention inflexible et que vous pouvez vraiment voir le dessous de l’iceberg de votre complaisance. A vous de trouver vos pratiques du quotidien.
Et si vous n’y arrivez pas n’oubliez pas que nous sommes lĂ aussi pour ça ! Ne pas demander d’aide, jouer les timides c’est aussi de la complaisance…
La modération : suivre le tempo
La modĂ©ration est aussi très importante et elle rejoint ce que j’ai dĂ©cris prĂ©cĂ©demment : faire ce qu’il y a Ă faire, ni trop, ni pas assez. C’est pour ça que dans mon exemple ce n’est que 6 jours par semaine. Un « cheat day » par semaine pour ne pas devenir intĂ©griste, ne pas vous durcir et pouvoir tenir le temps qu’il faudra. Vous verrez que rapidement ce « cheat day » sera un jour de plus et que vous ne vous laisserez pas aller.
Selon les natures de nos cuirasses, nous aurons tendance à en faire trop sur certaines choses et pas assez sur d’autres. Nos masques dansent autour de celui du bourrin violent, du délicat éphèbe, du peureux malingre ou juste du feignants crasseux. C’est aussi là que notre complaisance s’exprime, on va sur le comportement le plus facile pour nous et souvent pas le plus juste face à ce qui est en train de se vivre.
La Présence permet de vivre la nuance. Sans présence au tempo en dedans et en dehors de moi, sans observation honnête de mes comportements, je ne peux agir de façon juste par rapport à ce qui est proposé.
C’est encore ma cuirasse qui ré-agira via mes conditionnements. Mes actes ne seront pas en harmonie avec l’instant présent. Dans le premier article, je vous parlais de la fausse gentillesse si chère à notre complaisance. La modération, s’est justement cette vraie gentillesse avec soi ou les autres ou le monde. (Voir l’article sur la tempérance.)
La gentillesse c’est parfois se faire mal, se pousser au cul, et vis versa. La modération rejoint la notion d’effort soutenu, ce n’est pas envoyer du bois pendant 10 jours et puis plus rien pendant 3 mois. Désolée, vous le savez déjà , mais … Ca ne marche pas !
Trouver son rythme, son « régime » de changement
L’exemple des régimes alimentaires est parfait pour illustrer ce propos. Je me prive pendant 1 mois, je mets mon corps en souffrance, plus que ce qu’il peut effectivement tolérer de façon harmonieuse. Et puis dès que le régime est terminé, je me fais une semaine de fiesta alimentaire. C’est rare quand votre corps vous dit merci. En général, vous reprenez plus de kilos que ce que vous avez perdu. Et, là extrême complaisance (3) on recommence encore et encore en se disant qu’au bout d’un moment, ça devrait marcher.
La modération serait de revoir son régime alimentaire global et son hygiène de vie… Et ce … pour la vie !
L’alimentation est un comportement comme un autre. Ne prenez pas cet exemple au pied de la lettre. Grandissez le, adaptez le Ă vous ! Vouloir suivre le rĂ©gime d’un autre ne fonctionnera pas sur le long terme. Il n’y a que vous pour apprendre avec votre corps ce qui lui rĂ©ussit ou pas, ce qui le fait plier ou pas. S’inspirer, Ă©changer, apprendre ensemble, bien sur ! Mais au final, c’est vous qui ĂŞtes au quotidien face Ă votre assiette et dans votre corps.
Trouver votre nouveau confort dans cette modération. Explorez de nouvelle forme du plaisir. On peut même s’autoriser des extras et jouir de « bons petits plats ». Si si on en a le droit !
Intention, Action, Présence, Modération les 4 clefs
Comme que vous le tourniez si vous voulez vraiment sortir de la complaisance (4) et de l’apitoiement sur vous et les autres, si vous avez fait le choix de sortir de la fausse gentillesse pour devenir :
« Implacable mais charmant, rusé mais agréable, patient mais actif, gentil mais fatal »
Le Nagual Julian Ă Don Juan – La force du Silence p 104
Chaque fois ca sera votre intention inflexible et sa manifestation Ă travers un effort soutenu qui renforcera votre sentiment de PrĂ©sence et vous donnera accès a plus d’honnĂŞtetĂ© et d’harmonie avec toutes les parties de vous !
La modération nous apprend à faire avec ce que nous sommes et de façon plus large avec ce que la vie nous donne.
Ces 4 piliers que sont une intention inflexible, l’effort soutenu en action, prĂ©sence et modĂ©ration nous permettent de glisser de notre complaisance et de nos jugements sur nous et le monde vers de la tolĂ©rance et de la bienveillance.
En sortant de la complaisance nous sortons aussi de notre bulle égotique, de notre auto-contemplation pour aller chercher une harmonie entre toutes les vies qui s’entrecroisent dans ce monde.
« Chaque jour sois gentil parce que tous ceux que tu croises livrent une rude bataille. »
Platon
Gentil mais fatal ! Gentil mais pas complaisant ! La complaisance c’est le doux ronron de Netflix, c’est le facile au dĂ©triment du simple. Commander mac do plutĂ´t que se faire soi mĂŞme son burger.
La complaisance c’est la manifestation de notre apitoiement, un guerrier s’il est digne de ce nom ne peut plus s’apitoyer sur son sort ou celui de ses prochains puisqu’il assume la totale responsabilitĂ© de sa vie. La complaisance c’est une facette de notre auto-contemplation est un chaman en tant que passerelle entre les mondes ne peut plus s’identifier Ă son histoire personnelle, il ne peut plus croire Ă l’histoire qu’il raconte aux autres, il ne peut plus s’abandonner.
Laurence
Liens & autres infos
- LA PRESENCE. Il faut juste pratiquer ! Pour pratiquer il faut en avoir une intention ferme et inflexible. A force de pratique, et je dĂ©couvre moi mĂŞme Ă quel point c’est long; Ă force de s’efforcer TOUS LES JOURS de faire monter la PrĂ©sence, de ralentir les vibrations en nous et de nous mettre Ă l’Ă©coute de nous et du monde, la PrĂ©sence fini par s’installer. Et cette prĂ©sence va nous donner le dĂ©tachement nĂ©cessaire pour nous voir sans faille et sans jugement
- Cette partie de la misérable folle est entièrement écrite par Renaud qui est fan de H.P. Lovecraft
- Complaisance mais aussi stupiditĂ© ou une bonne dose de masochisme ! Auquel cas plutĂ´t que jouer les victimes de votre corps, assumez vos caprices et rĂ©jouissez vous de vous faire mal puisque vous aimez ça. Moi mĂŞme je ne suis pas contre une petite fessĂ©e un peu appuyer d’ailleurs !
- DĂ©fendre (une personne) c’est sortir de la complaisance – paroles d’avocat
Quelques livres & vidéos
- J’ai beaucoup aimĂ© le livre « Les aventures de Socrate » de Dan Millman qui raconte la vie de son mentor. On pourrait croire le hĂ©ros peu complaisant, mais comme tous il ne dĂ©roge pas Ă la règle. Je vous laisse dĂ©couvrir.
- Vidéo explicative pour faire des centrages, un outil essentiel pour faire monter le sentiment de présence.
- Puisqu’on a parlĂ© de rĂ©gime alimentaire, on vous conseille de lire cet excellent ouvrage: L’ALIMENTATION OU LA 3ÉME MÉDECINE – DR SEIGNALET.