Le Bouleau, savoir des plantes : Faire le premier pas
Depuis pas mal de temps il y a une note sur mon bureau disant : fiche plante avec leur psycho-typie. Puisqu’il fallait en choisir une pour commencer cette rubrique “savoir des plantes”, autant prendre la “plante” qui représente le mieux cette notion de franchissement, de premier pas à faire : Le Bouleau.
Savoir des plantes : Le Bouleau, oser franchir
Voilà, c’est le grand jour, j’arrive enfin à poser mes fesses et mon cerveau pour vous faire des fiches non pas de phytothérapie mais plus des synthèses de 20 années d’utilisation des plantes sous différentes formes. Pour ceux qui veulent des fiches bien techniques de phytothérapie vous risquez d’être déçus, mais vous pouvez aller voir un autre article du site. Vous pouvez aussi vous offrir un des excellents livres traitant parfaitement ce sujet. Vous avez notamment les ouvrages du Dr Valnet ou le Cazin pour les plus orthodoxes.
Dans les articles “Savoir des plantes”, on va bien sûr faire une fiche technique de ce que nous savons de ces “plantes” selon leur formes galéniques, mais aussi de ce qu’elles nous apprennent de nous-mêmes en temps qu’entité vivante et consciente (1)
Comme je vous le disais, pour moi la plante qui représente le mieux l’étape 0, le fait de franchir un cap, de faire un premier pas, c’est le bouleau.
Le Bouleau, aspect botanique
Nom Botanique : Betula, deux espèces majeures, le pendula (verruqueux, le plus grand) et le pubescens. Dans les régions arctiques on peut trouver une variété naine de bouleau. Famille : Bétulacées (comme l’aulne, le charme, le noisetier) Floraison : de Avril à Mai sous forme de chatons (Mâle : bruns et pendants. Femelle : verts et droits)
Lieu de vie : Le bouleau pousse en général en groupe dans les forêts humides, sur les rives ou dans des marais tourbeux. Ce sont des arbres appréciant les terres fraîches et (très) humides, vous en trouverez donc peu en Provence où ils vivent une 40 aine d’années, et beaucoup plus en Europe du nord, Finlande et autres où le bouleau vit facilement plus de 100 ans.
Hauteur : Le bouleau arrive facilement à dépasser les 25 mètres de haut.
Aspect : son écorce est blanche, très lisse, elle ternit avec l’âge et devient légèrement brune chez les sujets âgés.
Voilà pour les fans de botanique, vous avez les grandes lignes, passons maintenant au bouleau sous sa forme scientifique et son usage médicinal.
Le bouleau médicinal & scientifique
Le bouleau est utilisé par les hommes depuis les premier pas de la médecine. On le retrouve dans les préparations de la chine ancienne, et chez les germains ou les slaves il est carrément honoré comme arbre de la sagesse.
De manière plus pragmatique, on l’utilise actuellement sous forme d’infusion (feuille), de teinture-mère (feuille), de bourgeons (chaton). On fabrique aussi un sucre de bouleau grâce à ses glucosamides. La sève de bouleau est également consommée en cure.
La sève de Bouleau contient des sels minéraux et deux hétérosides (la bétuloside et le monotropitoside), des acides de fruits et 17 acides aminés dont l’acide glutamique. Les cures de sève de bouleau sont utilisées pour leurs actions diurétiques et reminéralisantes. Parfait pour un nettoyage de printemps (en Mars) ou pour préparer l’hiver (Octobre).
Le bourgeon de bouleau, lui, comme tous les bourgeons, contient la quintessence de la plante, et c’est dans le bourgeon de bouleau de bonne qualité que nous allons trouver la profondeur de cet arbuste et l’action sur la sphère psycho-émotionnelle. On va l’employer pour activer la diurèse, éliminer les déchets de l’organisme comme l’acide urique (comme la sève) et le cholestérol.
Le bourgeon de bouleau est avant tout un remarquable dynamisant hypophysaire. Permettant la relance des hormones essentielles comme la STH (hormone de croissance ossature, gestion des glucides & des lipides), la TSH (stimulation thyroïdienne), l’ocytocine (accouchement & allaitement) et la MSH, précurseuse de la mélanine (pigmentation).
Les infusions ou la teinture-mère sont plus rarement utilisées et vont agir comme anti-inflammatoire, surtout au niveau local grâce à des bains (infusion de feuilles), des compresses (feuilles ou teinture mère).
Le Bouleau en énergétique chinoise
Le bouleau est l’essence du Printemps. Il est l’incarnation de cette sève qui monte depuis le 21 décembre et qui, enfin, voit le jour début mars. C’est donc un produit de nature 100% YANG. Il est même le précurseur du Yang, le Yang jeune.
On va le donner aux personnes avec une énergie poumons trop forte et qui n’est pas “distribuée” à la sphère Eau (Reins Vessie). De manière logique, on va le donner aussi dans les cas d’écroulement ou de vide de la viscère Vessie.
Utilisation du Bouleau
- Les vésicules biliaires “paresseuses”. Le bourgeon de bouleau active les fonctions hépatiques et se montre un très bon draineur du foie.
- Antitoxique général. Il active la diurèse et l’élimination de tous les déchets : uricémie, cholestérol, néphrite, lithiases rénales, goutte. Pour la néphrite, il est plus doux que le genévrier.
- Anti inflammatoire et régénérant articulaire grâce à la STH. Il est redoutablement efficace pour l’ostéoporose et les poly-arthrites chroniques évolutives (PCE) mais aussi dans des cas d’arthrose, certains rhumatismes.
- Action diurétique et stimulante. Parfait compagnon pour les gens faisant de la rétention d’eau, des oedèmes ou de l’obésité, la cellulite.
- Les problèmes de peau par intoxication ou problèmes du système émonctoriel.
- La fatigue, le syndrome du “je reste sous ma couette”, les paresses par manque d’ “en-vie”. Pensez également au bourgeon de bouleau pendant la croissance ou chez les enfants souffrant des premiers symptômes du rachitisme.
- Stimulation ovarienne. Le bouleau (bourgeon) va relancer les règles par stimulation hypophysaire. Il a une action lente mais profonde et en fait un soutien de choix dans les aménorrhées chroniques ou chez les jeunes filles.
Le bouleau, aspect scientifique
Parties utilisées : la feuille, les bourgeons et la sève. La récolte des feuilles a lieu de juin à septembre. La cueillette des bourgeons et de la sève se fait, elle, en pleine période de floraison, de mars à mai.
Principes actifs : glucosides de saponine (permettant de faire du sucre de bouleau), huile essentielle, résine, flavonoïdes, xylitol (sucre de la sève), sesquiterpène
Betula pendula, la psycho-typie
Je retrouve souvent les informations botaniques dans les propriétés physiologiques et psychologiques des plantes. Le bouleau ne fait pas exception. Je trouve très drôle qu’un arbre qui éclaircit et “purifie” les zones humides et marécageuses serve pour les problèmes de rétention d’eau, de cellulite et d’autres types de stagnation des fluides.
Comme quoi, l’observation reste un outil empirique très valable quand elle est conjointe à une saine expérimentation. En plus ça coûte bien moins cher qu’une analyse chimique poussée. Désolé pour ma digression.
En psychologie je vais retrouver dans le bourgeon de Bouleau cet aspect conquérant. Un arbre qui s’affranchit des zones marécageuses va nous aider à sortir de notre marécage intérieur. Le psychisme “Bouleau” est, on le retrouve dans la partie ésotérique, une essence d’arbre encourageant à faire un choix, à retrouver l’action en nous.
Prendre du bourgeon de bouleau pour changer n’est pas la solution ! Dans ce cas le bourgeon de Bouleau, s’il est de qualité, va simplement vous mettre face à vos responsabilités et à votre marécage … Attention, ça pue vite un marais !
Echec affectif, intellectualisme et retour au corps !
Pour moi, l’essence de Bouleau (le bourgeon) nous aide à franchir le dernier pas entre l’hiver, le Yin, et le printemps. Si l’aspect est pathologique on peut parler d’apathie. Donc faire le dernier pas entre le Yin et le Yang.
Le bourgeon de Bouleau va faire circuler l’énergie / eau stagnante. Cette partie encore endormie en nous.
Je retrouve souvent chez les gens à qui je donne du bourgeon de Bouleau une situation chronique (et douloureuse) d’échec affectif face au monde réel. J’observe généralement un “ravalement” du Je, des en-vies et l’apparition des symptômes physiques vu plus haut.
Par exemple, des crises de goutte chez un sujet ne faisant pas d’excès, suite à un divorce ou une situation d’échec entre le “je veux” et le “je vis ça”, est assez fréquente. Il suffit de savoir observer…
La psychologie du Bouleau, c’est vraiment cette reconnexion entre le monde illusoire, voulu par le mental, et ce qu’il y a à vivre au présent, dans ce monde maintenant. D’expérience, j’en dégage trois grandes familles métaphoriques : La régulation de saison – l’épuisement suite à trop d’échecs ou d’efforts inutiles.
Quand donner du Bouleau ?
En produit de régulation saisonnière. Juste pour faciliter la transition Hiver / Printemps. Faire un nettoyage de printemps.
Suite à un épuisement. Comme par exemple vouloir biner son “jardin” en plein hiver. Vouloir aller bien dans une crise longue vide l’énergie de Rein (MTC). Une fois le printemps, la fin de crise arrivée, nous n’avons plus l’énergie nécessaire pour la contempler et la vivre. Ou encore après un “hiver” affectif trop long. On ne voit pas le jour se lever. Pensez au bourgeon de Bouleau après un deuil, une longue convalescence ou le soutien de quelqu’un épuisant (et parfois épuisé)
La suffisance, les caprices du petit enfant roi en nous ! C’est, je crois, l’un des cas les plus répandus dans les “mal-à-dit” psychosomatiques. C’est l’auto castration face au réel. Je veux ça, je veux vivre / être ça, comme je ne l’ai pas et ben je boude et puis c’est tout ! On s’interdit à soi-même le mouvement, l’action. Il y a un retrait dans la virtualité et l’intellectualisme.
Pour résumer la psychologie (pathologique) du bouleau : Le monde est injuste, je vais penser / rêver un monde qui est idéal à mon petit je. Ou je ne suis pas capable donc je ne vais pas y arriver (larch dans les fleurs de bach).
NOTE : les symptômes psychologiques doivent être en accord avec les symptômes somatiques pour que ça fonctionne. La nuit sans le jour (et inversement), c’est juste de la complaisance !
Le bouleau ésotérique
Le Bouleau est l’essence du Yang. Il est redoutablement résistant et prospère sur les terrains lacustres, humides et malsains. Les traditions occidentales, surtout nordoise, en font l’arbre de la pureté, de la jeunesse éternelle. Le reflet de la lumière émanant de la Terre Mère.
L’ésotérisme relie le Bouleau à Vénus (et à Vendredi), au cuivre. Ici encore, rappelons nous que si Vénus est la planète dite de “nos valeurs”, celles-ci peuvent être egotiques mais facilement devenir egocentrées.
Cet aspect printanier de la lumière nouvelle se retrouve dans son lien avec le chiffre 7. Les 7 jours de la semaine, les 7 chakras, 7 planètes traditionnelles … la liste est infinie.
En kabbale, la 7 ème lettre est ZAYIN, une lettre de puissance et de discernement. L’essence de Bouleau / zayin, comme en physiologie d’ailleurs, nous encourage à faire des choix, à nous remettre en action. La vibration de Zayin force à s’assumer et à se prendre en charge. Zayin symbolise la tension constante entretenue entre l’homme et ses valeurs.
Que la lumière soit !
Dans le Tarot de Marseille et les nombreux jeu de mancie qui en découlent, c’est le chariot aka le triomphe. Ici encore, on retrouve l’aspect Solaire du Bouleau.
Pour la morale humaine binaire, la nuit est associée à nos peurs, à la mort, à l’inconnu. Le pas est vite fait pour notre inconscient de le relier au “mal”. Le jour, lui, est systématiquement, de manière consciente ou pas, relié aux aspects positifs de la vie, l’aspect solaire.
En magie rituelle, on utilise le charbon de bois de Bouleau pour faire des fumigations. On brûle le bouleau parfois pour invoquer la puissance de Thor ou les charmes de Vénus. Dans la plupart des occasions, c’est ici encore la symbolique de la pureté et du renouveau qui est utilisée. C’est, comme le cade, un bois utilisé pour chasser “les sorcières” ou plus généralement les forces dites “obscures”.
Le bouleau, d’autres vertus
Pour finir, un peu de légèreté, ça vous branche ? Alors en cuisine, on y revient toujours, on peut hacher finement les jeunes feuilles et les mélanger avec du fromages blanc ou mieux, un chèvre frais.
Oui, après le tarissement et donc, normalement, la raréfaction du fromage de chèvre, nos amies caprins viennent de mettre bas ! C’est donc le tout début de la saison. Si vous voulez emmerder votre chevrier, achetez lui tout son stock de chèvre frais et il pourra pas les affiner … oui je sais, c’est vil et c’est con mais ça me fait rire de l’imaginer.
La saveur douce et fraîche du bouleau ira super bien aussi dans une salade de riz ou de lentilles, avec quelques oignons cebettes et … un bout de fromage frais de chèvre !
En cosmétique vous pouvez faire des infusions pour vous rincer les cheveux, surtout si vous avez tendance à avoir des pellicules. Pareil, vous pouvez en faire des lotions avec les feuilles ou directement avec la sève pour frictionner votre cuir chevelu… Question : comment je sais ça alors que j’ai bientôt plus de barbe que de cheveux ? Les mystères de la vie !
Dernière astuce qui sert à rien : Teignez vos fringues avec de l’infusion de feuilles de bouleau ! Selon le dosage, le rendu sera jaune, vert ou gris (mais d’où je sais ça moi ??!!). Bien sûr vous tricotez vous même vos sapes avec de la laine bio de chez Ardelaine, je n’en doute pas !
Notes et liens
Crédit photo de couverture : http://magazine.hortus-focus.fr
Crédit photo botanique : lesfeesduchene
(1) entité vivante et consciente : la notion de conscience étant encore très discutée et cet article n’ayant pas pour but de clarifier ce sujet, je vais limiter la notion de conscience au fait de percevoir son environnement.