Suivre son étoile, la perdre et se retrouver
Figer un rêve, cristalliser un désir à le rendre inflexible ? …Ou prendre une direction, simplement, suivre un chemin, voir où il nous mène, pour se laisser surprendre ? Mais qu’est-ce qu’on nous apprend ? A croire que c’est ça ou rien? Que rêver c’est bien, mais qu’il ne faut pas trop rêver quand même! Retour sur un rêve qui n’en est plus un. Un rêve qui par extension est le tien, le sien, le leurs. Un rêve devenu illusion, un rêve revenu de sa mort pour ne plus être l’arrivée, mais une direction.
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J’étais devant ma fenêtre, j’avais 8 ans je crois. Elle était là, dans le ciel de la nuit, brillante, énorme, et je lui ai donné mon nom. Elle en avait surement un avant. Quelqu’un était déjà passé par là. Mais je ne le savais pas. Pour moi, c’était l’étoile Délia.
Mais quelle mégalo, me direz-vous ? Carrément, donner son à une étoile ! Ben oui, mais à y regarder de plus prêt, était-ce de la mégalomanie ou le regard d’une enfant qui ne voyait pas de limite à son imaginaire, à l’imagination ? Une enfant qui savait qu’il n’y avait pas de distance entre cette étoile et elle ? Une petite fille qui s’était donné une direction, sans le savoir ?
Et puis on grandit, petit à petit …
On grandit, on croit, on ne croit plus, on tangue, douce schizophrénie. On revisite son rêve, on décortique, on explore, on est déçu(e), on oublie… non, on ne peut pas. Et puis on plonge… Et puis on grandit, toujours trop vite, on grandit, à petit pas invisible, on oublie.
Je me suis même demandée si ce rêve était le mien. Comment en être certaine ? J’ai oublié la petite fille à l’étoile et je suis devenue la fille à la corde. Je me suis pendue, perdue, je me suis retrouvée. J’ai même pris des risques qui auraient pu mettre fin à cette vie si fragile que l’on pense contrôler. Peut-être pour me sentir vivre justement, fragile ? A quoi bon vivre puisque mon étoile me paraissait désormais si loin ?
Après la Mort, la Vie
Croire qu’on va mourir. Fausse alerte. Mais comprendre que ça viendra quand même, mais pas là, pas comme ça… Dire Merci! C’est la tragique beauté de la Vie. Puis regarder son Étoile, dans son ciel intérieur. Oser la regarder dans les yeux et croire à nouveau, sans conditions, cette fois-ci. De moins en moins en tout cas. Petit à petit on se revient.
Se défaire, se laisser défaire, se laisser faire sans résister parce qu’on l’a tellement fait qu’on ne peut plus, fatiguée, usée par soi-même. Usée par ses propres résistances intérieures, ses illusions, ses peurs qui ont hurlé si fort qu’on les entend trop, qu’on ne les entend plus.
Croire parce que ça fait avancer vers l’Inéluctable, en dansant.
Et avec ça, une tristesse inconsolable. Parce que je sens la fin, proche ou lointaine, mais la mort quand même. Que mes projets prennent corps ou qu’ils restent dans l’ombre, cette tristesse sera. Je le sais maintenant.
Reste à choisir. Choisit-on vraiment ? Prendre une direction, marcher, courir, aller, en dansant, en pleurant, en étant. S’engager ou pas dans cette voie. La prendre à bras le corps le cœur embrasé ou éteint. Le cœur vivant, vibrant ou déjà mort, asséché, résigné. Le voilà le choix, le seul. Le véritable choix.
Accrochez-vous à votre étoile !
Je vous parle à vous et en vous parlant, je me parle. En parlant de moi, je parle de vous, de nous, lieu commun, évidence et pourtant. La mienne, je l’ai rencontrée petite fille. Je l’ai oublié, perdue, détourné et un jour j’ai eu la chance de la retrouver. Elle n’avait pas bougé, elle avait toujours été là. J’avais tourné, viré, je l’ai cherché jusqu’en Australie. Elle m’attendait. C’est dur de croire quand plus personne ne croit. Mes propres amis ne croient plus en moi. En mon rêve. Pourtant, je n’ai jamais été aussi présente à moi-même, concrète. Mais le temps passe et les cœurs s’assèchent. Les coeurs s’oublient et s’usent, s’assèchent de ne pas oser.
Je sais bien que c’est en leur propres rêves qu’ils ne croient plus. Ça fait mal, parce que je cherche encore une validation extérieure. Et oui encore. Mais en moi une flamme, une force inexplicable me tient éveillée, la petite fille qui ne veut pas se coucher. Et même si les rêves n’ont aucun sens. Que les envies n’ont aucune espèce d’importance. Mêmes si mes ambitions, mes projections, mes envies personnelles ne restent que des ambitions, des projections, des envies personnelles, quelle importance. Je regarde mon étoile, elle brille, me sourit, elle me montre un chemin et je sais que c’est là que j’ai envie d’aller. Y arriver ? Je vous dirais.
Wild Delia xx