Je vais essayer de vous répondre à tous les deux ^^
Pour commencer je vous rejoins sur beaucoup de points dans la conversation en cours. Je me fais un peu l'avocat du diable ici car je sentais que j'avais besoin de refaire un tour sur ce sujet et je vous remercie donc, de jouer le jeu 😊
Les livres de Castaneda me sont "tombés dessus" il y a une vingtaine d'années et j'ai tout de suite été touché par ce qui s'en dégageaient (sûrement le fait qu'ils aient été écrit en "attention seconde"). Mais surtout, je me suis retrouvé à pouvoir très vite vérifier concrètement certains principes évoqués dedans, la chance du débutant sûrement. Je me suis par exemple retrouvé à ma balader dans un "autre" Paris, rencontrant quelques êtres qui, si je ne les connaissais pas, semblaient eux bien me connaître. J'ai vu les yeux du nagual, après être passé d'un monde à l'autre, etc.
Autant dire que là, j'étais vraiment bien accroché ^^ Il se trouve qu'à cette époque je réalisais des études en anthropologie (pas de lien entre les deux) et que cela me laissait de longues périodes libres où ma présence à l'université n'était pas requise. Comme je suis un peu têtu sur les bords en bon bélier, je me suis dit "qu'à cela ne tienne ! je pars en Amérique latine vérifier que la tradition évoquée par Juañito existe bien là-bas." Pendant environ 7 ans, j'ai réalisé une dizaine de voyages là-bas, du Chili au Mexique en passant par pas mal de pays, toujours sur plusieurs mois et assez libre pour laisser tranquillement le temps à mon point d'assemblage de se déplacer lentement et ainsi suivre les indications de l'Esprit.
Posté par: @jlien7
Il serait alors plus simple d'en conclure que tout ça est une invention de Castaneda non ? (et tous les autres affiliés)
Je te rejoins bien là-dessus, et c'est pour cela que je souhaitais vérifier le système entièrement, clan compris si je puis dire. Durant toutes ces années de voyage, au-delà du simple et merveilleux plaisir de voyager ainsi, je pense pouvoir dire que j'ai vécu deux rencontres significatives concernant cette question du clan. La première, étrangement au Pérou. Je me suis retrouvé de manière fortuite dans un bidonville de Lima pour fêter un mariage, mon amie péruvienne d'alors s'est retrouvé bien malade d'un coup, ce qui ne lui arrivait d'ailleurs pour ainsi dire jamais. Je me balade dans le bidonville et là je me retrouve tout à coup encerclé par un petit groupe de Guerriers. Vous allez me dire comment en arriver à cette conclusion ? Déjà l'intensité présente lors de cette rencontre, l'impeccabilité qui suintait de leurs êtres, et l'évocation claire de la présence de leur homme nagual sur place. Homme nagual qui ne m'a pas adressé un mot durant tout le moment qu'a duré la rencontre d'ailleurs. Tout s'est passé très vite, j'ai été magistralement éjecté 🤣
La deuxième rencontre s'est déroulé au Mexique, au fin fond de la Sierra del Sur en pays mazatèque, dans le petit village où Maria Sabina officiait bien avant ma naissance. Cette fois il s'agissait d'une seule personne, artisan et musicien de rue comme il y en a beaucoup qui sillonnent l'Amérique latine. A ce propos, j'ai bien l'impression que cette communauté transnationale est similaire aux Bohémiens de nos latitudes ou à nos Bardes d'antan, et qu'ils véhiculent la Tradition "toltèque" de cette manière. Je mets Toltèque entre guillemets car je pense comme Victor Sanchez (je reviendrai sur lui) que le terme "toltèque" désigne la Tradition qui s'étend du Chili au Mexique via la Cordillère des Andes, ce que j'ai pu un peu vérifié d'ailleurs. Encore une fois je me suis bien fait "cogné" pour reprendre un terme de Luis Ansa. Au nom de don Juan que je lui évoquais, j'ai senti une certaine colère chez lui, mais pas de reniement de son existence, plutôt comme l'esprit d'une trahison qui ne lui plaisait toujours pas, tant d'années après apparemment ! ^^ Bon mais cela reste mon interprétation ; en tout cas cette rencontre m'a cette fois éjecté du continent lui-même jajajajaja "Retour en France mon garçon, tu n'as rien compris, et va te trouver un groupe dans ta tradition" si je résume son propos (qui s'est accompagné au passage de quelques expériences non-ordinaires assez significatives pour que je l'écoute des deux oreilles).
Il se trouve qu'à peine quelques semaines après ce retour "définitif", j'ai effectivement rencontré un groupe, qui fonctionnait assez similairement qu'un clan du nagual, la tradition toltèque en moins ^^ Ce groupe travaillait selon la pédagogie du cercle que tu évoques Renaud, je dirais même plus du cercle pointé, le Graal au centre. Cercle pointé que forme le groupe de Chevaliers, mais aussi ensemble de cercles pointés (un pour chacun/e) où le Centre est la Présence.
A titre individuel j'ai donc recentré mon chemin sur gagner non pas plus d'énergie mais plus de Présence (l'un découlant de l'autre). C'est ma Présence qui façonnera le vase capable de recevoir le cadeau, c'est par un process impeccable, fait au moment juste, avec l'intention juste et l'énergie nécessaire que la pierre philosophale se matérialise.
Comme dans toute création la magie ne nous appartient pas, nous ne pouvons qu'en être les témoins et les instruments. Notre véritable travail est donc d'être prêt.
Je te rejoins également là-dessus et c'est très à propos quant à l'ère du Verseau il me semble, où l'eau-vive coule de l'amphore, mais encore faut-il préparer le récipient effectivement, ce qui est très kabbalistique au passage. C'est aujourd'hui dans cette optique que je me place et dans cette optique que notre petit groupe de 9 travaille, individuellement et en groupe. Groupe dans lequel je suis d'ailleurs bien le seul à avoir une accointance avec la tradition toltèque.
Mon seul travail et celui que j'encourage auprès de mes comparse et de s'oublier suffisamment pour pouvoir Voir ou vont nos pieds, d'accepter ce chemin et ses conséquences.
De même, car s'il y a bien un concept qui me semble très observable et applicable, c'est celui "d'importance personnelle" ou encore de complaisance et d'auto-contemplation, qui fait perdre tant d'énergie.
Posté par: @jlien7
Si tu veux ma position sur la question, c'est oui. Mais il y a du nettoyage à faire pour enlever toutes les traces de doigts qu'a laissé castaneda lui-même sur la vitre.
C'est bien dit 😀 et je crois qu'il a aussi laissé des zones d'ombre volontairement (ou qu'on lui a demandé de le faire). Il y a un passage où cela se voit il me semble dans ses livres, c'est lorsqu'il évoque un rituel réalisé par les 17 en plein air. C'est la seule évocation je crois.
Et si je regarde le fonctionnement de mon groupe, je vois bien ce que je n'évoquerais pas : les pratiques rituéliques de groupe (rien à voir avec la FM ou autre je précise).
Posté par: @jlien7
Dans le même esprit, as-tu trouvé ailleurs que dans ces ouvrages, la notion de point d'assemblage ?
Non, mais pour ce concept comme pour d'autres, il est quand même possible de retrouver des choses très similaires dans les autres traditions. Ce qui est change c'est le lexique, ça a l'air de rien, mais je pense que c'est tout l'intérêt de ce qu'a réalisé le clan de don Juan. Par contre, l'ascension en groupe semble quelque chose de spécifique aux traditions américaines. Pourquoi s'y intéresser alors si ça les concerne ? C'est que je trouve que c'est quand même bien en lien avec la structure de l'ère du Verseau. D'où peut-être mon obstination à vérifier ce système concrètement (et à en trouver écho dans vos manière de fonctionner peut-être), car il me semble que sans forcément devoir copier, il y a à s'approprier pour expérimenter.
Merci pour la référence livresque Julien.
Je te terminerai ce long message (merci pour ceux qui arriveront jusqu'à là ! hihihihi) par l'évocation de Victor Sanchez, anti-anthropologue mexicain qui a passé beaucoup de temps avec les nahuatls et les huitcholes. Chez les nahuatls notamment, il a retrouvé de nombreuses choses évoquées par Castaneda. Mais au-delà de cela, ce qui m'a intéressé dans sa démarche est la constitution de nombreux groupes où la consigne était de s'approprier l'oeuvre de Castaneda et surtout, d'expérimenter, d'expérimenter...
Cela me fait me souvenir que j'ai aussi chassé le cerf dans le chapparal des huitcholes, pas loin de Real de Catorce. Je l'ai chassé de jour et sous les étoiles, accompagné d'un vieil ami mexicain assez loufoque dont je me souviens encore les intonations dans la voix. Je me souviens de ce que je ressentais alors, marchant dans ce désert, l'intensité et la présence du moment.
En fait rien que pour ça (et pour n'évoquer que ce moment et ce lieu), toute cette recherche que j'essaie la plus pragmatique possible, vaut le coup. C'est juste merveilleux 😊