Les lecteurs de Carlos Castaneda doivent sans doute connaître cette phrase « j’ai déjà reçu le pouvoir qui gouverne ma destinée », elle ouvre un quintet essentiel dans ses récits. La phrase semble sibylline pourtant ses implications, ce qu’elle impose si elle est vécue au Coeur et qu’elle devient un des piliers de sa vie et donc de son chemin est juste gigantesque. Ca fait déjà un moment que je voulais vous proposer des « explications » de texte sans y arriver et il semble que le temps soit venu, du moins pour cette phrase. Alors, comme d’habitude, je vais préciser que ce qui…
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Forum autour de la spiritualité incarnable
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Le jugement de valeur (BIEN / MAL & co) en plus d’être très peu constructif n’est pas forcément apprécié ici. Toute position moraliste sera châtié avec la plus grande fermeté sauf pour celles et ceux qui aiment ça.
On peut donner son avis sans pour autant juger… Il nous semble plus sain de dire “vas te faire foutre je suis pas d’accord” suivi d’un argumentaire au petits oignons qu’un “c’est maaaaaaal” ou pire “on ne peut pas dire / penser / faire ceci ou cela” d’après des lois morales conjoncturelles donc insuffisantes et impropres à la voie de la Liberté.
Nous sommes censés être entre gens de bonne compagnie et de bonnes intentions donc soyez clément sur les lacunes orthographiques de certaines. Rappelez vous que si la forme aide le fond elle n’est qu’une émergence de celui-ci. Les nuls en orthographes n’oubliez pas que la forme permet au fond d’être plus accessible même au psychopathes de la “grand-mère”. Faites des efforts.
Il est plaisant d’aérer et de valoriser vos propos via des couleurs, des espaces, du texte en gras, des “à la ligne” … Toujours dans la même idée qu’une forme plaisante aide un fond déconcertant à être mieux apprécié.
Merci pour cet article !
La lecture m'a laissé perplexe. Cette phrase qui sert de titre à cet article me laisse devant une énigme : qu'est-ce que cela signifie ? Un casse-tête si je cherche à l'appréhender par le mental. Puis en laissant reposer un moment, une partie de la phrase s'est détaché pour venir me titiller : "c'est déjà fait". Et du coup m'est venue la métaphore du cinéma. Et si notre vie était un film déjà écrit, tourné, distribué que je peux aller voir...ou pas!
Cela suppose qu'un film existe bel et bien. Que ce film montre chaque journée de mon existence comme une scène de cinéma. Tous les décors et les acteurs ont été choisis. Tout se déroule invariablement. On pourrait penser être le metteur en scène de ce film. Mais non, on est dans une sorte de méta-position où quel que soit le choix que je fasse, le film ira où IL DOIT aller. C'est déjà fait. Je lisais, il y a longtemps, que le lieu et l'heure de notre mort est fixé. Que le lieu qui nous servira de sépulture est déjà construit. Que la messe est déjà dite, en quelque sorte !
Il semble inconcevable que le temps et l'espace soit unis dans une dimension où le commencement et la fin soient déjà accomplis. Quelque chose en moi se révolte devant cette idée de film déjà écrit. En s'y penchant un peu, je vois bien vite à quel point c'est très auto-suffisant de croire avoir une quelconque maîtrise sur sa vie. Dans quelle mesure je peux agir sur le fait que je respire et que mes organes internes continuent leur taf minute après minute. Avec quelle volonté je peux agir sur le fait qu'aucun évènement contraire à ma volonté ou mes envies se produise ? Comment je peux avoir la garantie qu'en me déplaçant d'un point A à un point B, il se produira ce "qui m'arrange" ? En vrai, les choses de la vie se déroulent en nous et en dehors de nous selon un certain scénario. Le paradoxe, c'est que même si c'est écrit, il faut agir, décider. Ce n'est pas forcément contraire à l'idée que le film soit déjà fait. Ce qui est écrit, c'est le fait que je décide d'aller à droite ou à gauche et aussi que je décide d'aller finalement à droite après avoir commencé d'aller à gauche. IMPOSSIBLE à concevoir pour le mental. Dur à concevoir aussi qu'avec un maximum de contrôle ou au contraire de laisser-aller complet, le film est déjà fait !
Si on ne peut changer le scénario déjà écrit, même pour les plus têtus agissants ou les plus incapables d'agir, que nous reste-t-il ? N'est-ce pas le début d'un mystère ? Serait-ce une possibilité de se détendre ? Comme dans l'enseignement du tir à l'arc : tu es positionné, tu tends l'arc et la flèche et en vrai, curieusement, dans une certaine dimension, la flèche a déjà frappé la cible avant que tu lâches ! Ou bien elle a raté la cible. Il n'y a pas d'échec ou de victoire. Juste il y a ici et maintenant quelque chose à faire...ou pas. Dans l'exemple du tir à l'arc, c'est la possibilité de détente dans le corps qui fait que le coup peut partir. Et ce n'est pas une question de réflexion ou d'évolution intellectuelle qui éclairera ce mystère. Platon nous avait prévenu en disant que seule la participation au chose est le savoir. C'est-à-dire que celui qui respire la fleur, l'aime, la laisse tranquille ou la cueille se place dans le déroulement de son film déjà écrit. Celui qui l'analyse, la catalogue, la juge, l'utilise croit devenir le maître de son existence. Une belle illusion.
Bon. Et bah, pas évident de parler de ce sujet. J'espère ne pas vous avoir noyé! Et vous, ça vous parle ?
Oui merci également pour cet article ! Concernant l'écueil de la traduction par lequel tu commences, Carlos & Juan conversaient en espagnol semblerait-il, et l'avantage qu'ils avaient selon Carlos, c'était que Juan parlait couramment l'espagnol (tandis que lui était d'origine péruvienne). Mais il a dû ensuite traduire de l'espagnol à l'anglais pour écrire, et nous on l'a encore eu traduit en français. Sans compter que don Juan avait donné pour tâche à Carlos de renouveler tout le lexique des anciens et nouveaux voyants, ce qu'il n'a pas réalisé.
Au-delà de ça, le plus gros biais (et Carlos le reconnaît lui-même notamment dans la Roue du Temps je crois) me semble qu'il prenait des notes selon ce qu'il pensait comprendre au moment où il les entendait. Et il dira plus tard qu'il aurait écrit bien différemment ses livres avec le recul.
Mais bon ce n'est pas ce qui s'est passé (c'était "déjà fait" n'est-ce pas !) donc c'est qu'on devait recevoir ça, le goûter et en régurgiter notre propre expérience. Je te rejoins Lorenzo sur le "déjà fait" qui ressort de ce mantra, et pourtant il s'agit de faire quand même souligne Renaud, dans un paradoxe qu'aime bien la voie du pèlerin. Rajoutons à cela qu'on va mourir, mais aussi plus globalement que cette planète va très probablement disparaître dans qq milliards d'années...
Mais faire, c'est expérimenter, et expérimenter avec présence, c'est enrichir notre conscience.
Et puis faire pour faire comme vous le dites souvent ici, ça ne fait pas de mal ! Cette partie du mantra nous entraîne vers le lâcher-prise et donc vers la détente. Or j'ai remarqué il y a peu la corrélation entre mon niveau de détente et le niveau de fixation de mon pt d'assemblage. En fait c'est rigolo de voir que ça se tend autant à l'extérieur qu'à l'intérieur ; Sa tan n'est jamais bien loin quoi... Depuis qq temps, je vérifie régulièrement la tension ou pas dans mes épaules. Parfois, juste détendre sa main recroquevillée permet un micro déplacement de notre pt d'ass. "Le" "Pouvoir" et non "mon" "pouvoir"... pour voir.
Et qu'est-il ce pouvoir ?
J'aime bien Renaud ce que tu en dis, concernant nos soi-disant travers, ça m'a ouvert une porte, merci. Sinon il y a le pouvoir personnel, balaise le Juan d'avoir placé ces deux mots ensemble.
Peut-être juste parce que le Pouvoir c'est une sensation je trouve, et comme sensation elle est propre à chacun j'imagine. On sent aussi bien quand on est traversé (on retrouve nos travers) que lorsqu'on est vidé (et donc a vide).
Pour rebondir sur ce que tu dis concernant le destin (fatalité vs libre-arbitre), je me sers dans cette optique de cette affirmation : Tout est parfait. Mais un "tout est parfait" actif, et non fataliste justement. Actif dans le sens qu'à défaut de maîtriser grand chose dans cette incarnation (voire rien), je peux faire l'effort de prendre conscience de la Trame.
Et c'est comme si cette prise de conscience activait le Chemin pour le pèlerin. Comme si l'on rentrait alors dans le temps magique...