Le présent égaré – poésie pour sortir de la mélancolie

Dong ! Dong ! Dong ! Les 12 coups de minuit ont sonné.
L’horloge défile et vient nous raconter…
Voir, revoir, dessiner, redessiner
Les histoires qui auraient compté.
Des peurs, des aventures, des extases, des illusions…
Est-ce que tout ça ne serait qu’un piège à con ?

Dong ! Dong ! Dong !

Et toi ? Petite fille… raconte-moi l’histoire de ton temps.
Revois les fragments de cette vie inventée
Donne-moi une chance d’enfin exister.

Raconte-moi tes colères,
Que j’arrête enfin de vouloir plaire.
Dis-moi les vrais maux,
Que j’arrête de fuir la vie par le haut.
Chante-moi tes espoirs,
Que respire enfin l’être enfermé dans ce mouroir.

Dong ! Dong ! Dong !

Se dire enfin… passer à autre chose !
Laisser la vie être la virtuose !
Voir enfin se dessiner un trait de magie,
Dans un ciel aux nuances infinies.
Caresser les plumes de l’oiseau,
Sentir la douceur dans le chaos.
Faire vibrer les cordes de la vie,
Jouer avec les couleurs de l’esprit.
Elles fusent les petites étoiles du mystère,
Elles pétillent toutes ces histoires de l’univers.

Et…

Un doigt effleure la touche de piano,
Une brise chatouille délicatement le roseau,
Un son maladroit résonne à l’ouverture du cadeau,
Et rien, non rien, n’est un présent plus beau .

Rubans et autres décorations n’auront jamais autant d’intérêt,
Que ce que la boîte a gardé tant d’années.
Il suffirait simplement d’ouvrir le paquet,
Oublier, abandonner les regards indiscrets.
Le présent s’offre à nous, là, maintenant!
Il nous attend depuis la nuit des temps.

Il dissout, il absout, ha ha ! Sérieusement il s’en fout !
Il vit avec ou sans nous,
Il passe le temps avec amusement,
Il endort tous les réconfortants,
Il jongle avec des feux affriolants,
Il goûte chaque bonbon aux couleurs d’antan,
Il s’en fout royalement!
Il a arrêté de se bercer d’illusion,
Il rit tout simplement.

Laurence

Photo de couverture : Olivier Parent