Harmonie, Autonomie, Respiration, Action

Chamanisme moderne

Changer de voix pour trouver sa voie. L’art du traqueur

Changer de voix pour trouver sa voie, c’est un exercice pratique d’auto manipulation pour vous aider à vous traquer au quotidien et donc vous aider à perdre moins d’énergie et même à en de-cristalliser beaucoup ce qui va vous permettre d’explorer d’autres parties de vous-même.

En gros je vous propose un outil pratique pour appliquer l’art du traqueur de Castaneda dans votre vie quotidienne, du moins ce que j’en ai compris et ce que j’ai pu en expérimenter.

Alors, êtes-vous prêt à faire la PRÉSENCE SUR VOTRE VOIX et à trouver votre voie en changeant de voix ?

Vous allez voir qu’en plus du jeu de mot phonétique qui perso me fait beaucoup rire cette pratique terriblement simple et farouchement efficace va mettre pas mal de vos comportements, émotions et habitudes sournoisement cachés au grand jour.

L’art du traqueur un outil fort désagréable

Encore une fois je rappelle que la voie du Pèlerin n’a pas pour but de vous faire vous sentir bien ou heureux. Elle n’a pas pour but le confort de vos trous du cul et encore moins de nourrir un pouvoir illusoire ou des fausses certitudes et croyances. Elle demande de faire fie de nos croyances, dogmes, conforts sans pour autant vénérer l’inconfort, l’incroyance & co. Elle n’est pas pour et elle n’est pas contre, elle est.

Cette voie est un élément non artificiel de la vie, un peu comme un élément de la nature qui ne s’occupe pas de ce que l’observateur humain moyen pense d’elle. Vous croyez vraiment que quand les chiens s’enculent et que vous les regardez ils en ont quelque chose à foutre ? L’image vous choque ? Tant mieux ! La voie des “hommes de connaissance” était là avant moi, avant toi, avant les égyptiens et avant les sapiens. C’est le cadeau fait par “L’Aigle” à la Conscience.

L’art du traqueur, lui, est un des outils fondamentaux à la disposition du Pèlerin / Guerrier pour arpenter cette voie. L’art du traqueur est désagréable, socialement réprouvable, moralement litigieux et émotionnellement éprouvant.

L’art du traqueur va utiliser nos biais cognitifs, le mensonge, l’imaginaire, le choc, la surprise, la fourberie et même la violence si nécessaire pour nous tromper nous-même et sortir de la brume qu’on nous a appris à nommer réalité et qui n’est qu’une position du point d’assemblage qui aligne notre perception du monde en totalité.

Je rappelle aussi que l’art du traqueur n’est pas l’art du chasseur même s’il en reprend des éléments. Le chasseur chasse une proie devant lui, le traqueur chasse SES comportements aberrants, SA suffisance, SA folie non controlée et SON auto-contemplation pour redéployer l’énergie qu’il a cristallisée, “perdue” au long de sa vie et la mise en place de comportements de survie qui sont maintenant inutiles et donc nuisibles à sa recherche de Liberté et à l’exigence d’impeccabilité.

Même si l’art du traqueur a une influence sur l’autre, sur le monde autour de soi, cet autre, ce monde extérieur n’est pas, ne peut pas être le générateur du mouvement, l’intention originelle. Pour le traqueur tout est d’égale importance, rien que ça, ça devrait vous faire flipper, donc l’autre n’a pas de réel intérêt, en tout cas pas plus et pas moins que son JE.

Si je veux “traquer” quelqu’un je ne peux le faire qu’en me traquant moi-même. C’est à dire en changeant une habitude, en modifiant, même de manière infinitésimale, l’emplacement de mon point d’assemblage. Si ce n’est pas le cas, ça s’appelle du piégeage, de la chasse, ce n’est pas maaaaaal c’est juste pas de la traque. C’est mis en mouvement par un “JE VEUX” et non par un “L’INTENTION EN MOI POUSSE A …”

L’art du traqueur nécessite patience, ruse, gentillesse en plus d’une détermination et d’une volonté inflexible. Il utilise le sur-effort à travers des actes concrets et récurrents pour contrer la force d’alignement engendrée par notre conditionnement.

Il a pour but essentiel d’entrainer la volonté du Pèlerin en lui donnant de la modération et du contrôle mais aussi de lui faire réaménager la répartition de son énergie en brisant la cristallisation des énergies fixées sur son auto-contemplation et sa suffisance vers des zones non encore explorées ou endormies de son cocon d’énergie total et donc de sa conscience.

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Photo by Todd Quackenbush

Changer de voix pour retrouver sa voie

Passons à l’aspect pratique, le travail sur la voix. On ne va pas pratiquer des ma me mi mo mu ou des techniques de chant venues du trou du cul du monde mais un truc accessible à une majorité d’entre nous, un outil qu’on utilise très, trop, souvent dans la journée et qui va nous obliger à une présence quasi permanente

Un outil super simple, à savoir, notre manière de parler aux gens, aux élèves, aux bébéS, aux chiens et même à notre JE

Le principe est très simple, il se résume dans l’acte de changer volontairement et quotidiennement votre manière de parler. De manière concrète vous allez choisir un élément dans votre manière de parler et vous aller le modifier … tout le temps !

Vous pouvez changer votre manière d’articuler, soit décomposer plus, soit bouffer les syllabes. Mais vous pouvez aussi varier la hauteur de votre voix, aiguë , grave ou même atone. Il y a aussi l’accent, le rythme, rapide / lent, les zones d’émission, voix de tête, de nez, laryngée ou abdominale sont autant d’élément sur lesquels vous pouvez intervenir. Le silence aussi, pour des bavards comme moi est un super outil, continuer à parler, à communiquer en fermant sa gueule 1 fois sur 2. Ça a l’air facile, c’est juste horrible !

Ça sert à quoi de changer de voix ?

Vous voulez dire en plus d’être obligé de vous observer, vous entendre et être présent à vous-même ? Et bien, sans rentrer dans les détails, il y a un réel effet biologique entre respirer / parler avec une voix de tête ou abdominale. Les utilisateurs de sons binauraux, les musicothérapeutes et autres en ont déjà conscience et de plus en plus d’études le corrèlent.

Notre corps est comme une caisse de résonance, il influe donc sur notre voix, mais c’est un système de feedback, le corps influe sur la voix et la voix influence le corps.

Toutes les personnes ayant chanté une berceuse ou ayant eu quelqu’un à calmer ont du le remarquer. Pour calmer ton interlocuteur tu descends ta voix, change la hauteur, ralentis le débit et petit à petit l’interlocuteur se calme mais vous aussi !

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C’est cet effet qu’on va utiliser mais pas pour un but concret, ça c’est chasser, mais pour un but abstrait. Il va vous falloir accepter que votre manière de parler, votre diction, votre ton, sont le résultat d’un apprentissage et d’une névrose qui vous est propre et que vous appelez JE SUIS COMME CA. En changeant votre voix vous allez de manière très fine et très délicate juxtaposer un autre JE sur le JE SUIS COMME CA.

Vous allez poser le voile du JE SUIS UN PÈLERIN par dessus le costume du JE SUIS UN HAMSTER (plus ou moins jovial)

Petit à petit, en répétant H24, jour après jour cette pratique, le JE SUIS UN HAMSTER va s’appauvrir, vous allez arrêter de le nourrir, l’affamer, et donc aussi affamer “le grincheux” et à la place, vous allez voir émerger le JE SUIS UN PÈLERIN.

Notre diction, le timbre de notre voix, les placements, accents, intonations sont un rappel constant de notre histoire personnelle. Chaque fois que vous vous entendez, vous validez ce que vous avez appris à être JE, un autre rouage dans le petit monde des hamsters humains.

En somme, vous avez compris que cette pratique de travail sur votre voix pour trouver votre Voie est à faire longtemps … tant que vous ne vous réveillez pas avec la voix du pèlerin, tant que vous ne vous enseignez pas, tant que vous ne vous réveillez pas avec votre voix de Pèlerin sur La Voie qui a du Cœur.

Pour ceux qui veulent aller vite

Alors, bien-sur, si vous êtes con et prétentieux, vous allez choisir un trait super flagrant. Style le mec qui à un accent de titi parisien à couper au couteau et qui va parler maintenant avec l’accent de la cagole marseillaise.

Dans 99% des cas, ça ne marche pas, car l’écart est trop grand, donc votre suffisance et l’image que vous avez de vous-même va se mettre direct en contre. Vous allez le tenir au maximum 3 ou 4 jours mais pas plus.

Effectivement, dans 1% des cas, l’apprenti va arriver à maintenir l’effort pendant 6 ou 9 mois, voir définitivement et va donc déconstruire une partie de la représentation du monde qu’il assemble très rapidement. Mais n’est-ce pas un peu présomptueux de vous imaginer dans le 1% quand on voit le peu de persévérance dont vous faites preuve dans votre vie du quotidien ?

Pour les plus réalistes

Plus judicieux me semble-t-il est le fait de changer par exemple le débit, le tempo de votre voix. Si vous avez tendance à parler très lentement obligez-vous à parler plus vite, même si vos mots s’emmêlent, même si à la fin d’une phrase vous avez le souffle court.

N’oubliez pas que se traquer sert à amalgamer assez d’énergie pour déloger le point d’assemblage de sa position habituelle et lui permettre de se fixer sur une nouvelle position.

C’est un effort soutenu, répété et intense. Un peu comme si vous, une personne travaillant dans le tertiaire avec un léger embonpoint, des muscles en mousse ou des débuts d’arthrose, vous décidiez de courir un marathon, je vous promets que les 6 premiers mois d’entrainement vous allez en chier. 6 mois étant le temps nécessaire avant de commencer à envisager qu’il puisse y avoir un plaisir à courir un marathon. Bon ben se traquer, changer de voix, c’est comme un marathon mais en pire !

C’est quand qu’on va où ?

L’exercice consistant à changer de voix va saper les fondements de ce que vous croyez être JE. Ce tout petit travail fait avec un engagement total, ce qu’implique la voie du Pèlerin, va vous permettre de changer radicalement l’image que vous avez de vous-même en recentrant votre conscience et surtout votre énergie sur ce que certain.e.s nomment “LE SOI” et non plus sur votre petite personne, ce que vous avez appris et croyez tout au fond de vous être votre JE.

Ca fait maintenant 15 ans que je pratique la présence sur la voix et j’ai encore des ratés, des loupés, des moments de non présence. Ce n’est pas grave, chaque fois je reviens sur ce qui m’a fait perdre ma voie et changer de voix. Chaque fois j’enquête et explore de nouvelles pistes, de nouvelles choses à élaguer pour peut-être un jour arriver à ce que ma voix suive la voie.

A vous de savoir maintenant si vous avez le courage d’avancer sur ce chemin qui a un coeur, mais je vous le redis et je le redirais encore souvent, cette voie qui inclus l’utilisation de l’art du traqueur ne vous apportera rien d’honorifique, bien au contraire.

C’est un chemin dur, âpre, aride, qui ne va pas du tout mais alors pas du tout vous plaire. Il demande de cesser la lutte avec le monde pour entamer le combat le plus farouche qui soit celui avec notre JE. Il demande de la modération, du calme et pourtant du lâcher-prise et de la “folie” du moins cet état d’esprit que les gens “normaux” n’admirent que chez les “poètes” qu’ils ont tués ou les “débiles” qu’ils ont enfermés.

La voie du Pèlerin n’est pas mièvre et elle n’est pas violente non plus. Elle n’est ni bonne ni mauvaise, ni morale ni immorale. Elle ne supporte pas le conformisme mais exècre l’originalité. C’est un chemin pour les paresseux intelligents qui aiment faire des efforts constants et acquérir une non mentalisation profonde.

Un contrôle total pour un lâcher prise total.

Renaud

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Renaud

Naturopathe, psychothérapeute et pratiquant de différentes techniques énergétiques depuis plus de 20 ans. J'essaye d'amener dans chacune de mes actions un autre regard, une autre manière d'être et de vivre le monde qui nous entoure.

3 réflexions sur “Changer de voix pour trouver sa voie. L’art du traqueur

  • Je suis intrigué depuis longtemps de constater que la voix d’une personne reste quasi identique tout le long de son existence. Elle peut s’affaiblir, son timbre peut varier, mais en gros, sauf accident, elle bouge très peu. On peut immédiatement reconnaître au téléphone une voix qu’on a pas entendu depuis des décennies.

    Si pas mal de voix sont parfois naturellement agréables à écouter, je me demande comment c’est possible que des voix nasillardes et haut perchées restent chez certains toute leur vie durant.

    Est-on si peu à l’écoute de soi, si peu présent pour laisser faire ce phénomène ?

    Ce qui suppose qu’agir sur sa voix, comme le dit bien l’article de Renaud, ne sera pas une mince affaire. 

    Répondre
  • @renaud13

     

    Je conseille une pratique facile sur la voix: Que ce soit en parlant, en lisant quelque chose ou en chantant. 

    Pendant qu’on émet un son, imaginer que ce son provient d’un chakra. Le visualiser comme une petite boule d’énergie, de lumière, un petit soleil, une petite loupiote qui produit du son en même temps que de la lumière. 

    On change de chakra quand on veut et on va de l’un à l’autre dans l’ordre qu’il nous plaît. 

    Déjà, observez que l’émission de la voix se modifie selon le chakra où l’on se trouve. Il y a des micro-variations ou des changements significatifs de puissance, de variation de timbre, etc… 

    En même temps, imaginez son équivalent à l’arrière du corps. Au niveau de la colonne vertébrale, imaginez la face arrière du chakra comme un haut-parleur. A chaque son émis, une membrane se met à vibrer et on produit du son autant depuis notre dos que depuis l’avant du corps. 

    Le prolongement de cette pratique, c’est de faire, non plus une émission chakra après chakra mais de les additionner. Par exemple, pendant que je parle, je me suis placé sur l’orange et tout en continuant de parler depuis l’orange, j’ajoute le fait de me placer sur le bleu. 

    On peut faire toutes les combinaisons possibles. L’idée c’est qu’à un moment on va parler depuis tous les centres énergétiques. Ainsi que tous les résonateurs arrières.

    C’est pas un but en soi. Une expérience à faire. Si on veut devenir chanteur d’opéra, par contre, on a intérêt à savoir le faire pour avoir des chances de passer la rampe ! 

    Déjà observer qu’on parle souvent au même endroit comme on habite souvent au même endroit et que c’est sympa de se balader un peu plus loin. 

    Une vérité qui n’est pas la vérité nous influence à placer du grave dans le bas du corps et l’aigu dans le haut du corps. Mais on peut s’amuser à parler grave depuis le haut et aigu depuis le bas. Sans pour autant être inversé dans bien des domaines comme les frères Bérenger et Anselme (voir le nom de la Rose). Je m’égare. En vrai, je crois qu’il y a du grave et de l’aigu à chaque étage. 

    Observez dans le stress et la panique comment les haut-parleurs arrières s’éteignent , comment on monte dans le haut et comment on accélére et comment on voile son timbre de voix. 

    Étonnant, non ? 

     

     

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  • meryloutier

    J’ai essayé votre exercice. J’ai beaucoup roté, baillé et étirée. Ca fait circuler c’est sûr. On va continuer et voir s’il y a d’autres résultats avec le temps. Merci.

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