C'est juste une petite observation sur le rapport qu'a l'humain avec ses états émotionnels, sensationnels (ça doit pas se dire comme ça, mais ça me plait).
Si notre état est de l'ordre du youplaboum, la vie est belle, j'ai la patate = BIEN
Tous les autres états sont très vite classés dans = MAL
L'humain d'aujourd'hui, on lui a dit qu'il fallait être heureux, sinon, c'est le drame. En plus, tout le monde a l'air tellement heureux qu'on peut quand même pas mettre les pieds dans le plat et dire qu'on se sent déprimé, pas en forme, qu'on voit ce jour-là tout en noir (par contre la plainte sans réelle forme est très bien acceptée).
Alors ok, on ne nous a jamais appris à simplement énoncer l'état dans lequel on est, sans jugement. Mais pourquoi est-ce que c'est si dure à faire ? Parce que ça risquerait de déplacer notre point d'assemblage ?
Mais c'est ce qu'on cherche à faire ! A lui donner de la latitude, de l'amplitude, à le décoller de sa position d'arapède sur son rocher. Donc, à mon sens, tout état est bon à prendre, tout état est bon à explorer, à ressentir, à vivre. En plus, plus on fuit un état plus il s'accroche. Ce serait-y pas parce qu'il est à vivre qu'il s'accroche comme ça ?
Un état c'est juste un arrêt sur le quai d'une gare. Est ce qu'un train va passer bientôt (ça c'est une émotion, étymologiquement : qui met en mouvement) ? Est ce qu'on va pouvoir monter dedans ou non ? Est ce qu'on va rester sur le quai de la gare pendant des heures, voir des jours ? Peut-être.
Mais lutter contre nos états ne nous en a jamais fait sortir et ça remise la notion de point d'assemblage aux oubliettes.