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HARa aGORA, le forum de La passerelle

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Le jugement de valeur (BIEN / MAL & co) en plus d’être très peu constructif n’est pas forcément apprécié ici. Toute position moraliste sera châtié avec la plus grande fermeté sauf pour celles et ceux qui aiment ça.

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Nous sommes censés être entre gens de bonne compagnie et de bonnes intentions donc soyez clément sur les lacunes orthographiques de certaines. Rappelez vous que si la forme aide le fond elle n’est qu’une émergence de celui-ci. Les nuls en orthographes n’oubliez pas que la forme permet au fond d’être plus accessible même au psychopathes de la “grand-mère”. Faites des efforts.

Il est plaisant d’aérer et de valoriser vos propos via des couleurs, des espaces, du texte en gras, des “à la ligne” … Toujours dans la même idée qu’une forme plaisante aide un fond déconcertant à être mieux apprécié.

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Le moine, le Cercle temple & les crapauds - 2 vidéos dispo MàJ

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Renaud
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(@renaud13)
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Ou est le moine ? Comment fonctionne le Cercle / temple / empire et comment les "crapauds" agissent sur la vie du Cercle / temple. La première partie reprend quelques notions de base et permet de développer et de partager avec vous notre cohérence et la grille de lecture à entrée multiples que nous utilisons.

LA PARTIE 1

lien pour voir sur youteub

LA PARTIE 2

https://youtu.be/hD6KWNgg2Bk

lien pour voir sur youteub

Comme ce sont mes élucubrations du dimanche matin, je vous prie de pardonner, si vous le voulez, la forme et l'imprécision du propos. C'est fait au saut du lit. Comme c'est incomplet et manque de précision N'HESITEZ PAS à poser des questions et, bien sur, à donner votre avis et vos propres visions c'est toujours intéressant.

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(@Anonyme 5099)
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Bonjour et merci ! C'est bien la première fois que je suis obligé de regarder une vidéo de ce genre en appuyant sur pause régulièrement ! Entre vos digressions et l'épaisseur du propos c'est pas facile je valide votre appellation de spiritualiste désagréable ! C'est très désagréable mais très intéressant même s'il faut passer par dessus la forme que vous lui donnez et qui je suppose est faite pour effrayer les gens si c'est le cas c'est réussi mon ami ne vous supporte pas ! J'espère que la suite arrive bientôt et que vous allez y développer des outils pour s'en affranchir. En ce qui me concerne et ça ne semble pas très original c'est la peur d'être humilier le sentiment d'injustice et finalement que si on se moque de moi c'est que je suis nul et donc qu'on va m'abandonner parce que je ne suis pas capable de comprendre. Ca me génère beaucoup d'amertume envers moi même et les gens de mon entourage. Je fais un mélange entre des reproches parfois méchants aux autres mais aussi envers moi et le tout à la fin me plonge dans beaucoup de tristesse que je juge.

Je suis un peu perdu et je ne trouve pas de Nellie Oleson au centre même si ce que vous dites me parle énormément car j'arrive à très bien voir ça chez les autres.

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lorenzo
(@laurent)
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J'ai debroussaillé depuis le week-end pour voir qui était le pilote au centre, celui qui fait entrer les crapauds. Sans surprise je tombe sur l'axe est-ouest. Globalement l'apitoiement avec des entrées multiples qui sont : la crainte, le non-agir, la paresse, le caprice, le flou artistique, la peur de se faire tirer les oreilles.

Merci pour la vidéo. C'est curieux, il n'y a dedans rien de désagréable ou méchant ou rebutant mais je sens bien que ça bouscule fort à l'intérieur. En fait. je crois que la cuirasse n'aime pas çà !! 

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(@lola)
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Merci pour cette vidéo! Comme @lorenzo ça fait un truc un peu bizarre, de capter que c'est notre émotionnel qui tient les rennes, ça fait redescendre le soufflet à l'intérieur et ça vient titiller pas mal de choses.

J'ai chercher des caricatures des moines qui se sont installés au centre du temple et ben je suis aussi sur l'axe turquoise/citron, avec un mélange de cendrillon (la peuchère, la mal aimée, l'exclue, la gentille brave fille victime des méchants qui rêve d'un prince charmant et de souris qui parlent ) et ses soeurs Gavotte et je sais plus son nom (capricieuse, conne, vulgaire mais pas dans le sens noble du terme, complaisante, auto-centrée et qui rêve aussi d'un prince charmant et surtout de la vie de château).

C'est vrai que quand tu te dis que c'est ça qui est commande ça motive pas mal pour les remettre à leurs portes respectives et remettre l'empereur au centre! 

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 Jane
(@jane)
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Eh ben merci pour cette vidéo fort instructive

Je toujours ça beaucoup clair quand un concept est agrémenté d'images, pas la vidéo, mais la notion de gardien des 4 directions et le moine-empereur au centre. Un concept c'est bien mais ça reste abstrait, là ça aide à le rendre concret, à y voir des personnages, des caricatures de nos comportements.

Et je trouve aussi que cette approche de notre manière de laisser le pouvoir à un type de comportement, qu'il soit associé au Feu-Est-Bois, à l'Eau-Ouest-Metal, à l'Air-Nord-Eau ou à la Terre-Sud-Feu, ça permet de cartographier nos comportements, de leur donner un visage.

Pour moi, je pense qu'il s'agit essentiellement du gardien de l'Eau, de l'émotionnel à qui je donne trop de pouvoir. Mais je n'en suis pas sûre, alors je vais décrire ce comportement :
Il me parle de cette manière : "Tu n'en fait pas assez, tu es nulle, tu dois être sympathique pour qu'on t'aime sinon tu finiras toute seule, tu ne vaux rien, fais plus même si tu resteras toujours une miette etc..."
D'un côté c'est de l'apitoiement (Eau-Ouest), puisque je ne serais toujours qu'une moins que rien. De l'autre, ça me fait bien penser à du Feu-Est, il faut faire plus, gagner sa place par les actes que l'on fait et non par juste le fait d'être. Ce serait donc l'axe Ouest / Est, avec une prédominance de l'Ouest.

Le personnage auquel j'ai donné le pouvoir au centre, à la place du moine-empereur, c'est la petite fille aux allumettes (histoire de merde totalement remplie d'émotionnel) et en fond sonore la voix d'une mère supérieure qui me répète que je suis complètement nulle.

Hâte de voir la suite pour capter comment faire revenir au centre le moine-empereur et remettre à sa place le gardien de la direction pour qu'il reprenne son rôle et boute les crapauds hors du temple !

C'est quand le prochain épisode ?

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Arnau
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(@lecureuildesboisgmail-com)
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Oui merci pour l'aspect visuel et le principe de base est bien compréhensible (le centre, le conducteur/l'absence de conducteur et les 4 directions). Le "contenu" des 4 directions me restent inconnus mais je suppose que tu vas en parler.

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Renaud
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(@renaud13)
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Concernant le contenu des 4 directions on pourrait faire des articles un peu détaillé la dessus pour partager cette grille de lecture, on pourrait 🙂

MAIS ON EST DES GROSSES FEIGNASSES !

Et puis après c'est surtout une agrégation de plein de systèmes qui semblent différent. La ou on a un peu bosser c'est comme faire ce rejoindre les visions en 4 éléments avec la vision en 5 élément de la MTC et de l'Empire éternel de la chine antique

La j'avoue, on a été pas trop nase, en même temps on a pas inventé les écrans de smartphone avec lesquels on y voit même dehors, soyons clair 😀

 

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Arnau
(@lecureuildesboisgmail-com)
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C'est clair je me suis demandé comment vous étiez passé du système à 5 de la MTC et ses relations à votre système à 4 directions, ça a dû vous faire qq nœuds à la tête... Mais c'est cool parce que la MTC a beau être un système sûrement très efficient, nous ne sommes pas des orientaux non plus...

Je vais me revoir le film La Cité Interdite tiens, je me souviens qu'il y a de quoi méditer dans ce film, en attendant la prochaine émission "spiritualité du dimanche" jajajajaja

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Renaud
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(@renaud13)
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Pour résoudre l'apparence incompatibilité je me suis souvenu du dessin original des 5 éléments qui représentait une fleur quadrilobée et qui servait à expliquer comment devait fonctionner un empire pour prospérer.

A partir de là je me suis rappelé que dans la "roue chamanique" ou dans les traditions celtes, ligures et même monothéistes on oubli souvent que le joueur de tambour, l'opérateur est essentiel. Le monde n'existe que parce que "je peux le contempler".

C'est métaphorique hein 😉

S'il n'y a pas d'opérateur, humain, chevreuil, crustacé pour dire "ceci existe" ben ... ceci n'existe pas

Donc en replaçant le chaman / pèlerin au centre du cercle des 4 orients on obtient ... 5 éléments 🙂

Et comme j'avais eu une vision, il y a fort longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine, de la place des Humains (pas des personnes soyons clairs) dans le cercle du vivant incarné au centre de la roue ben la boucle était bouclé

L'Humain / Pèlerin - ce qui n'est pas sans force de labeur - est la Terre des chinois, le 5 éme élément - Merci Luc Besson. Il est au centre et reçoit/donne aux 4 autres éléments. La blague c'est que comme en MTC la Terre, la 5éme saison peut être écrasé par les 4 orients, les débuts de l'humanité, ou écraser les 4 orients, actuellement.

L'art de la Terre, c'est celui du Moine / Empereur qui appartient au Cercle, qui crée de l'Harmonie non pas pour les orients mais pour le Cercle.

Sujet long, à discuter et expliciter mais surtout à intégrer et à incarner au quotidien, et ça crois moi sur paroles, je le souhaite à personne 😜😘 n'est ce pas Lolo 😉

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Renaud
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(@renaud13)
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De ce que j'ai pu observer c'est très souvent un mélange Turquoise / Citron (donc Ouest - Est) donc c'est très souvent sur l'axe animal (l'horizontale) qui est aussi l'axe du formel, la mise ne incarné.
A dire vrai je n'ai jamais rencontré de gens bouché par l'axe Nord / Sud - Pourpre / Ecarlate qui est dit on, l'axe divin, l'axe du conceptuel, de l'abstrait
mais je ne demande qu'à voir 😀

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Renaud
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(@renaud13)
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Posté par: @laurent

je crois que la cuirasse n'aime pas çà

Je crois que c'est une très bonne nouvelle 😁

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HARa aGORA, le forum de La passerelle - Projet la Passerelle
(@julian)
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Intéressant ce modèle, j'y reconnais des choses.

(sympa aussi de pouvoir mettre un visage sur un prénom). 

Habitude et réactivité utilise, en effet, la place laissé vacante par l'inaction et sans équanimité point d'action possible. Seulement une intervention a-posteriori (parce qu'il le f(v)aut bien).

Ils m'apparaissent nombreux les "personnages" qui se disputent en nous la place centrale. Chacun d'eux endossent une partie de notre histoire et sont colorés d'une émotivité directement reliée à notre self importance. Si les influences extérieures ne rencontraient pas un écho intérieur prêt à y céder, auraient-elles autant prises sur nous !? Seul le moine, selon ta terminologie, ne présente pas une forme psychologique comme les autres "personnages" qui entretiennent le dialogue intérieur.

L'équanimité est, dans le chamanisme toltèque, l'arme offerte par le "lieu sans pitié", l'arme qui donne le moyen d'intervenir avant nos schémas réactifs. D'utiliser consciemment l'émotion comme un véhicule aussi.

D'ailleurs, au sujet des toltèques, la structure que tu évoques n'est pas sans rappeler celle du clan et les quatre secteurs de travail formés par les natures énergétiques de l'Est, de l'Ouest, du Sud et du Nord. Sans doute un rapprochement lointain mais tant pis pour l'oxymore.

En t'écoutant, je me suis souvenu d'un vieux conte pourtant pas d'origine Toltèque mais orientale, qui égaye ce rapprochement. Si vous voulez une histoire a raconter a vos enfants, votre compagnon, vos poissons rouges ou vos plantes d'intérieures... je la collerai ici !?

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Renaud
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(@renaud13)
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Posté par: @jlien7

Si les influences extérieures ne rencontraient pas un écho intérieur prêt à y céder, auraient-elles autant prises sur nous !?

Autant ... assurément non. Pour que le papier peint tienne au mur il faut de la colle sinon il glisse. Ouais je sais c'est une loi de la physique domestique assez irréfutable.
Oui j'emploie le terme moine pour renforcer le coté un peu austère et surtout pour faire un clin d'oeil à la la BD de Jodorowsky et Bess "Le lama blanc"

L'équanimité c'est aussi une aide précieuse pour se sortir (ou ne pas se noyer) APRES la réaction suite à l'allumage d'un schémas de folie non-controlée. parce qu'avouons le, on est pas toujours, en vrai rarement, en amont et plus souvent (trop ?) en aval de la déferlante de nimportequoitisme.

Posté par: @jlien7

D'ailleurs, au sujet des toltèques, la structure que tu évoques n'est pas sans rappeler celle du clan et les quatre secteurs de travail formés par les natures énergétiques de l'Est, de l'Ouest, du Sud et du Nord

étonnant non 🙂
Blague à part oui oui c'est tout à fait ça et ce qui fonctionne pour un clan fonctionne aussi très bien pour le clan interne qu'est notre individu. C'est aussi a recollé aux portraits psychologiques dominant. Et au final des 4 grands types de réactivités réactions
Vas y envoi le vieux conte indien j'ai une jardinière de poissons rouge en colocation en ce moment ça val es occuper

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(@julian)
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parce qu'avouons le, on est pas toujours, en vrai rarement, en amont et plus souvent (trop ?) en aval de la déferlante de nimportequoitisme.

Plus souvent oui 🙂

Je lève donc mon verre à toutes les pointes de conscience qui auront eu le cran de marcher devant moi et non point (seulement) automatisme ceuilli dans ma torpeur quotidienne. A la votre !

Je reviens à la notion d'équanimité et j'en vois deux sortes en fait. En toute logique, la première et la deuxiéme, jusque là tout va bien.

La première je l'appellerais l'équanimité de la raison, elle est avant tout une capacité d'égalité face aux raisonnements, point de vues et autres opinions très très importantes. Mais elle comprend aussi nos efforts de volonté pour prendre du recul sur nous-même et offrir de l'indépendance, vis à vis des affects, à notre analyse et réfléxion sur la situation.

En effet, c'est là où le bât blesse, dés que la personne est touché dans son histoire, dans son image d'elle-même... l'équanimité de la raison perd sa stabilité. Il faudra alors produire un effort d'équanimité, mieux: intentionner l'équanimité. Tout ce que l'on fait entrer sous le terme "travail sur soi" intervient à ce niveau.

Pour la deuxième, je l'appellerais l'équanimité du sentiment. C'est celle-là qui correspond au "lieu sans pitié" qui est, comme son nom l'indique un "lieu" en nous, c'est à dire un état de conscience bien particuliers ouvrant la possibilité d'occuper le centre du temple (et prendre l'ascenseur pour monter aux étages supérieurs d'après ce que disent les rumeurs)

C'est un état qui, bien sûr, n'est pas interdit au premier cas et on peut tous faire l'expérience d'un moment sans pitié ça ne peut qu'être fort utile 🙂 Parfois cette chose arrive, comme ça, parfois la vie s'en charge. L'état qui suit un instant d'humilité à le goût de cette liberté (car l'humilité est le K2R des warriors!)

Pour conclure, ces deux équanimités correspondent finalement à deux moyens d'agir sur nos schémas comportementaux ou notre sufisance.

Deux modes d'action impliquant un rapport au temps bien différent.

Hasta, je reviendrai poster le conte des gardiens des points cardinaux plus tard.

 

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HARa aGORA, le forum de La passerelle - Projet la Passerelle
(@julian)
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Au quatre coin du monde il y avait une source. Auprès de chacune d’elle veillait un gardien. Il était là en permanence pour éloigner les esprits taquins qui s’amusaient à y jeter des pierres et risquaient de la boucher.

 

La première source était à L’ouest. Elle donnait l’eau bleutée et limpide. Sa pureté transparente jaillissait des profondeurs et ruisselait sur le sable blanc comme une lave de cristal. Elle glissait doucement. Chuchotant sur le fond un conte musical porteur de pensées du centre de l’univers.

L’homme qui la protégeait était le philosophe. Il faisait tout très bien, mais ne pouvait pas s’éloigner un instant. Le gibier lui manquait et il connaissait la faim. Aussi était-il dans l’embarras et devenait de jour en jour un peu plus sombre et taciturne.

(Note perso: Dans la tradition Toltéque c'est l'homme des coulisses ou l'homme sombre à l'ouest)

 

Au sud se trouvait la seconde. Un blé brillant et doré en débordait sans cesse. Son grain blond et charnu répandait une bonne odeur de céréale fraîche et appétissante. Il s’entassait là, abondant, formant de belles collines odorantes qui luisaient de santé. C’était une preuve de la bonté généreuse de la terre.

Un personnage mystérieux y prenait garde, sans jamais se lasser. Il acceptait sa servitude. Pourtant il souffrit d’une incomparable solitude. Il ne laissait plus rien percer de lui-même, soucieux de rencontrer quelqu’un avec qui partager les élans de son âme.

(NP: L'homme nagual chez les Toltéques occupe la maison du sud mais aussi le centre en couple avec la femme nagual qui n'apparaît pas dans ce conte)

 

A l’est, entre les pieds d’un chêne, goutte à goutte perlait la troisième. Elle puisait la sagesse et la connaissance dans les entrailles maternelles du monde. A ses pieds, tout n’était que silence et recueillement. Un doux reflet ambré nappait toute cette région d’une buée de rêve et d’une vague de bien-être.

L’érudit la défendait. C’était un être noble et serein. Du levant au couchant, du crépuscule à l’aurore, il se consacrait à sa tâche. Mais il aurait aimé s’assurer que quelqu’un de confiance puisse prendre le relais quand ses forces s’épuiseraient. Le désir de garantir la sauvegarde du lieu le hantait.

(NP: Pareil chez les toltéques: l'érudit à l'est.)

 

La dernière de ces quatre sources était au Nord. Constante et régulière, elle déversait la force et le courage. Elle distribuait sa sève qui prenait racine dans le cœur de vrais guerriers, simplement, avec humilité.

L’homme d’action la surveillait sans répit. Il n’abandonnait pas son devoir, contraint à souffrir du froid, tout au long des nuits glacées. Il ne pouvait s’absenter pour ramasser du bois et devenait d’humeur changeante et capricieuse.

(NP: encore pareil dans les livres de castaneda, l'homme d'action au nord )

 

Ce n’était plus possible. Le froid, l’ennui, la faim, le souci rongeaient ces malheureux. Le suprême magicien qui les commandait s’isola pour réfléchir, au sommet d’un eucalyptus enchanté.

Le vent l’aperçut :

« Offre-leur quelque chose pour les soutenir et les émerveiller », lui cria t-il.

Alors le magicien découpe dans la montagne un bloc de marbre satiné. Il modela des formes rondes et accueillantes, dessina un ventre, un dos. Avec deux rameaux de bouleau, il fit des jambes minces et agiles. Il ramassa dans le lit du fleuve des perles nacrées, pour faire briller les yeux. Avec les plumes de l’aigle argenté, il composa une abondante chevelure et unifia la peau douce et blanche avec les cendres du foyer.

D’une mangue juteuse, il tira des lèvres charnues et souriantes, sur lesquelles il colla sa bouche pour y insuffler son haleine et l’éveiller à la vie.

Une fois terminé, il habilla ce corps d’un tissu aux trames d’or et de vermeil, orna ses chevilles et ses poignets de bracelet étincelants qui teintaient doucement à chaque mouvement.

Elle sentait l’orange et la pêche. Il anima son âme et la laissa forger son caractère. Elle choisit le sentiment, la réflexion intérieure. Elle se voulut rusée, sournoise et malicieuse.

On la confia au faucon qui devînt son animal protecteur et ne la quitta plus.

Le suprême venait de créer la femme de l’ouest.

Il souhaitait que toute soit différentes.

Il tailla celle du sud dans une pièce d’ivoire, ajusta les ailes cuivrées d’une perdrix pour lui tisser des cheveux soyeux. Son visage fut sculpté dans une coquille de jade rose, illuminé d’un regard volé aux lucioles de la nuit.

Elle s’enveloppa d’une étoffe décorée de rayons orangés du couchant, ajustée sur sa taille par une ceinture en tresse d’argent imprégnée de jasmin. Un lion des montagnes pris place à ses côtes, tandis qu’elle se laissait connaître sous un aspect timide, humble et réservé, mais elle était aussi bruyante et prodigue. Elle symbolisa la croissance, l’être effacé qui protège et nourrit.

La suivante fut l’ordre. Son naturel optimiste la rendait douce et légère. Ses yeux étaient turquoises. Des pierres précieuses multicolores se fondirent pour faire naître sa chair. Le grand ara bleu lui confia son plumage, pour garnir son front et couvrir ses épaules.

Habillé d’une toge sertie de perle de rosée, elle portait des colliers de corail mauve. De sa gorge s’évadait un rire mélodieux.

Accompagnée du coyote, elle s’apprêtait à partir pour l’est, tenant à la main une poterie ou brulait de l’encens.

Dans un pain d’ambre blond, le créateur cisela le corps de celle du nord. Avec l’écaille transparente, il façonna ses cuisses et ses bras. Des coquillages moirés coloraient ses joues d’albâtre. Au fond de ses pupilles palpitantes, il lança des étoiles ; il gonfla sa poitrine d’un souffle indomptable. Elle secouait une crinière sombre saupoudrés d’émaux rutilants qui tombaient sur ses hanches, tandis qu’on loup, plus noir que les ombres, se glissait contre elle.

Fertile en ressources, étincelante de vigueur, elle était la force agressive et directe, vêtue d’une somptueuse robe pourpre d’une admirable finesse, ourlés de fil d’or et constellée d’émeraudes. Elle portait à son coup la splendeur d’un caillou de diamant et répandait autour d’elle une odeur de vanille sauvage.

 

Toutes étaient merveilleusement belles et attirantes. Comme elles attendaient pour se mettre en rouge, la Lune prenait sa place sous la voute pailletée. Elle appela les femmes qui levèrent la tête cherchant qui les nommait ainsi.

« Vous êtes les quatre orients qui soutiendront le monde, dit-elle. Vous déciderez la couleur du futur suivant vos humeurs et vos personnalités. Vous régnerez en maitresses, apportant l’espoir, la joie et le repos. »

L’astre s’approcha et remis à chacune un présent :

Pour l’occident une racine nourrissante solide et généreuse : le manioc pour calmer la faim de celui qui attendait l’estomac vide.

Pour le Midi, une immense chaleur, un tressaillement qui brûlait au creux du torse, un frisson qui consumait les entrailles : l’amour pour l’être qui se mourrait de triste solitude.

Pour le grand Est, le cadeau fut un long panier en osier, tressée avec soin, orné de grelots : un berceau pour accueillir l’enfant de l’homme qui voulait assurer la continuité de sa présence.

Auprès de celle qui allait s’asseoir au septentrion, la lune déposa une boule blanche duveteuse et chaude : le coton pour celui qui tremblait au sein des ténèbres glacées.

 

La distribution achevée, le vent se présenta au dames ; il se montra galant, presque charmeur, fit danser la pluie, s’agenouiller les fleurs, virevolter les feuilles en un ballet frivole, joua de la flûte au creux des roseaux, leur tissa un manteau de fraicheur contre la fièvre du soleil.

Elles se distrayèrent du spectacle séduisant, et conquises, se laissèrent emporter, escortées de leurs animaux protecteurs. Ces derniers étaient venus des niveaux supérieurs, de la zone des déserts jaunes, entre la vie terrestre et les espaces éternels.

 

Une bourrasque emporta la première femme. Elle plana à contre-jour, de longues heures avant d’atterrir auprès de la source d’eau claire. Elle tendit le manioc au penseur ; surpris, il dévora la nourriture et, satisfait, installa son épouse auprès de lui.

Une brise tiède et bienfaisante en enveloppa une autre, et la déposa sur une colline de blé. Elle enlaça l’homme et le combla de sa passion. Il ne la quitta à plus à partir de ce jour.

La suivante fut soulevée insistante qui l’a fit tournoyer jusqu’au soir pour, enfin, la présenter au gardien de la connaissance. Elle accrocha le berceau sous le toit de sa case et lui promit de réaliser son souhait.

Une brise violente et tenace arracha la dernière du sol. Elle traversa le crépuscule, guidée par la parole de l’esprit du ciel, jusqu'à la fontaine du courage. Elle se mit à filer son coton. Un personnage émerveillé se blottit contre cette compagne.

 

Avant de quitter chacune des voyageuses, le vent majestueux, plein de reconnaissance pour leur dévouement leur proposa une alliance enchantée.

«  Pour toutes les générations à venir, toutes les femmes qui peupleront le monde représenteront l’un des quatre point cardinaux, déclara t-il. A chaque direction sera allié un vent particulier. De l’orient viendra le souffle du matin, A midi, une bouffée tiède montera du sud. La brise taquine de l’occident envahira l’après-midi. Le soir, surgira l’intrépide nordique.

Le pouvoir magique habitant une femme lui permettra de déterminer quel est son allié, celui qui l’épaulera tout au long du chemin de son existence.

 

Ainsi depuis ces temps, filles, sœurs et épouses ont un compagnon secret pour les soutenir et les servir.

Mais beaucoup, Hélas ! L’ont oublié ».

Voilà 🙂

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Renaud
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(@renaud13)
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LOVE YOU (mais pas trop tu piques)

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HARa aGORA, le forum de La passerelle - Projet la Passerelle
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(@charlie)
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Excellent, merci pour le conte !

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HARa aGORA, le forum de La passerelle - Projet la Passerelle
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(@charlie)
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Et c'est intéressant je trouve la notion que tu propose de deux sortes d'équanimité.
Une qu'on intentionne, qu'on va chercher par un effrot de volonté, ce que perso j'appelle les discussions avec moi meme, qui me servent à raisonner ce qui s'emballe en moi (je fais beaucoup de réunions)

Et l'autre, lieu énergétique auquel on accède, ou pas.

Je dirais que les deux sont entremêlés, car plus on discute avec soi, on "intentionne" comme tu dis son équanimité de la raison, plus il devient rapide et aisé d'accéder à l'équanimité du sentiment.

La de suite, je dirais que c'est surement parce qu'avec la pratique de l'équanimité de la raison, on dégage de la place, on fait de l'espace à l'intéreiur, espace qui permet de faire bouger son point d'assemblage, et de pouvoir se rendre justement dans ce lieu sans pitié, d'accéder à l'équanimité du sentiment.

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HARa aGORA, le forum de La passerelle - Projet la Passerelle
(@julian)
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Tout à fait, puisque parmi les voix qui prennent la parole en nous, pas mal ont un point commun: le ressentiment (pour faire simple), quelque soit sa forme. Donc appliquer une volonté spécifique qui tend à annuler cet élément, produit quelque chose.

Plus on produit cett effort d'équanimité et plus on le vit. Plus on modifie sa représentation de la souffrance, moins nous la vivons de façon ordinaire. C'est une sorte de discipline, peut-être bien la seule qui permette de rejoindre le centre du temple (avec en plus toute l'attention nécéssaire).

Ceci etant dit, la volonté c'est bien, même très bien (soyons fous), mais ce n'est pas tout à fait la même chose qu'intentionner et il est difficile de comprendre la nature de cette action. Keskilfautfaire vraiment !? Car, oui, faire émane bien d'une volonté, alors quoi !? Sans m'engager là dedans, je pense que ce qui s'en rapproche le plus, concrètement, c'est la sincérité. On ne génère pas la sincérité par soi-même, c'est elle-même un état préliminaire si je puis dire.

Peut-on vraiment vouloir le "lieu sans pitié" ? Quand on pense à ses plaies, ses douleurs, ses peines, ... peut-être bien et quoi que. C'est bon d'avoir mal, on aime aussi souffrir quelque part, on est légitime, non ? Après, On pense moins à changer de rapport avec nos joies, nos plus beaux atouts, les trucs qu'on kiff dans la life... bref !

L'équanimité du sentiment c'est aussi avoir dépasser son principe d'attraction/repulsion, election/rejet et pas seulement changer une posture par son opposé de façon binaire. On se rapproche du centre, par de petites victoires, de façon intermittente même. Parfois même on recule. 

Mais si on est sincère, ça cogne et cognera.

(ps: ravi que le conte vous a plu)

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HARa aGORA, le forum de La passerelle - Projet la Passerelle
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(@lola)
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Inscription: Il y a 6 ans

Merci beaucoup pour le conte! il est vraiment très beau!
Et merci à tous pour les échanges sur l'équanimité, y a beaucoup beaucoup de choses. Je penses que je vais relire les posts quelque fois parce qu'il y a beaucoup d'infos.
Là ce que je retiens pour aujourd'hui c'est la sincérité, qui ne veut pas dire être parfait et que si on se cogne c'est qu'on est sur le bon chemin.
Je reviendrais! ha ha

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