La complaisance : ne pas affronter ses peurs – partie 2
Dans ce deuxième opus du dossier sur LA COMPLAISANCE nous allons aborder une de ces composantes de base : le doux mélange entre nos peurs et notre paresse. Comme je le disais dans la partie 1 dans le chamanisme des “nouveaux voyants”, la complaisance est un des pièges majeurs dans lequel nos cuirasses adorent patauger. Notre complaisance justifie énormément de chose et se nourrit avec délectation de nos peurs.
Alors quels sont les liens entre peur et complaisance ? Comment l’une nourrit-elle l’autre. Mais aussi la relation entre laisser aller, paresse et complaisance.
RAPPEL : La première partie du dossier sur LA COMPLAISANCE parlait du masque de la gentillesse. Vouloir plaire (être aimé), être tranquille (faire plaisir à sa cuirasse et ses comportements névrotiques). Dans tous les cas on se complaît dans une situation vis à vis de soi et/ou de l’autre et/ou de la vie quitte à aller droit dans le mur ou vivre dans un mensonge constant.
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Complaisance et paresse : Le fébrèze de nos vies.
Oui je sais vous ne l’aviez pas vue venir celle là. Mais je trouve l’image tellement parlante ! Quelque chose sent « mauvais » chez nous, plutôt que de chercher la cause de cette mauvaise odeur et de la nettoyer, nous allons mettre plusieurs fois par jour un pschitt magique dans l’air. Bon ok, c’est ultra chimique et pourrait nous refiler un cancer, mais au moins ça sent « bon » chez soi sans avoir à faire le moindre effort.
C’est vrai, le problème semble résolu ! Il semble que ça sente « bon » chez nous… En attendant le truc qui « pue » va puer de plus en plus, ramener des insectes et autres cochonneries dans notre intérieur. On continuera de pschitter à foison, nous intoxicant un peu plus chaque jour.
La complaisance c’est vouloir que nos vies aient toujours la même odeur parce que c’est plus facile de parfumer que de sortir sa poubelle.
Je repars en Inde pour quelques lignes… C’est un pays excellent pour illustrer la palette ultra colorée des odeurs de la vie.
A chaque pas, à chaque seconde, des multitudes d’odeurs nous envahissent sans que nous ayons la possibilité de fuir.
L’Inde ne nous laisse pas le choix, elle n’est pas complaisante pour un sou, nous ballotant entre des odeurs d’épices et d’encens, de corps en décompositions, de fleurs suaves, de sueurs intenses, de pourritures, de fruits, de viandes agonisantes agglutinées sur les marchés.
Les odeurs n’ont de cesse de nous percuter !
Soit nous restons dans un bel hôtel aseptisé pour touriste occidental (la complaisance), soit nous assumons notre choix d’être en Inde et vivons ce que l’Inde à offrir, quoi que ce soit.
Que nous soyons habitués à une odeur de jonquille, de poubelle, de sueurs, de fraise tagada ou de prout… On préfère maintenir cette odeur par faciliter plutôt que de laisser la vie nous faire découvrir toutes les palettes d’odeurs que la vie nous offre.
Complaisance et peurs : Qu’est ce que nous fuyons ?
La première complaisance est de ne pas voir que nous sommes tous extrêmement complaisants. Qu’on soit hyper fainéant ou hyper actif, le schéma reste le même. On fuit quelque chose (souvent en nous), une vérité, une peur et on cède à nos comportements névrotiques et/ou conditionnés.
Nos peurs sont les excuses qu’utilise notre complaisance pour se justifier (1). La mécanique est simple et bien huilée. Il n’y a pas besoin de chercher très loin. Nos peurs sont nombreuses et souvent liées à notre histoire personnelle. Les plus fréquentes sont la peur de ne pas être aimé, la peur du vide, la peur de ne pas avoir le contrôle, la peur de manquer, etc.
Et la grande championne qui en général est la source de toutes les autres peurs, c’est la peur de la Mort. La peur de Voir que nous sommes bel et bien mortels.
Nombreux sont nos articles qui vous en parle : Peur de ne pas être aimer, peur du vide, peur de manquer, peur de vivre, peur de ne pas être assé, etc.. Fouillez! Les articles sont nombreux !
Mais surtout n’oubliez jamais …
La peur de la mort
Lire aussi : Le déplacement vers le bas du point d’assemblage, vol. 4
C’est un peu la big boss des peurs. Ce qui se passe en ce moment avec le confinement d’avril 2020 est un exemple flagrant : Notre peur de la mort nous rend extrêmement complaisant et nous avons céder en 3 secondes à la panique. Notre peur de la mort nous a mené à dévaliser les stocks de PQ et de pâtes.
Nous n’avons pas voulu faire l’effort de ne pas céder à la panique et nous nous sommes complais dans le fait de rassurer nos peurs névrotiques (peur de manquer, de la maladie, d’être soumis, du vide, peur de la solitude, peur de la peur).
A chacun sa complaisance: Passer sa journée en pyjama devant la TV, multiplier à outrance les activités, chercher des fautifs à tout et à rien, s’apitoyer sur son pauvre sort de confiné, rester super cool et dire que tout va bien alors que quand même … le monde part en couille! Bref, chacun nous avons remis en place nos comportements habituels face à la peur de la mort plutôt que de la regarder bien en face et observer tout ce qu’elle génère en nous.
Et pourtant, c’est seulement en prenant la mort pour conseiller que nous pourrons vraiment sentir la Vie en nous et tout autour de nous.
La peur de la vie
La peur de la mort fait écho à celle de la vie. Si j’accepte vraiment la vie, j’accepte d’avoir le contrôle sur rien, nada, peanuts. Encore une fois, si notre habitude est de nous apitoyer, on va plonger dans celui ci, “c’est trop’injuste !” A l’inverse, on va lutter encore et encore pour plier le monde et nous prouver que nous avons le contrôle.
Mais la vie, c’est comme Séga, c’est plus fort que toi.
Si on la regarde de prêt, la complaisance c’est de se laisser aller aux « Je Veux » de la cuirasse: « JE » veux être rassuré mais « JE » ne veux pas faire trop d’efforts. C’est une absence d’humilité et d’acceptation du TEMPO et des lois de la vie.
Nous pouvons choisir de juger nos complaisances et de rester coller dans les jeux du « Je » ou nous pouvons choisir de les utiliser comme des outils magiques pour accéder à plus de liberté.
Présence, honnêteté, modération
Dans cet article nous avons évoqué plusieurs clés (2) pour traquer notre complaisance : La présence, la confiance, l’honnêteté, l’effort soutenu et la modération. Dans le troisième volet sur la complaisance, nous irons approfondir ces 5 clés. Vers l’infini et l’au delà !
N’hésitez pas à commenter, à poser des questions ! Cela pourra orienter le dernier article.
Laurence
Liens et autres infos
- Une émission de radio sur comment affronter ses peurs. Certes elle est lié au confinement mais les bases sont les même.
- Quelques points de départs pour travailler sur ses peurs
- Arreter d’être complaisant, 4 astuces