Harmonie, Autonomie, Respiration, Action

Conscience @ Un autre regard

Printemps énergétique. 5 clés du FEU à incarner au quotidien

“Le printemps est arrivé, la belle saison…” Bon, on va se calmer de suite, on n’est pas là pour chanter du Fugain mais plutôt pour vous proposer 5 clés sur le PRINTEMPS énergétique et l’élément FEU à incarner dans nos vies du quotidien. On va y rajouter, ne soyons pas pingres, les éléments que notre cohérence y raccroche à savoir LE CITRON & LE JAUNE (pour les couleurs), le BOIS, pour la partie énergétique Taoïste et le lieu du SANS AUCUN DOUTE pour ce qui concerne la cohérence de Castaneda.

Les chamans, les taoïstes, l’énergétique chinoise ou l’ayurveda partent de l’observation de la nature pour comprendre et apprendre comment le monde, l’énergie, les plantes, la vie, et donc nous, fonctionnons. Nous arrivons à la fin du printemps énergétique, alors qu’avons nous appris du printemps, quels sont les enseignements de cette saison ?

Comme toujours sur LA PASSERELLE nous ne vous disons pas ce que vous devez penser ou croire mais ce que nous nous avons observé, déduit, conclu. A vous de faire le reste du job, à savoir l’adapter à vos propres observations et vos grilles de lecture et cohérences diverses et, on l’espère, variées.

Le printemps énergétique, rappel des évidences

Contrairement à ce qu’en on décidé les scientifiques occidentaux, le printemps n’a pas toujours débuté le 21 Mars. Y a que nous qui sommes suffisamment auto-centrés et arrogants pour croire que le printemps le 20 mars il roupille et que le 21 il se lève en se disant “bon allez mon gars quand faut y aller faut y aller”. Même la nature qui n’est pourtant pas bégueule n’est pas d’accord. La preuve, les jours commencent à rallonger vers le 21 Décembre et les graines en milieu naturel commencent à sortir de leur sommeil vers la mi janvier.

Les Chinois, les Grecs, les Celtes, les Egyptiens, les Peuls et une grande partie des peuples anciens, en gros ceux qu’on traite de “sauvages” ou d’archaïques, n’avaient peut être pas d’accélérateur de particule au fond d’une montagne mais ils avaient des yeux pour voir et dans un élan de solidarité rare dans l’espèce humaine sont arrivés à la conclusion dramatique pour nos académistes amoureux des dates piles poils :

le 21 mars c’est le milieu du printemps vibratoire et pas son début !

Le 21 mars c’est le moment où le yang prend enfin le dessus sur le yin. Et si la bascule YIN – YANG, profondeur – superficie, passif – actif, se fait bien au moment de l’équinoxe de printemps la course du YANG pour reprendre le dessus elle a commencé dès le solstice d’hiver. Donc quand vous fêtez un peu bêtement le printemps vous fêtez en fait l’apogée du printemps, son mi temps et aussi la suprématie du Yang sur le Yin et donc la supériorité MOMENTANÉE de l’action sur la réflexion, de la surface sur la profondeur et du visible sur l’invisible.

En énergétique chinoise le printemps est lié à l’élément bois, au vent, au foie et à la vésicule biliaire. Dans la tradition chamanique, le printemps est lié à la direction Est et à l’élément feu. Dans la cohérence de Castaneda c’est la position du sans aucun doute et la position du Guerrier. Pour celles et ceux qui utilisent la cohérence de Weiss et Lhomme le printemps vibratoire est en lien avec la couleur jaune, comme les flammes du feu, et à la couleur citron. Enfin en terme de chakra, ou nexus énergétique, c’est le chakra solaire MANIPURA. Sans parler des anciens.

Si on rassemble ces grilles de lecture non orthodoxes on obtient des comportements, humeurs et émotions comme la vitalité, la curiosité, la colère et la rancœur. Mais aussi le lien entre corps physique et corps spirituel. C’est le siège de l’égo et de ses différentes malfonctions (VOIR LES DIFFÉRENCES) donc du JE veux. C’est aussi la capacité à la détermination et la capacité à trancher, à se séparer ou, bien-sûr, détruire.

Ok, on a toutes ces infos, et y en a énormément d’autres, mais en vrai, au quotidien, que comprenons-nous du printemps ? Si on referme les bouquins, les stages et les annales, comment vivons-nous, comment pouvons-nous incarner le printemps ?

De manière simple et non théorique, quelles énergies la force du printemps énergétique nous permet-il de convoquer et comment concrètement pouvons-nous utiliser ces énergies ? On a dégagé 5 grands points, 5 clés qui permettent d’intégrer et d’utiliser l’énergie printemps en nous.

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Le Printemps énergétique c’est violent

Commencer un article sur le printemps énergétique par l’aspect violence est un peu osé nous en convenons volontiers. Mais justement cette audace, presque cet outrage est aussi une des caractéristiques du FEU et du Printemps alors pourquoi se priver de ce petit plaisir puisque “les dieux” sont avec nous, par Cernunos !

Le mot violence est un dérivé du latin violentia qui signifie : caractère emporté et farouche. Au 12eme siècle, on l’utilise à propos du vent, d’une saison, d’une tempête, du caractère d’un vin. La même origine du mot indique : force en action. Puis l’usage donne au mot violent le sens d’une action menée contre autrui.

Aujourd’hui tout ce qui concerne l’agressivité tournée vers les autres est associé aux mots violent/ violence. Mais ce n’était pas ça l’origine du sens. Alors on peut faire remonter le curseur à la première définition du mot : une force en action. Partant de là, si, au lieu d’en avoir peur, on captait que la violence est une force nécessaire, une force vitale. Une force qui est partout autour de nous ?

La violence de la poussée, la violence de la vie

Le printemps, c’est les fleurs qui poussent, les bourgeons qui éclosent, les feuilles qui sortent, les petits agneaux qui naissent… Youhou on redescend sur terre les chéri.e.s, ça c’est du Disney, le moindre bouseux qui a mis bas une chèvre ou le moindre pécore paysan sait que l’histoire qu’on nous raconte à propos du printemps c’est juste une arnaque totale ! Il est l’heure d’oublier l’imagerie doucereuse où les bambis gambadent gaiement dans les prairies. En vrai, la poussée printanière c’est plus du rock and roll hardcore genre Motorhead que les flutiaux et les pastres grivois des gentils dessins animés.

Il faut de la violence pour que la plante tienne sa poussée irrésistible à travers le sol. Elle doit passer à travers la terre, dégager une masse posée sur elle qui fait des milliers de fois son poids et sa taille pour, après ces efforts de dingues, arriver à voir un peu de lumière et surtout la tronche stupide d’un escargot égaré qui va la bouffer tout cru sans même un peu de citron ou de vinaigre de sureau !

Idem, il faut une violence inouïe pour que naissent les agneaux, chevreaux qu’on va boulotter pour Pâques en mémoire d’un pacifiste en string. D’ailleurs la moindre femelle humaine qui a enfanté se rappelle que le morceau qu’elle avait en tête à ce moment-là c’était plus Kill em all de Metallica que le beau Danube bleu ! La naissance se fait avec force et détermination. On dit bien aux femmes : poussez ! poussez ! Et parfois, ça n’arrive pas comme prévu. Des femmes, des biquettes et des meuuuuh mourraient et meurent encore au moment de l’accouchement, ou l’enfant, et quelquefois les deux.

Alors oui c’est magnifique, oui c’est la vie qui exulte mais la vie ben justement elle exulte et elle s’excuse pas de hurler quand elle a besoin de hurler ! Voilà comme ça l’image du printemps avec Bambi et Panpan lapin elle est définitivement au placard du romantisme béat et on revient au printemps énergétique : franc, direct, violent, déterminé.

La violence des changements brusques et abrupts

En plus de la violence inhérente pour exister et passer par l’hymen ou par la terre froide et gelée au dessus de nous au printemps tout change et tout change tout le temps. On passe de la pluie au beau temps dans la même journée. C’est les fameuses giboulées de mars, celui qu’on nomme le mois des fous. Voilà une nature qui pousse, qui allonge à une vitesse ultra rapide. Voici des températures qui varient brusquement dans la même journée. Et nous avons du ciel bleu qui alterne avec les pluies sans préavis. On passe d’un état à un autre brusquement, sans transition, sans linéarité.

Le printemps énergétique est donc marqué par ces ruptures et ces changements brusques qui peuvent se manifester à chaque minute de notre existence. C’est un fait, c’est une certitude mais on aime bien fuir cette évidence. L’humain agit trop souvent comme si sa vie allait se dérouler avec prévisibilité et avec un temps infini devant lui. Or, d’expérience, nous savons que la vie peut vite basculer dans l’imprévu.

Par exemple, il y a quelques jours, Lorenzo répétait avec un comédien. Tout ressemblait à une répétition habituelle, si ce n’est que le comédien semblait traîner un mauvais rhume mais rien de bien méchant. Le soir même, il a fini aux urgences suite à un malaise et vu son état, ca sera certainement sa dernière répétition. Voilà un changement net. Une rupture. D’autres situations plus dramatiques arrivent sans cesse. Retour d’une promenade avec sa mère qui se plaint soudainement d’une douleur à la tête et s’écroule tout à coup. Trois jours plus tard, elle était morte. Ballade tranquille sur un marché, en promenant le chien et tout à coup un pitbull débarque et saute à la gorge du chien. Petit café tranquille en papotant, assis sur un canapé, et tout à coup, la vue qui se brouille, oh c’est un AVC.

Ces exemples illustrent ce qui en essence apparaît à la période printanière : tout peut arriver, rien n’est fixe ni linéaire, la rupture peut arriver n’importe quand. C’est pour ça que l’énergie du printemps pousse autant, parce qu’il y a urgence à vivre, parce que c’est le sens de la vie d’aller en avant. Mais tout peut aussi disparaitre d’un seul coup. “La mort c’est l’éclair vif du sabre”, disait Caussimon. La vie comme la mort sont tranchantes et définitives. Alors allons-nous nous apitoyer ? Chercher à éviter la violence, fuir l’urgence, nous raconter que la vie est linéaire, un long fleuve tranquille et infini ? Ou prendrons-nous la mort comme conseiller ? Embrasserons-nous l’urgence de vivre ?

Chaque fois que votre vie bascule, dans 10 minutes peut-être, souvenez-vous que c’est le printemps énergétique qui toque à votre porte et que pour lui répondre il va vous falloir aller chercher votre printemps intérieur. Ca n’empéchera pas la violence, la douleur, la brusquerie et le désagréable mais au moins vous pourrez lui répondre et si vous avez assez “d’énergie accumulée” en vous, vous pourrez même apprécier ce petit coup de jeunesse involontaire.

La détermination du Printemps

C’est le printemps : partout la vie pousse en avant. Vu que la nature n’attend pas, la priorité est donnée à l’action, que ça plaise ou non à notre complaisance paresseuse. Il faut agir. Le temps où l’on retourne les aspects d’un projet sous toutes les coutures est fini. Maintenant, suite à une direction que l’on s’est donné, on exécute. C’est une période où le yang prend les devants avec son côté tranché : le temps consacré à une décision est ultra rapide.

C’est le berger, qui doit biberonner les agneaux à 5h du matin avant de prendre le bus pour aller faire des démarches administratives nécessaires et qui vont lui prendre la journée entière. Le travail de la bergerie demande de devoir s’occuper des naissances des agneaux en plus des sorties habituelles du troupeau. Cette activité est intense et se cumule avec les autres affaires courantes. A tout il faut répondre présent. C’est pas plaisant, c’est pas fun, mais c’est à faire. Sans tambour ni trompette.

Dans notre potager, on prépare les cultures. Il y a des aménagements bien concrets. Pendant une période, on agit sans avoir de garanties de résultat. On travaille le sol et pendant un certain temps, rien ne pousse. Rien n’est visible. C’est juste faire ce qu’il y a à faire. C’est pas évident, mais il faut suivre le mouvement. D’autant que les changements sont brusques. Va t-on les suivre ou les subir ? Allons-nous user de notre capacité à freiner et nous contenter d’aimer regarder le printemps qui pousse derrière une vitre ? Ou allons-nous accompagner le mouvement, sans savoir où il nous mène, plonger avec détermination et accepter les invitations de la Vie ?

La détermination pour la nature, c’est juste exister. Vivre ou mourir.

Si on se dégage d’une vision anthropomorphique, on constatera que les choses existent parce qu’il faut qu’elles existent, sans explication. On peut en chercher, on peut s’inventer des panthéons, des dieux, des raisons scientifiques, énergétiques, philosophiques, mais il n’y a pas de certitudes là-dedans. On croit qu’on sait, on choisit de croire qu’on sait pourquoi mais le seul fait c’est que ça existe, point à la ligne !

Pour nous c’est pareil, la seule chose que nous avons à faire, c’est exister. Parce qu’il faut qu’on existe, et si on est là, même si on ne sait pas pourquoi, la vie, elle, le sait ou comme hurlait, oui on peut pas dire chantait, les Wampas “L’Eternel lui le sait !”

Rester focus pour canaliser l’énergie

Toute cette énergie qui se déploie doit être canalisée et dirigée. Sinon, au lieu d’utiliser la poussée du printemps et de choisir ce que ca va nous permettre de faire éclore, on va juste se faire laminer et se disperser dans tous les sens. Et donc au final faire grandir la confusion, l’éparpillement et la violence destructrice. A vingt ans quand c’est vos hormones qui parlent c’est compréhensible, à 30, 40 ou 70 ans c’est juste stupide ! Or, un Pèlerin n’est pas, ne peut pas se permettre d’être stupide.

Petit exemple de canalisation très pragmatique, pour faire grandir plutôt que tout ravager ou s’étaler façon flaque hormonale et gros vers géant. Pendant le printemps, on a installé sur un chemin en pente des gouttières qui permettent de casser le flux de l’eau. Au lieu qu’avec les pluies printanières l’eau dévale le chemin et ravine tout, grâce aux gouttières elle est dispersée sur le terrain, elle arrose les arbres, elle fait pousser au lieu de tout détruire.

Si ça marche pour un chemin, il en va de même pour nous. Installons des gouttières intérieures pour canaliser le flux de l’énergie et le flux des émotions pour nous faire grandir, au lieu d’être emporté par nos tsunamis émotionnels.

Cette eau qui dégringole, c’est le symbole de nos émotions. La violence des changements, la violence de la poussée de la vie créent des émotions en masse. Les émotions, rappelons-le, sont des véhicules, elles nous permettent de déplacer notre point d’assemblage.

Si on ne s’attache pas à nos émotions, on peut voyager et explorer différents états pour apprendre et explorer d’autres choses de nous que ce que nous maintenons en place avec acharnement. On peut partir à l’aventure et découvrir ce Soi qu’on ne connaît pas. Si on s’y attache, on se déplace juste bien profondément dans notre apitoiement et notre suffisance, et c’est tellement confortable car connu qu’on tend à s’y installer !

ATTENTION pour avoir l’occasion de ne pas s’attacher à nos émotions et les utiliser pour voyager il faut AVOIR DES EMOTIONS ! Prenez garde à l’ascétisme stupide portant à fuir et renier nos émotions.

Donc avec des gouttières énergétiques et/ou comportementales, on peut canaliser le flux de nos émotions et donc garder distance et détachement. Quelle que soit la position du point d’assemblage sur laquelle on se déplace, on se rappelle que ce n’est qu’une position du point d’assemblage, une expérience à vivre, une occasion de faire connaissance avec Soi et d’explorer l’Inconnu.

Par contre sans gouttière, sans le focus qu’elles permettent, on s’étale, on se perd et au final on se noie. Et on peut se retrouver à mettre 12h à faire une épreuve de pâtisserie sensée en prendre 4. Les émotions de peur, de doute, d’impossible ont tout balayé sur leur passage, et une énergie gigantesque est déployée pour se noyer et diluer le temps, au lieu d’être utilisée pour faire grandir la détermination et relever le défi de terminer en 4h.

Mais attention, canaliser ce n’est pas bloquer ! Les gouttières orientent le flux, elles ne le bloquent pas. Le bloquer, c’est faire un barrage. Avec un barrage tout va bien tant que le barrage tient, et quand il cède, là c’est la cata !

Pour canaliser notre énergie, il ne faut pas perdre de vue le focus. Resserrer sur l’essentiel. Donner une direction, un cap et s’y tenir coûte que coûte, comme la graine qui n’a qu’un seul but, sortir et ça même si y a un escargot au bout.

Avec la montée du Yang et l’afflux d’énergie, on a vite tendance à se disperser et à partir dans tous les sens. C’est en revenant sur son intention de départ qu’on va pouvoir renforcer notre focus.

Pendant un CAP blanc de pâtisserie, le but c’est de faire ce qui est demandé dans le temps imparti. Ce n’est ni de prouver qu’on est le meilleur pâtissier de tous les temps, ni d’hésiter mille ans car on veut être parfait aux yeux d’un papa / maman fantasmés. Et bien-sûr c’est encore moins le moment de rajouter des trucs qui ne sont pas demandés pour prouver notre arrogance ou rassurer notre apitoiement. Non, le but et l’intention c’est juste de faire se qui est demandé, en étant rapide et efficace. Point.

Pourquoi on perd le focus, pourquoi on oublie l’objectif premier ? Parce que notre émotionnel n’est pas géré, il ramène tout à notre auto contemplation et la sauvegarde de notre image devient l’objectif principal. En fait, notre auto contemplation, la sauvegarde de l’image que nous avons de nous-même est toujours, en permanence, tragiquement la seule intention que nous ayons réellement. Le chemin est long et la pente abrupte pour réussir à mettre une autre intention plus grande que celle-là.

Le pire, c’est que bien souvent ce n’est même pas conscient. Alors la première chose à faire pour garder le focus, c’est d’être au courant de se qui se passe dedans. C’est d’exposer ce qui nous traverse, de se montrer, à Soi et aux autres, à nous ensuite de choisir consciemment de garder le focus, de canaliser, ou de nous laisser-aller comme des tanches.

Le printemps énergétique s’expose

Au printemps, les jours rallongent, l’énergie Yang augmente, les fleurs et les bourgeons éclosent, ce qui était sous terre apparaît. Tout devient visible. Y compris nous ! Le souci avec nous, humains, c’est qu’on passe notre temps à vouloir cacher des choses, cacher ce qui ne nous arrange pas ou nous déplaît. Or, si au printemps tout devient visible, on ne fait pas exception. Et avec la poussée d’énergie et les fluctuations soudaines, extérieures comme intérieures, quand on aime garder le contrôle, c’est la période idéale pour cacher encore plus, enfouir un peu plus loin sous le tapis ce qui ne nous arrange pas.

Comme y a plus d’énergie disponible on peut lutter et mobiliser encore plus d’ énergie pour se cacher, comme dh’ab. Mais on peut aussi tenter l’aventure et suivre le mouvement de l’énergie.

Mauvaise nouvelle : pendant le printemps énergétique la vibration nous pousse à nous montrer, à nous exposer, y compris et surtout ce qui dérange notre auto contemplation, ça peut être de dévoiler notre coté fleur bleu si on est un gros barbu qui aime s’enduire de fèces mais c’est plus fréquemment l’inverse, montrer le gros con de facho primaire en nous.

Hélas pour notre confort, la cuirasse et le grincheux détestent être démasqués. S’exposer volontairement, c’est couper les fils avec lesquels notre suffisance et le grincheux nous manipulent et au final c’est vraiment là qu’on va briser notre auto contemplation et s’affranchir du lien toxique avec l’autre et de la définition de la réalité qu’on a construit.

Petite anecdote pas si anodine, à propos de s’exposer. L’autre jour, nous étions chez un berger et les agneaux venaient de naître. Sur le toit de la bergerie, exposée aux yeux de tous, il y avait une carcasse d’agneau, et oui, parfois les agneaux meurent. Au lieu de le planquer, de l’enfouir, le berger l’avait exposé. Pourquoi, on n’en sait rien, mais si tout est enseignement, ben en voilà un ! C’est quand même pas fréquent de foutre un cadavre d’agneau sur le toit de sa bergerie. Bonne nouvelle pour les hygiénistes en herbe : après seulement quelques jours, la carcasse avait séché et il n’y avait plus aucune odeur !

Alors ne pas enterrer un agneau mort ça a sûrement une utilité que je ne connais pas mais déjà ça a eu l’immense intérêt de nous rappeler que la mort existe et qu’elle nous traque à chaque instant !

Voyons l’enseignement magique qu’il y a dans cette petite histoire, et suivons le. Montrons-nous, montrons nos pensées honteuses, nos “fails”, nos désirs, nos réussites, nos grands moments de solitude, nos cadavres pas si exquis que ça. Montrons-les pour ne pas qu’ils infestent nos profondeurs. Montrons-les pour les faire dessécher, les faire désenfler. Et à chaque fois qu’on veut à nouveau nous planquer, rappelons-nous que la mort nous traque et qu’elle ne nous a pas encore touché. Et que c’est quand même plaisant de faire pile poil ce qui fait chier notre parasite grincheux.

Printemps énergétique. 5 clés du FEU à incarner au quotidien - Projet la Passerelle

Affirmer son JE

Affirmer. Assumer. Voilà les frérots qui accompagnent le fait de s’exposer. Si s’EXPOSER est le premier pas nécessaire, affirmer, est le pas supplémentaire, celui qui fait avancer. Assumer ce qu’on expose c’est prendre le risque d’exister. Au début on peut s’exposer difficilement, un peu honteux, avec retenue. Ce n’est pas si facile que ça d’affirmer son JE, ses idées, ses émotions. C’est même pénible, inconfortable et ça nous coûte de passer par dessus le jugement de nous-même ou de ce qu’on expose mais restons focus, soyons déterminé, utilisons même de la violence inhérente au printemps pour exister et affirmer notre présence au monde.

En affirmant, on assume ce qu’on expose, on assume ce qu’on est, ce qu’on fait, ce qu’on pense, ce qu’on dit. Ca ne veut pas dire qu’on revendique et qu’on va casser les couilles à tout le monde en forçant l’approbation ou le regard et l’attention de l’autre. Affirmer, peut se faire avec violence et pourtant sans revendication. C’est juste dire : voila, moi je pense ça, je ressens ça, je veux ça, je fais ça, je suis ça. Et si on a besoin de gueuler ou de taper du point pour SE convaincre soi-même et bien faisons le. Le but n’est pas de convaincre l’autre mais bien de s’affirmer de SOI à JE.

Affirmer ne veut pas dire qu’on a raison, ça ne veut pas dire non plus qu’on est certain. Ca veut juste dire qu’on assume ce qu’on est, pense, ressent. On a rien à défendre, on n’a rien à cacher, on est, point. Libre à l’autre de l’accepter, le réfuter ou le compléter. Ca ne sera pas contre nous, ou pour nous, lui aussi affirmera et avec un peu d’intelligence on se rencontrera.

Le parfait contre exemple d’affirmer, c’est Charlie qui nous l’a donné l’autre soir. Nous étions invités à une soirée en mode “intervention”, avec une jeune fille en détresse qui avait besoin d’un coup de main énergétique. A la soirée il y a avait trois jeunes femmes d’une vingtaine d’années. Toutes remplies de leur suffisance, des certitudes de leurs 20 ans. Et au moment où Charlie aurait dû parler d’elle, de son métier de TDS, exposer qui elle était, permettant ainsi d’ouvrir le difficile mais essentiel chapitre de la sexualité, et donnant ainsi la possibilité d’échanger en profondeur, à ce moment là elle n’a rien affirmé. Elle a joué les invisibles, les normales.

En n’affirmant pas simplement qui elle était, en n’assumant pas, Charlie n’a fait que renforcer la suffisance et l’auto-contemplation de ces jeunes femmes, la sienne, et au lieu de faire son taf et de permettre à d’autres humains de trouver un chemin génial pour se décaler, elle a offert un sublime festin aux grincheux de chacun.

Ca peut sembler anodin de ne pas affirmer. On peut se dire que ça va, y a pas mort d’homme à se laisser un peu douter, à continuer à se planquer et à chercher un peu de sécurité, c’est vrai, c’est pas si grave ! Ben si, c’est grave, c’est laisser une voie royale au grincheux, c’est doucement étouffer notre essence et se laisser mourir à petit feu, encourager chacun à faire de même. C’est tuer la Vie, en soi et autour de soi.

Alors, on continue d’assassiner la Vie ? Ou on assume qui on est, notre totalité ? Ce qui au passage donne à la Vie et aux gens autour l’occasion de faire pareil, l’occasion de faire grandir la Vie.

Le grand enseignement du printemps : être porté par le sans aucun doute

Pendant l’hiver, on fixe des plans, des projets. On a l’intention que nos projets arrivent à terme. Que ce soit le berger qui souhaite voir son troupeau s’agrandir et des agneaux naître au printemps. Que ce soit le projet du potager de donner une production printanière et estivale. Ou le souhait de vivre des aventures avec les gens qu’on aime. Or, rien ne garantit l’incarnation de tous ces projets. Rien ne certifie que naissance ou plante qui pousse arrivent. Ce n’est pas certain que les gens qu’on aime soient encore là dans 6 mois comme dans 5 mins.

Cette “affreuse” vérité ne plaît pas du tout à notre ego. Nous avons élaboré l’illusion du contrôle pour éviter d’affronter cette peur que tout vit et tout meurt. Depuis notre intention et la réalisation concrète du projet, quelque chose sur lequel nous n’avons aucune maîtrise a agi. En dehors de notre volonté, une force est en action qui fait que les évènements ont lieu. En même temps, toute notre détermination, inflexibilité et effort soutenu doivent être à l’œuvre pour que les choses arrivent.

Cette attitude relève du sans aucun doute : le sans aucun doute, ce n’est pas avoir des certitudes, c’est ne pas douter et aller tout entier, avec la totalité de son énergie, dans l’action qui est menée. C’est s’affirmer, assumer la totalité de ce qu’on est. Un peu comme dans “Bienvenue à Gattaca”. Se lancer dans l’aventure de nos vies sans espérer un plan B. C’est aimer à perdre haleine, vivre sans penser au prochain banc pour s’arrêter. Ca fait mal, on continue, c’est agréable, on continue aussi. Le printemps est un peu con, mais ce grain de connerie ne dure que 3 mois de l’année et ils sont essentiels !

Tous les chemins mènent nulle part alors pourquoi douter ?

Pourquoi on doute ? Parce qu’on a peur de se tromper, peur de prendre le mauvais chemin, de ne pas être comme il faut. Mais il faut se rappeler d’une chose essentielle : tous les chemins mènent nulle part. Donc quel que soit notre choix, quel que soit le chemin qu’on prend, l’action qu’on mène, ça nous mènera nulle part !

Troublant paradoxe : je mène ma barque fermement et pourtant je ne contrôle pas grand chose sur l’océan de la vie. Car au final, la seule chose que j’ai à faire c’est de vivre. Voila ce que nous hurle le printemps : Existe ! Échoue ! Réussi ! Agis ! Essaye encore ! Redresse toi ! En bref, SOIS VIVANT !

Article écrit à 2 coeurs, 4 mains, 3 pieds gauches et 1 avec des palmes par Charlie – Lorenzo

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