Je me suis rendue compte à 46 ans que je n'avais plus l'énergie physique de mes 20 ans, je sais, je suis un peu longue à la détente. Bien sûr je l'avais senti depuis plusieurs années, mais je n'avais pas fait le lien avec mes incartades dans l'abstrait-nagual.
Jusqu'à maintenant, je croyais qu'explorer l'abstrait ne demandait "pas beaucoup d'énergie", alors qu'en fait, mon énergie concrète-tonale devait très certainement contrebalancer cette "consommation" d'énergie. J'avais pourtant lu et relu dans les enseignements de Don Juan à Castaneda que l'accès au nagual demande beaucoup d'énergie, mais je l'avais franchement minimisé, j'avais compris les mots mais pas le fond.
Je le rapprocherait aussi d'un des 4 pièges : le piège de la vieillesse (les autres étant la peur, la clarté, le pouvoir). Passé 40 ans, le piège de la vieillesse peut plus surement se pointer. Il peut bien sûr venir plus tôt, mais à partir de 40 ans, c'est plus dur d'y échapper.
Alors on fait quoi quand on vieillit, quand on a moins d'énergie ?
- On refuse de vieillir et on se bat contre les signes du temps, contre les muscles qui fondent, contre la sensation d'être "moins" ? C'est une option, mais elle demande énormément d'énergie et il n'en reste plus bézef pour le nagual, ni pour le tonal d'ailleurs, puisque notre énergie est tendue vers l'objectif très concret de ne pas vieillir, donc de refuser une partie de la réalité.
- Ou bien on se pose dans un canapé et on abandonne tout ? Cette option m'est juste impossible, je ne vais pas la développer.
- Ou bien on fait avec la quantité d'énergie dont on dispose ? C'est donc celle-là que je retiens. Ça ne veut pas dire, à mon sens, économiser son énergie, dans le sens de s'économiser pour durer plus longtemps.
Ça veut peut-être dire ne plus se laisser-aller à dilapider son énergie comme si elle était inépuisable. Ce qui demande de capter les endroits où on "perd" de l'énergie, je n'aime pas ce mot parce qu'il est inexact, mais c'est surtout les endroits où on cristallise son énergie, où on l'empêche de circuler. Ça peut être par ce qu'on s'empêche encore de faire, dire, ressentir. Par ce qu'on laisse sortir comme un dégueulis et qui éclabousse tout autour de nous. Par nos restes d'impossibles ou de caprices etc... Ça demande de l'endurance
Avoir un corps fort fait aussi partie de cette notion de faire avec la quantité d'énergie dont on dispose. Je sais que je ne suis pas un ninja, je sais que je ne suis pas un truc dénué de carbone. Alors je fais ce que mon corps me demande de faire (du coup je suis bien obligée d'écouter ce qu'il me raconte), je le suis pour qu'il m'enseigne la manière dont je peux me densifier, dont je peux resserrer mon énergie sans la tendre. C'est pas toujours facile, là aussi ça demande de l'endurance et ça ne prendra jamais fin, sauf quand on mangera les pissenlits par la racine.
C'est sur qu'il y a plein d'autres choses à dire sur le sujet, mais j'ai la dalle ! Rho, mon corps me parle, ou mon conditionnement, au choix 😉
Je ne sais pas si ça vous parle, mais j'avais envie de lancer ce sujet, on verra bien si ça vous inspire