Et si on transposait le BDSM à la Voie, à la Vie ? Un article sur les SOUMIS, ça vous dit ? Je vous vois surpris ? Ben quoi c'est pas spiritualo compatible de parler de soumission et de rapport sexuel non ordinaire ? Pourtant cette relation Soumis - Dominant est un classique de nos vies ordinaires mais aussi sur les "voies d'éveil". En plus c'est une question que tôt ou tard le pèlerin sincère devra se poser dans son rapport à la Voie : sommes nous le dominant ? le soumis sincère ? ou un vil souminateur ?
Les plus chanceux d'entre nous ont pu rencontrer des vrais "maitres", des vrais petits tyrans et découvrir ce que c'était d'être un bon esclave. Mais pour le plus grand nombre nous n'avons fait face qu'à des équivalents de nous même, des mélanges de Dominants mal assumés et de soumis renfrognés. En somme des gens qui ont le cul entre deux chaises, des tièdes, des j'y vais mais pas vraiment, j'accélère en freinant, des JUPITER refoulés, des gens ordinaires qu'on nomme dans le monde du BDSM : SOUMINATEUR.
Aujourd'hui on va faire le grand écart entre le monde vertical, celui des gens (plus ou moins) bien habillés, avec les mains propres et la morale au firmament et le monde horizontal, celui de la fange, celui qui vous obsède et/ou vous terrifie, celui du cul rougi par la cravache et des torrents de cyprine spermatique. Si on croise Verticale et horizontale on a des chances d'avoir la totalité et de créer la profondeur, la 3D, la réalité tangible.
Pour les fans de 4 / 5 / 6D je suis désolée c'est pas chez nous que ça se passe, on va déjà s'occuper de ce qu'on vit avant de postuler sur des fantasmes !
A toutes fins utiles je préviens vos egos, vos cuirasses, votre conditionnement d'humains piégés dans de la morale et l'illusion du libre arbitre : VOUS ALLEZ BEAUCOUP DÉTESTER CET ARTICLE !
Si vous avez envie de découvrir les lectures et qui évoquent pour l'une, le souminateur, pour l'autre, la soumission consentie et "éclairée", voici les 2 podcasts. Vous y découvrirez plein de petits détails fort intéressant, et il paraît que je lis hyper bien, alors ne boudez pas votre plaisir. ATTENTION les règles de la morale réservent ces podcasts aux + de 16ans.
Extrait de A fleur de chair, de Chloé Saffy - Le soumis volontaire
Extrait de Iris Solemnis, de Julie Anne de Sée - le souminateur
Souminateur ou soumis ? Quel est notre rapport à l'autorité ?
Donc depuis plusieurs années je fais un podcast consacré à la littérature érotique. Les jeux de soumission sont un grand classique de ce style littéraire, tantôt du côté DOMINANT, tantôt du coté SOUMIS. Les deux derniers bouquins que j'ai lu par leur enchainement, vous avez les podcasts au dessus, m'ont permis de faire un parallèle que j'ai trouvé évident entre les différentes manières qu'il y a de se soumettre à une entité que celle ci soit humaine ou pas (la Voie).
Après un long temps d'observation j'ai du constater que le jeu BDSM n'était qu'une légère caricature du rapport que nous entretenions avec les autres, la Vie en général et l'Esprit / la Voie en particulier ! Vous pouvez rechigner et râler, je suis la première à le faire, le fait est que 99% de nos relations sont rapidement sur le mode Dominant / Soumis et que le 1% des relations qui n'y appartiennent pas nous les trouvons hyper flippantes, dérangeantes et presque malsaines.
Hélas pour notre ego, face à la vie on ne peut être qu'un soumis ! Vous pouvez rechigner et râler, je suis la première à le faire, le fait est que 99.999999% des vivants ont perdu face à la vie / mort.
Si vous en êtes encore à croire vraiment que vous pouvez être le dominant ou gagner face à la Vie / Mort (oui c'est la même chose) je vous conseille de revenir dans quelques temps. Si ce n'est pas le cas il est maintenant temps de vous poser la question fatidique de quel est votre attitude profonde et sincère face à la Vie ou à une Voie spirituelle si vous avez conscience d'en suivre une.
Le BDSM une très légère caricature de nos vies ordinaires ou non.
Pour faire simple, dans le BDSM, et donc dans la vie, il y a deux différents types de soumis qui ressortent particulièrement.
Le premier qu'il est particulièrement rare de croiser c'est le soumis volontaire, celui qui accepte totalement son sort et s'en remet avec joie au maître qu'il a choisi. Le second qui est malheureusement bien trop fréquent, au grand dam des dominants, est très révélateur du rapport que 95% d'entre nous ont à la Vie/l'Esprit, c'est le souminateur. Un soumis qui manipule, négocie et cherche en permanence à satisfaire ses caprices.
Pour continuer mon parallèle vie verticale et vie horizontale je vous pose la question : Quel type de soumis est-on face à l'Esprit / la Vie ? Un soumis volontaire, heureux de s'en remettre corps et âme à l'Esprit/Vie ? Ou un souminateur, persuadé d'être soumis alors qu'en fait il ne fait que manipuler pour obtenir ce qu'il veut ?
Observer et comprendre comment fonctionne chacun de ces types de soumission va permettre de s'observer soi-même, et d'en apprendre plus sur la relation qu'on a à l'Esprit.
Ca va aussi nous donner des clés et des éléments de présence, pour débusquer le souminateur qui sommeille en chacun de nous. Car il est retors et peut tellement bien feindre d'accepter, alors qu'il ne fait qu'exiger. Sinon, quoi qu'il en soit, je vais vous faire une synthèse des comportements de chacun d'eux, et de ce que ça implique dans le rapport qu'on a à l'autorité et donc à l'Esprit / la Vie.
Quel rapport entre autorité et Esprit / Vie ?
Ben, l'Esprit / Vie, c'est un peu l'autorité suprême non ? Je crois que le pilier fondamental sur la voie de la liberté, c'est accepter totalement d'avoir perdu. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que le boss, c'est pas nous !
Malgré toute notre volonté, tous nos caprices et exigences, malgré tout le botox qu'on s'injectera dans la tronche, malgré nos investissements dans une géniale petite start up qui promet en terme de cryogénisation, et même malgré le fait d'étirer notre corps d'énergie en fil pour réduire l'impact de la Force Roulante et ben on finira quand même dans un trou ! Riche ou pauvre, con ou intelligent, libre ou enchaîné, anciens ou nouveaux voyants, on va clamser. Et on aura beau gesticuler, se débattre, crier nononononono, ça arrivera quand même.
Donc, déjà, de base, on a perdu. On peut se mentir, mais à la dernière seconde, faudra quand même bien se rendre à l'évidence, le maître, le dominant, l'Alpha du troupeau ce n'est pas, ça n'a jamais été nous, ni lui mais toujours IEL : l'Esprit / Vie / Mort
Deuxième couche, ou première, tout dépend d'où on part, à un moment on réalise qu'on n'a juste aucun choix, si ce n'est celui de comment on va vivre les choses. Et encore que. Plongez un peu dans les écrits des sociologues, Bourdieu etc... vous verrez que même notre manière de respirer, on l'a pas choisie !
Là, vous allez me dire, qu'à force de beaucoup de travail sur soi, de développement personnel, toussa toussa, on peut agir plutôt que réagir, et on reprend le contrôle, on est le maître de sa vie. Ben quoi, on parle de liberté, c'est la base de choisir ce qu'on veut et ce qu'on vit, non ?
Mouais, si on veut. M'enfin, si en traversant la route qu'on prend tous les jours, on se prend un camion dans la tronche, on a beau être le super maître de sa vie et s'appeler Max parce qu'on est libre et qu'on joue du piano debout, on a quand même pris un camion dans la tronche. Et c'est rarement un choix... Si une nuit on se réveille parce qu'on a soif et qu'on fait un AVC au saut du lit, pareil. Ca arrive juste : p a r c e q u e !
Une fois ces deux petits paramètres admis les seuls choix qui nous reste sont : celui de résister, de nier, de chercher à négocier, ou celui d'embrasser totalement ce qui se présente à nous.
Je vous laisse à ce sujet aller lire et participer au sujet sur LE CHOIX qui a été ouvert sur le forum. Et oui, paradoxalement, sur la voie de la liberté, on découvre qu'en fait on n'a pas grand chose comme choix ou comme marge de manoeuvre.
Sur la voix de la liberté quel choix faisons nous ?
On a beau faire et vouloir très très fort, Sega, c'est plus fort que nous ! L'Esprit, l'Aigle, la Vie, le destin, sont plus forts que tous nos desiderata, nos je veux, nos exigences. Face à la Vie, on est quand même pas grand chose...
L'Esprit/Vie, c'est donc l'autorité suprême. Il a droit de vie et de mort sur nous, et oui, c'est lui qui décide quand et comment on meurt, si on se prend ou non un camion dans la tronche, etc, etc... Et nous, là dessus, on a zéro prise. Et si quelque chose doit nous arriver, on aura beau fuir aussi loin qu'on veut, ça arrivera. Revoyez les excellents films Destination finale. Ou lisez la légende de la mort à Samarcande.
La voie de la liberté nous amène à découvrir, accepter et AIMER le fait qu'on est totalement soumis à des forces bien plus puissantes que nous.
Alors face à ce maître incontesté, comment se comporte-t-on ? Quel choix fait-on ? On accepte pleinement et totalement de s'en remettre à notre maître Vie/Esprit/Aigle ? On se résigne, et on subit bon gré mal gré en espérant secrètement pouvoir un jour échapper à notre destin ? On négocie ? Ou on nie ?
Il y a mille et une manières de faire, mais voici les deux grands comportements : celui du soumis consentant, et celui du souminateur. Ce sont deux attitudes qui semblent similaires mais dont l'intention est radicalement en opposition. Ces deux types de réaction sont présentes dans nos vies, dans le BDSM et dans "les chemins de l'éveil et des bisounours". Le souminateur est le comportement le plus répandu, celui du soumis consentant est lui finalement hyper rare.
Le soumis consentant. L'acceptation pleine et totale de ce qui est.
Commençons par l'oiseau rare. On en croise peut-être beaucoup en soirée BDSM mais par contre, des individus qui acceptent totalement d'avoir perdu face à l'Esprit/Vie, qui acceptent de lâcher le contrôle, de faire confiance et de prendre tout ce qui se présente comme un cadeau même difficile à digérer, perso, j'en connais pas beaucoup.
Le soumis consentant a choisi son maître, il a accepté de remettre sa vie entre ses mains. Quelles que soient les directives, il les suit, il obéit à tout. Ca ne l'empêche pas de peut-être râler, d'avoir peur, mais il ne remet jamais en question l'autorité de son maître, il lui fait une totale confiance.
Voilà d'ailleurs un petit extrait de A fleur de chair que je trouve très parlant :
Un court, très court désir de fuite. A peine un quart de seconde, que mon cerveau couvre aussitôt en envoyant par-dessus "Rends-toi".
A fleur de chair, de Chloé Saffy
Le soumis ne réclame pas, il peut souhaiter, mais il sait que réclamer, c'est outrepasser ses attributions et en général, la punition ne tarde pas à se faire sentir. Qu'il reçoive une punition ou une caresse, le soumis est reconnaissant, car la moindre miette d'attention de la part de son maître est un cadeau précieux.
Le soumis ne réclame pas non plus d'attention de la part de son maître, il sait que son maître est là pour lui et prend soin de lui, c'est le deal de base que le maître comme le soumis, acceptent. Le soumis a choisi, le maître a choisi.
Lui s'est rendu volontairement et totalement à son maître qui en a accepté la charge et la faveur. Il le reconnaît pleinement et totalement comme son maître, et s'en remet à lui, corps et âme. Le maître reconnaît son soumis complet et le prend à sa charge corps & âme aussi.
Ok dans le BDSM mais dans la vie de tous les jours, ça implique quoi, de se soumettre volontairement et totalement à l'Esprit/la Vie ?
Etre le soumis volontaire de la Vie/Esprit
Ça implique beaucoup de choses. Ça implique de reconnaître pleinement et totalement l'autorité de l'Esprit/la Vie, et de s'en remettre sciemment et volontairement à lui. Donc, ça veut dire que non, on n'est pas les maîtres de nos vies. On accompagne le mouvement, mais on ne décide pas de ce qui doit être ou pas.
Donc le "gentil disciple" n'importune pas en réclamant de l'attention, en priant, en allumant des cierges dés qu'il a un souci, en demandant des validations, des confirmations ou des punitions/récompenses. Il prend ce qu'on lui donne, sans vouloir plus. Pire il prend ce qu'on lui donne et le considère comme un cadeau ! Car le fait même qu'on lui donne quelque chose, qu'il soit vivant, qu'on le regarde, c'est un cadeau et une reconnaissance de son existence.
Et si on ne lui donne rien ? Et bien c'est que son maître a jugé bon de lui apprendre la frugalité. Et si on lui donne que ce qui lui déplait ? Idem le "gentil disciple" va chercher qu'est ce que son maitre, consciemment ou inconsciemment, lui enseigne. C'est la grande force de son abnégation : il a choisi son maître et le voit comme un canal de l'Esprit / Vie et qui peut être mieux placé pour l'enseigner que la Vie elle même ?
Alors ça a l'air simple, mais en fait c'est carrément énorme comme truc. Je vous invite grandement à écouter et réécouter le podcast Etre un canal de l'Esprit, pour avoir une petite idée de ce que ca signifie, concrètement.
Les conséquences d'accepter que la Vie est LE seul vrai cadeau
Déjà, tout ce qui nous arrive, agréable ou pas, est un cadeau. TOUT ! Voilà ! Maintenant fermez les yeux, et imaginez. TOUT CE QUI VOUS ARRIVE ET VOUS EST ARRIVÉ EST UN CADEAU.
C'est la fin pure et simple de tout apitoiement, l'anéantissement du sentiment d'injustice. Ah, ça c'est du déplacement du point d'assemblage, les amis ! Chaque tentative d'apitoiement, de négociation car pfioulalala c'est trop dur ou trop injuste, est immédiatement stoppée car on a choisi l'Esprit/Vie comme maître et donc on accepte TOUT ce qui nous est imposé par le maître ! Vous comprenez pourquoi je vous dis qu'on en croise pas beaucoup, des soumis consentants, qui ont totalement reconnu et accepté l'autorité de la Vie/Esprit.
Ensuite, ça signifie aussi que, comme on n'est pas les maîtres de nos vies, on obéit à toutes les injonctions de l'Esprit. Notre ego, notre volonté, passe après celle de la Vie/Esprit. Peu importe que ce soit confortable ou pas, agréable ou pas. On fait tout ce que l'Esprit/Vie nous demande. TOUT. Là on devient un canal de l'Esprit.
Devenir un vrai "disciplus simplex" implique de totalement défoncer le miroir de notre auto contemplation. Parce que si la Vie/Esprit t'invite à t'habiller en femme alors que t'as toujours été un mec super macho, ben tu le fais. Avec joie. Car tout est un cadeau. Si tu dois quitter ton boulot dans la seconde, mettre une beigne à quelqu'un, embrasser un inconnu, te foutre à poil devant ta grand mère, tu le fais. Pas si simple, hein ?
Pour en connaître un qui en est pas loin, il reste un peu de calamine mais il ramone fort, je peux vous assurez que c'est pas confortable, pas conventionnel, pas politiquement correct et pas du tout socialement ni fiscalement rassurant ou sympathique.
Après, comment savoir ce que l'Esprit/Vie nous demande de faire, ça c'est une autre histoire, c'est pas le sujet de cet article.
Maintenant je répète le postulat du début :
TOUT CE QUI VOUS ARRIVE ET VOUS EST ARRIVÉ EST UN CADEAU.
Vous percevez mieux l'immensité du changement de comportement que ça implique ? Vous captez à quel point 95% de l'humanité est à l'exact opposé de ça ?
95% des humains (et je suis mega supra optimiste), moi y compris, soyons clairs, passe son temps à se plaindre, s'apitoyer, vouloir plus, ou moins, à exiger de la Vie, des autres, et d'eux mêmes ce que leur JE veux.
A chaque fois qu'on dit non à ce que la Vie/Esprit nous propose, à chaque fois qu'on veut plus, moins, d'une autre couleur, mieux, à la banane plutôt qu'à la fraise, à chaque fois qu'on fait passer l'image qu'on a de nous avant ce qu'on a à faire, et bien on estime être plus fort que Sega. Peut-être la solution vient elle d'une totale lucidité, se rappeler que tout ça n'est qu'une illusion.
Sega, la Vie, l'Esprit, c'est plus fort que nous et qu'on finira tous dans un trou !
Le souminateur, l'art de la soumission feinte et de la manipulation
Dans le BDSM le souminateur est l'exact opposé du soumis consentant, ou plutôt, c'est un canada dry de soumis consentant. Il a l'air de se soumettre à son maître, il a les attitudes, tête baissé, langage respectueux, mais il n'en a que l'air.
Le souminateur est un mélange de dominateur et de soumis. Il a les apparences de la soumission mais en fait, il manipule celui qui le domine pour qu'il incarne son fantasme à lui. Le dominant n'est pas son maître, mais un objet qui lui permet de vivre son fantasme. La seule chose à laquelle il est soumis, c'est son fantasme, mais il ne s'en remet absolument pas à la volonté de qui que ce soit, hormis celle de son celle de son fantasme, de son obsession en gros de son JE VEUX et/ou de son implantation...
Par exemple, un souminateur a le fantasme d'être fouetté en étant bâillonné, il va donc manipuler celui qui lui sert de maître pour pouvoir vivre encore et encore le fantasme qui l'excite tant sans s'occuper de ce que le pseudo maître veut ou a besoin. Contrairement au soumis consentant, le souminateur exige, insiste, réclame de l'attention.
Le souminateur est le champion du monde de l’apitoiement ! Il s'apitoie dés qu'il n'a pas l'attention de celui qu'il a choisi comme maître / bras de son fantasme. En plus il n'est jamais satisfait de ce qu'il a. Il en veut toujours plus. Le fouet n'est pas assez fort, ou alors trop fort, ou pas assez caressant, et bien sur toujours trop caressant.
Souvent ses exigences sont masquées par le masque de la gentillesse, du peuchère, ce n'est en fait que de l'obséquiosité. Car le souminateur se cache, il avance masqué, y compris à lui même. Sinon, il serait obligé de reconnaître qu'il n'est pas soumis, et qu'il veut simplement quelqu'un qui satisfasse à toutes ses exigences, et qui lui donne de l'attention en permanence.
D'ailleurs, quand le souminateur est démasqué, il change de proie et cherche un nouveau maître à asservir. Car oui, sous des apparences de soumis, il cherche à asservir son maître. Tel un vampire, il accapare toute son attention, le manipule et quand il a eu ce qu'il voulait, quand il a usé sa proie jusqu'à la moelle, il en change.
Allez, petit extrait de Iris Solemnis, à propos d'un souminateur :
Même s'il disait se remettre à elle, Iris sentait bien qu'il était davantage en position de dominant que de réel soumis. Peu importaient les positions respectées, les stations à genoux devant elle, elle lisait dans son regard qu'il tenterait par tous les moyens d'obtenir de sa belle Maîtresse tout ce qu'il en attendait, en espérait.
Il n'avait d'ailleurs pas caché dès les débuts de leur relation qu'il était "un soumis avec de l'ego". Si la formule avait fait sourire Iris, elle s'était vite rendu compte qu'en effet, l'ego d'Arthur était boursouflé, et qu'elle ne faisait pas le poids. Si les choses continuaient ainsi, bientôt, ce serait lui qui la dominerait. Peut-être pas avec ses instruments de châtiment, mais plus insidieusement, en prenant le pouvoir sur elle, sans même en avoir conscience. Tout en étant toujours à genoux, rampant devant elle, mais sans cesse dans l'exigence tacite de sévices toujours plus aigus, dictée par un masochisme qui n'était jamais rassasié et réclamait toujours davantage.
Ainsi, quand elle le fouettait, le marquait, faisait jouer une amie domina avec ses aiguilles sur lui, ce n'était jamais assez. Pas assez de liens, pas assez serrés, pas assez d’enfermement, pas assez de coups, pas assez de fouet, de pinces, d'aiguilles, et toujours :
- Encore, Madame... Encore.
Iris Solemnis, de Julie-Anne de Sée
Le souminateur, soumet le maître et lui même aux caprices du JE VEUX
C'est par l'insatisfaction que le souminateur soumet. A l'inverse du soumis consentant qui prend tout comme un cadeau, le souminateur, lui, n'est jamais satisfait. Ce n'est jamais assez, il en veut toujours plus car son avidité est sans fond, son besoin d'attention est infini.
La correspondance entre le monde du BDSM et nos vies ordinaires ou la quête de conscience, de lumière, de liberté, vous choisissez ce qui vous arrange, me semble bien plus facile. Râlez un bon coup mais nous avons tous été des souminateurs, le bébé qui jette sa teuteuch vous croyez que c'est quoi ? Le drame c'est que 95 % d'entre nous on en est resté là. Y compris, et par pure médisance j'ai envie de dire surtout, surtout dans les voies de développement personnel de l'ego spiritualiste et de la croyance en une issue favorable, un paradis, le bien, le mal et toutes ces foutaises.
Le souminateur n'est pas soumis à celui qu'il choisit comme pseudo maître, mais il n'est pas plus libre de ses choix que le soumis consentant, par contre il n'a pas choisi le même maître. Son seul véritable maître, c'est son ego, son fantasme obsessionnel, son besoin d'attention.
Le souminateur : mélange entre caliméro et le personnage de JP Bacri
Si on le ramène à notre rapport à l'Esprit/Vie, c'est la même chose. Quand on n'est que caprices et exigences, qu'on presse et suce jusqu'à la moelle le monde et les êtres vivants qui nous entourent, on n'a qu'une illusion de puissance et de libre arbitre. Mais on est totalement assujetti à notre ego, nos névroses, notre planeur.
Quand on se fait faire un lifting, parce que "c'est quand même pas la nature qui va décider de quand on vieillit" - phrase réellement dite par une fille de 25 ans - on obéit aveuglément à notre autocontemplation et à la peur/l'importance qu'on a du regard des autres. Mais si un jour on se retrouve défiguré, pour x ou y raison (accident de voiture, jet d'acide ou que sais-je), on fait quoi ? On se suicide ? On thermonucléarise le monde ?
Quand on s'injecte des doses massives d'hormones pour à tout prix réussir à faire SON bébé, on obéit à un caprice, c'est juste notre ego qui parle, parce que après tout c'est nous qui décidons, on va quand même pas se laisser emmerder par dame nature, nomaiho ! Mais après on râle parce qu'on a grossi, on a une endométriose de fou, parce que le gamin fait du bruit, parce que ce n'est pas comme on l'espérait.
Idem quand on veut "partir au chaud" en plein hiver, qu'on veut des fraises en décembre, qu'on veut plus de barbaque pour moins chers, qu'on veut plus de fellation, qu'on veut un nouvel écran plat parce que le mien il a déjà 1 ans, qu'on veut sortir avec un tel ou une telle, qu'on veut discuter ou faire ami.e ami.e sans demander l'avis de l'autre, qu'on veut tuer les moustiques parce qu'ils font bobo, qu'on veut pas que mémé aille à l'EPHAD mais qu'on veut pas s'en occuper ...
Vous voyez maintenant à quel point l'espèce du BACRIMERO est répandu ?
Au final, je crois que le ratio soumis consentant / souminateur, chez l'être humain, est de 99% de souminateurs pour 1% de soumis consentants. Et ce que ça donne, c'est pas joli joli. Il suffit de regardez le monde dans lequel on vit. L'humain croit soumettre la nature à ses caprices, il croit soumettre ses semblables, il presse et vide de sens et de substance tout ce qu'il touche. Il croit tellement contrôler et diriger le monde et la vie qu'il n'arrive même pas à voir qu'il s'auto-termine !
Ivres d'espoir, ivres de l'illusion de notre toute puissance, nous les BACRIMERO, les gentils souminateurs, les victimes du sort on se fait traire par nos névroses, nos ego et nos planeurs qui eux, se gavent et dansent la lambada tous les soirs !
Au final, quand le maître qu'on choisit c'est notre ego, on est mille fois plus pliable et manipulable que lorsqu'on choisit la Vie/Esprit comme maître.
Et oui, quand le maître qu'on veut satisfaire, c'est la Vie, on apprend à apprécier ce qu'on a, à chaque instant, car on sait que la Mort nous attend. Alors que notre ego et notre cuirasse, eux, nous font croire qu'on est immortel. L'humain ordinaire, que je suis, est totalement assujetti à son ego, ses je veux, ses exigences. Rien n'est jamais assez, il en veut toujours plus, quitte à faire crever tout ce qui l'entoure, quitte à assécher les rivières, stériliser les sols, empoisonner l'air.
Et avec son psy, son médecin, son maître, son gourou, ou l'Esprit c'est pareil. Le souminateur le suit, lui obéit, le vénère tant que ça l'arrange ! Mais dés que ça devient déplaisant dés que "heu non mais la on abuse de moi" hop y a plus personne, ou pire le disciple mesquin et veule reste, tapis dans l'ombre attendant que le maître soit en faiblesse pour bien lui défoncer la gueule, pour lui planter le petit coup de pied à terre.
Alors chez BACRIMERO en moi ou à mes cotés j'ai envie de te répondre : bien sur qu'on abuse de toi pour arriver à la fin ! Bien sur qu'on te manipule, tes propres hormones te manipule, ta peur, ton avidité, tout ce que tu as appris te manipule à chaque instant ! Et surtout rappelle toi que malgré tout tes JE VEUX, au final, SEGA c'est plus fort que nous et on finira TOUS dans un trou.
Soumis ou souminateur, quel maître choisit-on ?
Au final, je crois qu'il faut se rendre à l'évidence, nous sommes soumis. Quoi qu'on fasse, aussi fort qu'on se débatte, on née, et on n'est soumis. Déjà, on est soumis à des impondérables biologiques. Ben ouais, arrêtez de respirer 3min, vous allez voir qu'aussi fort que vous soyez, aussi riche, aussi beau, aussi minable ou formidable, vous êtes soumis à la nécessité physiologiques de respirer.
Donc, oui, comme qu'on le retourne, on est soumis. On n'est pas dieu sur terre, on a perdu, on n'est pas tout puissant, on est soumis. Mais à quoi décide-t-on de nous soumettre ? Quel maître choisissons-nous ? L'Esprit/Vie ? Ou notre ego/cuirasse/planeur ?
Dans les deux cas, il y a un prix à payer car il y a toujours un prix à payer. Et dans les deux cas, à la fin on meurt. Mais on peut choisir, le temps du chemin qui nous mène jusqu'au trou final, à quel maître on obéit.
Perso, je vois le monde qui m'entoure, j'ai vu ce que j'inflige aux gens que j'aime quand je me soumets à mon ego cuirassique, et j'ai pas aimé ça. La satisfaction égotique au final coûte trop cher, c'est même pas humaniste, juste comptable ! Le rapport coût/bénéfice n'est pas intéressant pour moi je trouve. Alors j'ai choisi comme maître l'Esprit/Vie.
C'est vraiment pas facile, car au départ, on est conditionné à se soumettre à notre ego, au regard de l'autre, aux lois de l'autocontemplation plutôt qu'à celle de la vie. Au départ, c'est même carrément désagréable et contre intuitif d'obéir sans conditions aucune à l'Esprit/Vie. Du coup, il faut se traquer sans relâche, car les habitudes de souminateur sont bien ancrées la preuve voilà 42 ans que suis souminatrice et 20 ans que j'arpente ce chemin en restant une souminatrice alors c'est vous dire !
* heu toi au fond de la salle tu gardes pour toi le "ouais mais t'es pas une référence" voilà merci sinon ... BANZAILLE !
Si vous aussi vous voulez sortir du souminateur, et devenir un soumis consentant de l'Esprit/Vie, servez vous des détails pour vous traquer.
Traquer vos insatisfactions, vos exigences, traquez tous les moments où vous en voulez plus, où vous réclamez, et volontairement, stoppez vous. C'est pas simple, perso, je suis encore bien empêtrée dans mes comportements de souminatrice, mais plus on se traque, plus ca devient simple de stopper nos exigences et notre insatisfaction.
Et rappelez vous, comme moyen de motivation : à quel maître voulez vous obéir ? Perso, je suis très suffisante, et obéir à l'Esprit/Vie, ca claque vachement plus qu'obéir à mes névroses ou à un planeur, du coup ça me motive !
Comme quoi même la méssssante suffisance peut servir, tout dépend, encore une fois du maitre à laquelle elle obéit ! Et vu qu'elle est absolument partout, autant s'en servir, plutôt qu'elle se serve de nous non ? Mais c'est un autre débat. Il est temps de conclure ce très long article. Alors merci d'avoir lu jusqu'au bout. Et au plaisir d'échanger avec vous sur le forum !
Charlie
Que mon intention SUIVE l'Intention de l'Aigle