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Forum autour de la spiritualité incarnable
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Le jugement de valeur (BIEN / MAL & co) en plus d’être très peu constructif n’est pas forcément apprécié ici. Toute position moraliste sera châtié avec la plus grande fermeté sauf pour celles et ceux qui aiment ça.
On peut donner son avis sans pour autant juger… Il nous semble plus sain de dire « vas te faire foutre je suis pas d’accord » suivi d’un argumentaire au petits oignons qu’un « c’est maaaaaaal » ou pire « on ne peut pas dire / penser / faire ceci ou cela » d’après des lois morales conjoncturelles donc insuffisantes et impropres à la voie de la Liberté.
Nous sommes censés être entre gens de bonne compagnie et de bonnes intentions donc soyez clément sur les lacunes orthographiques de certaines. Rappelez vous que si la forme aide le fond elle n’est qu’une émergence de celui-ci. Les nuls en orthographes n’oubliez pas que la forme permet au fond d’être plus accessible même au psychopathes de la « grand-mère ». Faites des efforts.
Il est plaisant d’aérer et de valoriser vos propos via des couleurs, des espaces, du texte en gras, des « à la ligne » … Toujours dans la même idée qu’une forme plaisante aide un fond déconcertant à être mieux apprécié.
Petite lecture du jour, un article sur l’intelligence artificielle, plus précisément sur ChatGPT, dans Courrier International.
Je ne vais pas vous faire une explication sur cette application parce que je n'ai pas du tout les connaissances pour le faire. Mais une petite phrase m'a sauté aux yeux, elle n'avait pas la même couleur, pas la même odeur. Elle a continué à raisonner dans ma caboche pendant que je lisais la suite de l'article. La voilà :
"ChatGPT ne comprend pas les mots qu'il écrit, pas plus qu'il ne connait le contexte dans lequel ces mots sont utilisés"
Je ne vais pas juger l'IA, je n'y connais rien, mais par contre je trouve que cette phrase ne s'applique pas seulement à l'IA. C'est ce qu'on nous demande à l'école quand il faut apprendre "par cœur", que l'on nous dit qu'il n'y a pas besoin de comprendre, juste de retenir les mots pour pouvoir les recracher au moment de l'examen. Pareil pour le contexte. On apprend des dates, le nom de personnages qui ont façonnés le monde, mais le contexte....là vous en demandez beaucoup. Je m'inclus dans ce mécanisme car j'ai passé plus de temps à rêvasser et lire des fictions qui me faisaient voyager, qu'à essayer d'appréhender de petites parcelles du monde dans lequel je vis.
"Ne pas comprendre" et "ne pas connaitre" n'appartiennent donc pas qu'à l'IA, on peut s'inclure dedans. En même temps, comme l'IA a été créée par un bipède, ce n'est pas très étonnant qu'elle nous ressemble; ou du moins, qu'elle ressemble aux bipèdes de l'époque à laquelle elle a été créée.
L'impression que me donne ce comportement, c'est une grosse flemme. Pas pour l'IA, pour nous les bipèdes. On se contente la plupart du temps d'ingurgiter et régurgiter, sans analyser, sans essayer de comprendre, sans prendre le temps d'élargir notre point de vue. On nous a appris que faire le moins d'effort possible était le chemin vers le bonheur.
Est ce qu'on a toujours été partisans du moindre effort ? Est ce que "ne pas comprendre" et "ne pas connaitre" est un vieux symptôme de nos sociétés ? Je ne peux pas l'affirmer mais il me semble que le fait que l'on soit de moins en moins en contact avec la mort, avec les cycles du vivant, avec nos moyens de subsistance, il me semble que cela nous éloigne de la notion d'effort. Quand il n'y a pas d'eau au robinet, on est obligés d'aller en chercher à l'extérieur si on ne veut pas mourir de soif et si ce jour-là il fait -10°, on doit casser la glace. Aujourd'hui, autour de moi, il y a essentiellement des personnes qui n'ont que peu d'efforts à fournir, et encore une fois, je m'inclus dedans.
Du coup, je me dis que pour me rapprocher de l'humain et m'éloigner de l'IA, un des moyens serait de chercher à comprendre. Pas pour en faire des dogmes, on se rapprocherait alors de la machine. Mais pour en faire des pistes de recherche, pour toucher du doigts l'infinité du mystère. Et pour chercher à comprendre tout en sachant pertinemment qu'on n'embrassera qu'une toute petite parcelle de connaissance, on doit passer par l'effort soutenu (voir l'article de Renaud https://projet-lapasserelle.com/effort-soutenu/). Effort de chercher sur pleins de sujets très différents, effort de faire des liens, de ne rien prendre comme allant de soi.
Parce que sinon on se dirige vers de l'IA de plus en plus "humaine" et de "l'humain" de plus en plus IA. Autre petit extrait de l'article : "Je lui demande (à ChatGPT) ce que je peux faire avec les ingrédients que j'ai sous la main et il me donne des recettes très simples". Absence totale d'effort. Béquée comme l'oisillon dans son nid. Et c'est pareil quand je cherche une recette de cuisine et que par facilité je vais sur le net au lieu d'ouvrir un de mes très nombreux livres de cuisine. Ou, encore plus fou, de n'ouvrir ni internet, n un livre de cuisine, de chercher dans mon petit cerveau et d'expérimenter. Ce sera peut-être complètement raté, mais j'aurais cherché, j'aurais expérimenté, j'aurais appris.
"ChatGPT ne comprend pas les mots qu'il écrit, pas plus qu'il ne connait le contexte dans lequel ces mots sont utilisés". Nous, au contraire de ChatGPT (en l'état actuel de son évolution) nous pouvons faire l'effort de comprendre et de connaitre. C'est nous qui laissons le culte du moindre effort s'insinuer dans nos vies, la coloniser. C'est nous qui sommes responsables de préférer regarder un divertissement plutôt que d'aller vers un bouquin ou une émission sur les sciences humaines ou autre. C'est un effort, voir même parfois un sur-effort, mais la sensation qu'on ne sait vraiment pas tout, qu'on est une toute petite parcelle de ce mystère infini, qu'on pourra passer notre vie à chercher sans jamais en faire le tour, ça fait juste du bien. Ça rend peut-être un peu plus Humain.
Je crois bien que oui, là tu mets le doigt sur un gros noeud, Jane (oui, on peut aussi y voir une allusion graveleuse, je n'y vois pas d'inconvénient). A savoir, notre flemme !
Comme tu l'évoque Lorenzo, de base la nature est feignante. Chez les animaux, mis à part le saumon qui est vraiment bizarre, personne ne va se faire chier à courir pour bouffer quand il peut tendre le bec. Je crois que c'est pareil pour les végétaux, et pour en gros tout ce qui est vivant. Le cours d'eau descend, il ne remonte pas (à l'inverse du saumon, qui est peut-être un peu con).
Avant on avait, comme le reste de ce qui est vivant, des prédateurs, et donc, comme tu le dis, conscience de notre mort. Et pour vivre, il fallait faire un effort, que ce soit pour se nourrir, boire, s'abriter, etc... Maintenant, en tout cas pour les humains bedonnants et capricieux des pays dits "développés", y a plus beaucoup d'effort à faire.
Comme n'importe quel animal, si on lui donne le choix entre chasser ou avoir des croquettes tout les jours, ben on a choisi l'option croquette. Le truc c'est qu'un animal y perd sa liberté. Nous aussi du coup.
Alors se pose la question suivante : qui nous fournit les croquettes ? Qui nous tient en laisse ? Et pour quoi ?Qui nous élève comme du bon bétail ?
Oui, je vais sûrement sembler complotiste, mais si on fait les liens justement, rien n'est jamais gratuit. Donc cette abondance de confort dans laquelle on s'enfonce, elle sert à quoi ? Nous asservir ? Ok, mais on est asservit à qui, à quoi ? Et par qui ?
Relisons et réécoutons le podcast dur les planeurs. Je dis ça, je dis rien. Mais je le dis quand même.Et choisissons. Puisque la capacité d'entendement que nous avons nous sert à choisir, choisissons en conscience si cette cage dorée, nous la voulons. Ayons conscience du prix. Le prix du confort, du facile, et le prix de la liberté, car comme je l'ai dit, rien n'est jamais gratuit, rien.
Si c'est la liberté qu'on choisit, alors oui, va falloir se sortir les doigts, va falloir faire l'effort de s'intéresser à ce qui ne nous plaît peut-être pas de prime abord. J'adore l'histoire de Lucrate Milk, groupe créé par deux potes qui se sont dit : ben tiens, on va faire un groupe. Aucun des deux ne savait jouer d'un instrument, et ils ont chacun choisi l'instrument qu'ils aimaient le moins, pour se faire réagir, pour se le rendre agréable. L'un a pris la basse, car il la sentait mais ne l'entendait pas, et en plus ça lui faisait mal aux oreilles, l'autre le saxo car il détestait cet instrument, synonyme pour lui de mauvais tremolos de films de cul ou de jazz à la con.
C'est quand qu'on fait l'effort de se faire réagir, nous aussi ?
Comprendre, faire des liens, apprendre, c'est un effort. Partager aussi, c'est un effort. Prendre le temps de répondre sur ce forum c'est un effort.
Mais comme pour tout, c'est un effort, jusqu'au jour où ça devient agréable.
Comme tu dis Jane, comprendre, c'est devenir explorateur du Mystère, et quelle sensation d'immensité ! Mais faut en passer par la sensation d'effort, de labeur, donc d'un truc laborieux au départ.
C'est pareil pour partager.
C'est pareil pour tout je crois.
Du coup, l'adage ca serait peut-être pas "après l'effort, le réconfort" mais "après l'effort désagréable, le plaisir de l'effort". Bon, dit comme ça ça fait pas rêver mais y a vraiment un plaisir immense derrière, et qui n'est pas lié à la fin de l'effort, qui est lié au plaisir de ce qu'on est en train de faire, cette même chose qui nous a semblé si inconfortable, si laborieuse, si détestable, devient une vraie source de plaisir et de satisfaction.
Quand j'ai appris à faire du patin à roulettes à 40 ans, je peux vous assurer que j'ai détesté ça, sur plein de plans à la fois. J'ai détesté tomber, parce que ca fait mal, parce que ma suffisance en a pris un coup, j'ai detesté que ce soit long, pas immédiat, bref, c'était un effort de prendre mes patins pour aller me péter la gueule et en plus me ridiculiser devant tous les gens devant qui je me suis gamelée. Et petit à petit, ça m'a fait rire de tomber le cul par terre. Petit à petit j'ai commencé à me détendre, à avoir moins peur. Petit à petit j'ai commencé à vraiment prendre plaisir à glisser. Pourtant je faisais la même chose, du patin à roulettes. Donc c'est le même effort. Et le même effort un jour est source de total inconfort, l'autre jour de réel plaisir.
Ca marche pour le patin, écrire un article, lire des trucs qu'on connait pas, partager ses idées, faire la cuisine, méditer, enseigner, ca marche pour tout.
Merci Jane pour le partage.
Et faut vraiment que je me remette à patiner !