Si je me positionne en tant que « sorcière » (1): La plante est un être vivant, sensible qui a conscience de son environnement et d’elle même ! C’est avec la lecture de Castaneda dans mes jeunes années, que j’ai pris conscience de l’importance de nos actes et par le fait, de l’attention à apporter lorsque l’on récolte un végétal. Pour être plus exacte, cela m’a rappelé quand j’étais enfant et que je parlais plus facilement à un Chêne qu’à un de mes congénères bipèdes.
Et si nous décidions d’arrêter de nous comporter comme des bourrins odieux, des « preneurs », qui mettent au pas la nature sous toute ces formes ? Et si nous pratiquions la culture ou la cueillette avec une intention en plus des pratiques techniques durables ? Alors comment faire ? Comment associer conscience que la plante est un être vivant au même titre que les veaux, les abeilles et les lapins et le fait de devoir la blesser ou la tuer ? Brel chantait au sujet de la mort, qu’il fallait « mourir, bien sur, mais il y a la manière ». Nous, nous appelons ça l’Intention. Et l’INTENTION change tout ! Vous allez voir que ce n’est pas si compliquer de ce comporter comme une Guerrière !
Ce qui est valable dans la cueillette d’une plante est bien sur aussi valable dans la culture d’une espèce, d’un champ, ou une cueillette « en masse ». Au lieu de vous adressez à UN individu plante, adressez vous à UNE foule d’individu plante !
Extrait de :
LA PLANTE EST UN ETRE VIVANT, la cueillette avec intention
l’extrait dans lequel Don Juan parle à Castaneda de la cueillette d’une plante dans « Le voyage à Ixtlan » page 50 édition de poche
Il précisa qu’il connaissait parfaitement toutes les propriétés de cette plante particulière, et qu’elle lui avait seulement indiqué qu’il y en avait une touffe à l’endroit où nous allions ; elle lui avait aussi confié qu’elle ne voyait aucun inconvénient à ce qu’il me mette dans le secret.
En arrivant au flanc de la colline, je découvris les plantes. J’allais me mettre à rire, mais il ne m’en laissa pas le temps car il voulut que je remercie ces plantes. Un atroce embarrassement me saisit. Je riais nerveusement et ne parvenais pas à me calmer.
Il eut un sourire bienveillant suivi d’une de ses énigmatiques déclarations, et pour me laisser le temps d’en extraire le sens il le répéta à trois ou quatre reprises :
Autour de nous le monde est un mystère. Et les hommes ne valent pas mieux que n’importe quoi d’autre. Lorsqu’une plante est généreuse avec nous, il faut que nous la remerciions. Sinon il se peut qu’elle ne nous laisse pas partir. »
Les questions avant une cueillette, récolte, ou plantation.
- Pourquoi je plante / ramasse cette plante, qu'est ce que je vais en faire ?
Ne pas ramasser une plante pour ensuite la laisser pourrir au fond d'un sac. - De quelle quantité j'ai besoin ?
En ramasser un wagon pour finalement n'utiliser que quelques brins, c'est stupide. - Est ce que je suis tout à ce que je fais ? Ou est ce que je pense à 3000 autres choses ?
Si c'est le cas, je m'arrête, je prends le temps de respirer, de me recentrer, de faire des balancements, de fermer les yeux ou tout autre acte qui vous permet de revenir à l'instant présent.
Rappelez vous que vous êtes entrain d'abréger ou générer une existence ! Le minimum serait de le faire en en ayant conscience !
Est-elle d’accord pour qu’on lui coupe un morceau ?
Poser directement la question à la plante, et à haute voix, comme si vous discutiez avec une amie généreuse. Une fois la question posé, prenez le temps pour « entendre » – sentir – sa réponse. Contrairement à nous les plantes, les animaux sont « généreux ». En vérité ils ne classent pas « la mort » comme étant un ennemi mais juste comme un élément fondamental de la Vie… Une belle leçon non ?
Si elle est d’accord, on ne prélève qu’une petite quantité
Ici la frugalité, la conscience de nos besoins RÉELS et non pas nos besoins fantasmés est impérative ! La plante vous donne son accord pour prélever une partie NÉCESSAIRE !
Rappelez vous la plante est un être vivant comme vous. Si vous acceptez de donner 10 € à une personne et qu’à la place il vous en prend 1000 ou que carrément il vous coupe la tête vous n’allez pas réagir de la même manière n’est-ce pas ? Et bien les plantes c’est pareil ! Il vaut mieux que vous reveniez pour une nouvelle cueillette plutôt qu’amasser. Vous avez des pieds vous donc c’est à vous de vous déplacer ! En plus vous aurez des plantes plus belles et surtout vous aurez respecté son accord !
Remerciez la plante à haute voix
Ça ne prend pas des heures ! Faites le avec simplicité, comme si vous disiez merci à votre fleuriste, votre boulanger, ou une amie. Mettez de coté votre peur de devenir folle et vous verrez l’habitude se prend relativement facilement. C’est un excellent moyen pour nous inclure à nouveau dans notre milieu naturel au lieu de nous en couper par notre sensation de supériorité. Et vous verrez qu’en parlant aux plantes, vous pouvez même avoir des infos sur leurs propriétés. Bien sûr à vérifier dans des livres de botanique et de phyto ! Une plante étant un être vivant, elle n’est pas sans danger, même si c’est une « jolie petite fleur rose légère et fragile » !
Faire une offrande, payer le prix !
Une dernière chose pour vous comportez réellement comme une sorcière ou un Guerrier : PRENDRE CONSCIENCE QUE TOUT A UN PRIX ! Si vous en avez conscience ça passe par accepter de payer ce prix. Sinon vous vous comportez comme des voleurs ! Vous pouvez composter ces déchets et les ramener sur le lieu de votre cueillette bien sur mais parfois, pour les citadins notamment vous pouvez simplement faire un don à une association de préservation de la nature, allumer de l’encens, une bougie, en gros faire un effort, mener une action pour « payer son dû ». Si vous êtes jardinier et même agriculteur, vous pouvez faire la même chose mais au niveau de l’individu groupe : le verger, le champs, le rang de tomate…
Voir la plante comme un être vivant : une autre philosophie de la vie
A la remarque « Ok la plante est un être vivant, mais quand même faut pas abuser » la position du sorcier, du Voyant est simple est claire. Tout ce qui est conscient, organique ou non, est vivant. Pour le Guerrier tous les êtres vivants ont la même importance. Il n’y a que notre suffisance d’humain qui face une hiérarchie entre la blatte, le tilleul, le pigeon, le calamar, l’agneau et l’humain. Alors comment en ayant cette conscience permanente que tout existence consciente est un être vivant, que la plante est un être vivant au même titre que votre chat, pouvons nous quand même continuer à détruire, couper, amputer, chaque fois que nous cultivons, cueillons ou ramassons ?