Jouons dans les bois !
Quand il s’agit de faire de la musique, on utilise le verbe jouer. Un musicien dira : je vais vous jouer tel morceau. Même s’il travaille, un musicien joue.
Pour jouer, c’est tellement bien d’être au moins deux. Mais est-ce que je sais jouer tout seul ? Au premier abord, j’aurais tendance à répondre : oui, bien-sûr ! En y regardant de plus près, honnêtement, c’est pas gagné ! Jouer est naturellement simple quand on est gamin. Savoir maintenir le jeu et le plaisir du jeu tout le long de sa vie d’adulte est une autre affaire !
Est-ce que je m’amuse facilement ? Est-ce que je prends plaisir sur un instrument de musique. Franchement, au départ, quand j’avais 6 ans, c’était le cas. Ensuite, ça c’est gâté. Bien des complications se sont ajoutées les unes aux autres au fil des années. La comparaison, le doute, le rêve, l’isolement, etc, etc…
Poster régulièrement des impros musicales, c’est visiter les bons et les moins glorieux côtés de ma personne qui résultent de toutes ces empreintes accumulées pendant quarante cinq ans de musique. Ce côté obscur de ma farce envoie des lourds et systématiques états d’âme qui bouffent de l’énergie pour au final pas grand chose. Ainsi, mon plaisir du moment est d’être confronté à la vie réelle de la musique assistée par ordinateur. Réalité allègrement repoussée depuis fort longtemps.
Ah, c’était bon le temps des clavecins et des plumes d’oies pour écrire la musique!
En 2020, quelle horreur, je dois affronter des câbles, des options à cocher ou décocher et des histoires d’enregistrement multi-pistes. Je suis bien obligé de voir le peu de pugnacité dont je dispose face à la vie matérielle de mon époque et son objet roi : l’ordinateur. C’est le moment de faire un petit pas supplémentaire : savoir créer des enregistrements multi-pistes. Que ce soit pour la musique sur ordinateur ou chaque fois que je suis en interaction avec qui que ce soit, la question du multi-pistes se pose.
Seigneur, Aidez-moi à sortir de ma vie mono-piste !
La réponse à cette prière est venue par le biais d’une randonnée où l’occasion s’est présenté de jouer avec les éléments naturels posés sur le chemin. Merci Sidonie pour l’aide précieuse. En écoutant notre petite musique, j’ai capté une solution pour créer une seconde piste, du point de vue musical ( en jouant du piano par dessus ) et du point de vue technique aussi.
Et la conclusion de cette histoire est la suivante : quand nous sommes face à une résistance et que la tension prend le dessus, nous devons chercher des solutions et ne pas juger nos blocages. Juger nos blocages c’est les maintenir actifs. Et ça recommence pour un tour….