Nagualisme est le nom que les sorciers du Mexique pré-hispanique donnaient à leur système de croyances. D’après l’Histoire, ces hommes étaient profondément intéressés par leur relation avec l’univers, à un tel degré, qu’ils se dédièrent à la tâche d’étudier les limites de la perception par le biais de l’usage de plantes hallucinogènes qui leur permettaient de changer de niveaux de conscience. Après avoir pratiqué pendant des générations, quelques-uns d’entre eux apprirent à voir, en d’autres mots, à percevoir le monde, non comme une interprétation, mais comme un flux d’énergie constant.
Le nagualisme consiste en un groupe de techniques conçues pour modifier notre perception journalière, produisant des phénomènes psychiques et physiques d’un intérêt extraordinaire. Il s’agit d’explorer le subconscient dans le but de mettre en lumière des aspects inconnus de notre être.
Ce fut une pratique socialement acceptée pendant des milliers d’années, comparable à notre religion ou à notre science. Avec le temps, son postulat grandit en abstraction et en synthèse, devenant une sorte de proposition philosophique dont les praticiens prirent le nom de Toltèques.
Les Toltèques n’étaient pas ce que nous comprenons communément comme sorciers, c’est-à-dire des individus qui utilisent des forces surnaturelles pour causer du tort aux autres, mais plutôt des hommes et des femmes extrêmement disciplinés, qui étaient intéressés par les aspects complexes de la conscience.
Dans ses livres, Carlos fit un effort pour adapter la connaissance des naguals à notre temps, la sortant de son atmosphère rurale et la rendant accessible aux personnes de culture occidentale. Il définit les prémices du chemin du guerrier, ou le chemin du comportement impeccable, qui consiste à avoir du contrôle et de la discipline dans un effort soutenu. Une fois intériorisés, ces principes emmènent le praticien vers d’autres techniques plus complexes, dont l’objectif est de percevoir le monde de façon nouvelle.
Ayant accompli cela, l’étudiant est en mesure de se déplacer de façon volontaire et consciente dans l’environnement de ses rêves, exactement de la même manière qu’il se déplace dans sa vie journalière. Cette technique (l’art de rêver) est complétée par ce que don Juan appelait l’art de traquer, ou l’art de se connaître, et par l’exercice quotidien appelé récapitulation, qui consiste à réexaminer les événements de notre histoire personnelle pour en trouver l’intrigue cachée.
Rêver et récapituler rendent possible la création du double énergétique, une entité pratiquement indestructible, capable d’agir selon son propre chef.
L’un des découvertes les plus significatives des voyants toltèques était que les êtres humains possèdent une configuration lumineuse, ou champ d’énergie, autour de leur corps physique. Ils virent aussi que certains d’entre eux étaient équipés d’une configuration spéciale, divisée en deux parties. Ceux-là furent appelés naguals, c’est-à-dire, « gens dupliqués ». A cause de leur configuration particulière, les naguals ont de plus grandes ressources que la plupart des gens. Ils virent également qu’en raison de leur double et d’une exceptionnelle énergie, ils sont des leaders naturels.
Se basant sur ces découvertes, il devint inévitable que les voyants s’établissent selon les ordres de l’énergie en organisant des groupes harmonieux dont les participants se complétaient entre eux. Les guerriers de ces groupes étaient engagés dans la recherche de nouveaux niveaux de conscience. Avec le temps, ils commencèrent à réaliser que derrière leurs pratiques et leurs formes organisées, il y avait une Règle impersonnelle.
Dans leur compréhension du mot, la Règle est la description du dessein et les moyens par lesquels diverses configurations lumineuses de l’espèce humaine peuvent s’assembler, afin d’intégrer un organisme unique appelé le « clan du nagual ». Le but de ces groupes est la liberté totale ; l’évolution de la conscience au point d’être capable de voyager à travers l’océan d’énergie cosmique en percevant tout ce qui est accessible.
Il existe une section spéciale de la Règle qui décrit comment s’entrelacent les générations de guerriers, formant des lignées, et comment ces lignées sont chaque fois renouvelées après un certain temps.
Le destin de Carlos fut de vivre l’une de ces étapes de renouvellement.