Harmonie, Autonomie, Respiration, Action

Conscience @ Un autre regard

Apitoiement & complaisance, mamelles de l’auto contemplation

Apitoiement, complaisance, auto-contemplation, histoire personnelle, des mots qu’on utilise souvent sur ce site, mais qu’est-ce qu’on entend au juste par ces « maux » ? A force de me socialiser et surtout à force d’échanger avec mes comparses de « La CLIC » et de ses satellites, je me rends compte que ces termes sont trop flous et permettent des interprétations et des utilisations bien contre productives. Alors comme souvent dans les sciences humaines, dites « sciences molles », il faut prendre le temps d’expliciter les concepts que l’on utilise.

A ce sujet je rappellerai qu’une conversation ou un échange, quel qu’il soit, doit se baser sur un « commun », sur une entente préalable entre toutes les parties. C’est la règle de base pour qu’une rencontre puisse avoir lieu dans des bonnes conditions. Cette mise en place d’un cadre commun, d’un consensus cognitif et conceptuel, est valable pour la philo, la socio ou les « humanités » mais c’est aussi valable en cuisine, en relation sexuelle, en entreprise etc, etc.

Pour pouvoir Communiquer et pas juste s’invectiver ou asséner, pour permettre à l’Autre (qui n’existe pourtant pas) et à soi (Je étant un autre) de répondre, de construire sa pensée et de la partager il faut définir un cadre commun. Ce cadre n’est pas forcément le cadre défini par la masse, par les habitus ou par l’histoire personnelle de chacun.

Cet article n’a pas encore, sic, subi la normalisation orthographique. Mille pardon aux grammairiens sensibles

Qu’est-ce que j’entends par auto contemplation ?

Pour votre confort et par fainéantise, je ne vais pas m’étendre de trop sur ma vision de l’auto-contemplation. Mais en gros, dites vous que c’est TOUT, vraiment tout ce qui vous définit et auquel vous êtes attachés. L’auto-contemplation est en lien direct avec la suffisance et l’histoire personnelle. Elle incorpore toutes vos croyances sur le monde et vous-même, toutes vos représentations acquises sur le monde.

Ca comprend aussi tous vos goûts, qu’ils soient alimentaires, littéraires, vestimentaires… Mais aussi les personnes que vous aimez, avec qui vous relationnez, sans oublier votre langage, votre syntaxe, la manière de poser votre voix, le lieu de vos vacances, la qualité de votre santé, votre manière de vous soigner et infiniment plus.

Pour voir l’étendue de cette imprégnation, relisez les grands classiques Rubinstein, Bandura & Bourdieu pour voir le conditionnement structurel, et les 2 fondamentaux pour savoir à quel point on est manipulé au quotidien : Schopenhauer et Spinoza. Il y a aussi plein de livres « ésotériques » sur ce sujet comme par exemple ceux relatant le travail de Gurdjieff ou de Castaneda mais ça fait gourou alors on ne va pas en parler.

Tous ces paramètres, que l’on résume souvent par le superbe « JE SUIS comme ceci ou cela« , interprètent nos expériences de vie et en font notre histoire personnelle.

Une fois que cette histoire personnelle est suffisamment bien enracinée, en général entre 14 et 21 ans, elle s’auto alimente d’elle-même via notre fameuse AUTO CONTEMPLATION. Qui est, pour faire bref, notre capacité à occulter toute interprétation et vision du monde qui ne correspond pas à ce que notre histoire personnelle a préalablement mis en place.

L’AUTO CONTEMPLATION c’est, au final, parler à un Autre (y compris soi-même) en se regardant soi-même dans un miroir et en se répétant, selon les circonstances, à quel point on est fabuleusement nul ou médiocrement génial. Si l’Autre essaye de nous faire regarder autre chose que nous-même, une voix se met à hurler et traite l’autre de fou, de charlatan, de mécréant et autres douceurs. Si par malheur l’Autre a quand même réussi à faire dévier notre regard du superbe reflet monstrueux de nous-même et de nos certitudes, il reste une solution pour retrouver « sa santé mentale » et « redevenir soi même » : LE TEMPS !

Et oui, sans un effort QUOTIDIEN et sincère, sans une volonté inflexible et constante, on redevient tristement le « soi-même » qu’on a appris à être. Pour utiliser les termes de Castaneda et Don Juan Matus : le point d’assemblage retrouve sa position initiale.

Je résume cette partie sur l’auto-contemplation

On nait avec un héritage, une forme de pré conditionnement, matériel, spirituel, énergétique et vibratoire. On grandit dans un lieu, une époque, une ambiance qui va nous donner un cadre, une définition de ce qu’est le monde « réel ». Ce cadre va nous apprendre à écarter les autres définitions comme étant A-normales, A-morales. Nous allons interpréter nos expériences de vie via la grille de lecture fournie par ce cadre normal/moral. Chaque interprétation « conforme » nourrit et renforce le cadre intérieur, créant ainsi « notre histoire personnelle ».

Une fois cette histoire personnelle stabilisée, nous allons l’auto entretenir en interprétant, ou en ré interprétant, nos expériences de vie en fonction de ce cadre moral/normal de nous-même. L’AUTO CONTEMPLATION valide en permanence notre histoire personnelle qui justifie la (auto) perception que nous avons du monde. La boucle est bouclée et notre monde, notre JE est fixé.

Toute tentative de s’écarter un peu trop, la distance est variable selon les individus et leur niveau d’auto-contemplation, de cette (auto) perception du monde et de soi même se heurte aux différentes formes qu’enfile le piège de la peur.

Apitoiement : c’est grave docteur ?

Commençons par l’APITOIEMENT, qu’on confond trop souvent avec la TRISTESSE. « Je viens de perdre ma mère/père, je m’apitoie c’est terrrrrible, je suis nuuuul…. bouhou j’y arriverais jamais » Vous voyez la situation… Ben non, en vrai tu es pas nulle, t’es juste conne ! Voilà, là maintenant tu peux t’apitoyer !

Trêve de demi-blague, dans cet exemple l’APITOIEMENT n’est pas dans le fait d’être triste d’avoir perdu un parent, un ami ou une chose qu’on chérissait, ça c’est juste une putain d’émotion, et les émotions ce n’est pas maaaaaaal puisqu’elles sont « les ailes du sentiment ». Le souci avec les émotions, c’est de s’y identifier et de s’y complaire. Pof voilà notre amie la COMPLAISANCE qui pointe le bout de son nez, on y reviendra en dessous.

Donc l’APITOIEMENT c’est le fait de juger l’émotion tristesse, qui, somme toute, dans le milieu dans lequel on a grandi, est assez normale. Alors quand je dis ça, en général, qu’est-ce qu’il se passe…

HAAAAAAAAAAAAA je suis nul, je me juge de me juger ! Bouhouuuuuuu j’y arriverais jamais ! Retour à la case départ, retour à l’apitoiement.

A ce sujet, deux remarques :

La première : vous croyez qu’il y a quelque part où arriver ?! Vous croyez vraiment que le Paradis est pour vous … quelle suffisance ! Du coup, ipso facto, comme vous êtes suffisant, ben vous pouvez pas aller au Paradis ou le nom que votre culture donne à une immortalité bienheureuse.

Seconde remarque : si cette phrase vous parle, c’est que vraisemblablement dans votre vie et votre conditionnement on vous a bien appris l’échec, la loose et l’humilité du mendiant. Si on vous avez inculqué le côté « winner » et la suffisance aristocratique, vous vous seriez plutôt entendu vous auto dire :

« Caramba ! cet enculé d’handicapé veut jouer au con, je vais lui montrer comment il s’appelle Raoul ! » ou la version plus courante « Palsembleu ! Ces foutues émotions me tordent les tripes mais à force de ténacité et de murs émotionnels, je me fais fort de ne plus les percevoir afin de rejoindre la quiétude des vertes prairies de mon être divin qui n’est que le reflet de mon moi Cosmique actuellement incarné sur cette petite planète. »

C’est pas la même forme, mais ça reste de l’APITOIEMENT. La forme dépend de votre conditionnement. Le conditionnement du mendiant dans le premier cas, le conditionnement du pédant dans le second, sans oublier un troisième cas de figure, le conditionnement super fréquent du mendiant pédant, en gros vous et moi. Trop suffisants pour être vraiment des pouilleux mais trop suffisants aussi pour se contenter de ce qu’on se donne. Quoi qu’il en soit, dans les deux cas, c’est toujours de l’APITOIEMENT ! et ouais !

L’APITOIEMENT ne se résume pas au fait de pleurer sur soi, ça marche aussi avec la colère, que celle-ci soit envers soi ou envers un autre. L’APITOIEMENT c’est le fait de (se) trouver des excuses pour justifier notre échec ou nos émotions.

Les émotions, l’échec (ou la réussite) ne sont pas intrinsèquement des problèmes, on en fait des problèmes lorsqu’on les juge et qu’on les positionne sur une échelle de valeur ou sa soeur l’échelle de la normalité. Personne ne trouve lamentable qu’un enfant de 11 mois tombe sur ses fesses en marchant, par contre si c’est un gamin de 5ans, 20 ans ou 92 ans, là c’est le drââââme et on va soit l’excuser, soit l’accuser mais dans les deux cas à quoi ça sert si ce n’est pas grave ?

Si je résume l’APITOIEMENT

Pour moi ce n’est pas le fait d’avoir une émotion, colère, tristesse ou autres, mais plutôt la dramaturgie, l’importance qu’on lui accole. Cette importance va être mise en culture par notre auto-contemplation, elle aime tellement ça, pour mettre notre JE au centre de la table du monde au lieu de mettre le NOUS ou, à défaut, le SOI qui, lui, en a pas grand chose à secouer.

La différence entre EMOTION et APITOIEMENT, c’est un peu comme la différence entre LA DOULEUR et la SOUFFRANCE. Une est normale, une réponse quasi biologique, l’autre une culture hors-sol conçue pour produire de la bouffe industrielle.

La DOULEUR / EMOTION, c’est quand on se met un coup de marteau sur la main, hurler / pleurer en réponse à cette information et la soigner si besoin est.

LA SOUFFRANCE / APITOIEMENT, c’est ne pas laisser sortir la réponse corporelle nécessaire mais geindre en silence ou ne pas se soigner pour « se montrer fort » et avoir une lésion chronique qui permettra de revenir en permanence dessus.

En somme, une EMOTION c’est (étymologie) « une énergie servant à mouvoir » et l’APITOIEMENT c’est le fait de vouloir un résultat qui convient à notre JE (forcément) conditionné. Sachant que le mot « vouloir » ne se réfère pas à notre conscience mais bien à notre non-conscient conditionné ou à ce qui en nous nous manipule – ouais cette partie elle fait mal au cul.

S’abandonner, cultiver une émotion, douloureuse ou pas, c’est de la COMPLAISANCE et c’est par le biais de cette complaisance qu’on va nourrir notre APITOIEMENT qui va lui-même valider notre AUTO CONTEMPLATION et nous attacher un peu plus à notre histoire personnelle qui définit le cadre du possible et de l’impossible de nos vies et de notre perception du monde !

Vous avez pigé ? Non ?! Ben relisez c’est très simple, et vous pouvez vous apitoyer sur votre sort si vous comprenez toujours pas, juste n’oubliez pas que, faisant ça, vous ne faites que valider le cadre des possibles qu’on vous a inculqué ou votre fainéantise, un des aspects de notre COMPLAISANCE.

Complaisance, se laisser aller et faire du lard

Bon je voulais faire un jeu de mot avec l’art du laisser aller et le lard du laisser aller mais c’est pas un franc succès. LA COMPLAISANCE c’est la part active qui permet de nous laisser faire, d’être une feuille à la merci du vent. Ici aussi c’est mal compris ou trop souvent utilisé pour renforcer son APITOIEMENT et son AUTO CONTEMPLATION.

La COMPLAISANCE, ce n’est pas prendre 24 heures de repos après un effort intense, ça c’est juste recharger les batteries ! Ce n’est pas être fatigué pendant 10 jours après une opération à coeur ouvert ou après un accident de voiture dont vous êtes le seul survivant ! Ca, c’est de la biologie ! LA COMPLAISANCE c’est se laisser aller à … et en général se laisser aller à notre APITOIEMENT ou à notre AUTO CONTEMPLATION.

C’est geindre comme un vieux parquet qu’on ne peut pas bouger, que notre jambe nous fait mal mais ne pas prendre ses analgésiques ou ne pas aller en rééducation. LA COMPLAISANCE, c’est le fait de s’enkyster dans une situation, quitte à prendre sa pelle favorite pour creuser un peu plus profond.

Vous n’êtes pas complaisant quand vous vivez de peu ou quand vous pleurez parce que vous subissez un courroux (coucou paloma) mais quand vous ne faites rien pour en sortir, ou pire, quand vous avez la solution mais que vous ne l’utilisez pas. Comme dirait BREL à propos de la stupidité, vous êtes complaisant quand vous vous contentez et que pourtant vous enviez.

Vous enviez les riches ? Ben bossez, sucez des bites, arnaquez, mangez des pâtes… Idem si vous enviez la vie de couple (drôle d’idée) : Droguez quelqu’un, achetez vous un partenaire, séduisez le, devenez sa chose ! Vous voulez être connu ? Foutez vous à poil, prenez un fusil et tirez sur tout ce qui bouge en chantant « la france aux francais » – oui, Allah aKbar, ça marche plus – et je vous garantis de faire la une des journaux du monde entier. En gros, les solutions ne manquent pas !

Ha c’est sûr, c’est pas moral ! Mais vous ne vous êtes jamais dit que la fonction première de la morale, c’est d’empêcher la masse d’avoir ce qu’elle veut ? Parce que si je regarde avec moins d’ornières, je m’aperçois que « les riches » ne respectent pas ces règles morales, que les couples reposent 99 fois sur 100 sur un échange commercial de service et que 100% des gens suivant « un chemin de développement personnel » ne sont en fait que des flippés cherchant une porte, pas trop fatigante ni contraignante physiquement, vers l’immortalité ou la toute puissance. Ce en quoi, avis perso, ils se fourrent bien le doigt dans l’oeil jusqu’au coude.

J’exagère ? Bon ben alors va falloir le dire à tous les chercheurs en SHS (sciences humaines et sociales)….

La complaisance en quelques mots

Revenons à notre COMPLAISANCE, qui est l’outil, la force pro « active », pour engendrer APITOIEMENT et AUTO CONTEMPLATION. La COMPLAISANCE n’est ni plus ni moins que le fait de ne pas assumer une totale responsabilité de ses actes. Je ne fais pas, ou je fais à moitié, comme ça je peux trouver ça injuste (apitoiement), ou logique tellement je suis mauvais/bon (auto contemplation).

La COMPLAISANCE, c’est choisir systématiquement ce qui demande le moins d’effort pour notre JE, c’est de préférer le confortable au simple, la sécurité à la liberté, le facile au subtil. Non pas que le confort, la sécurité ou le facile soit le maaaaaaal, le problème ici est juste la récurrence ! Et surtout le fait de ne pas assumer la responsabilité de notre choix.

J’ai mangé comme un goret pendant les fêtes, du coup j’ai mal au dos, ben c’est normal ! Me plaindre de ça, c’est de l’apitoiement et ne rien faire pour changer et continuer à m’en plaindre, c’est de la complaisance. Par contre accepter d’avoir mal et être mort de rire en reprenant du baba au rhum avec mon croissant fourré, ben c’est biologiquement stupide mais ce n’est pas complaisant, c’est un choix assumé, con, mais assumé.

et pourtant ce n’est pas maaaaal !

Maintenant j’espère que c’est un peu plus clair pour chacun. Si vous avez des questions, des exemples à fournir, surtout n’hésitez pas à les partager en commentaire ou sur le sujet dans le forum.

Plus important, il est bon que vous acceptiez une chose : Nous sommes tous complaisants, nous nous apitoyons tous en grosse quantité et nous sommes tous en permanence en train de nous branler le nombril devant un miroir et ça, ça sera TOUJOURS LE CAS ! Croire que vous en serez un jour débarrassés relève soit d’une stupidité crasse soit d’une suffisance digne d’Elon Musc !

N’oubliez jamais que le vrai problème, c’est la dramaturgie et notre attachement à elle et à nos émotions, croyances, certitudes, vouloir ! Le reste, c’est que du détail !

Si vous le voulez, vous pouvez briser vos liens d’attachements à vos croyances, certitudes, pensées et actions confortables et rassurantes mais ça n’a rien de sympa. En plus, une fois ces liens brisés, vous aurez toujours de l’apitoiement, de la complaisance et de l’auto contemplation mais vous ne serez plus asservi par ça et ça sera à votre service pour TRAQUER et « traiter à travers le brouillard de la folie contrôlée » – pétain ça claque comme phrase.

Si vous n’envisagez pas de devenir H24 et 7j/7 un pèlerin de l’inconnu, je vous conseille fortement de rester avec ces liens et d’apprendre à devenir un bon prédateur. Au moins vous en aurez profité avant d’être vous même bouffé.

La seule différence entre toi et moi, c’est que toi tu es un pet qui se prend au sérieux et moi un pet qui rit de lui même.

Don Juan Matus à Castaneda

Abonnez-vous, c'est gratuit !

Le billet d'information de La Passerelle

La gazette d'ici même*

Sélectionner une ou plusieurs listes :

Renaud

Naturopathe, psychothérapeute et pratiquant de différentes techniques énergétiques depuis plus de 20 ans. J'essaye d'amener dans chacune de mes actions un autre regard, une autre manière d'être et de vivre le monde qui nous entoure.

3 réflexions sur “Apitoiement & complaisance, mamelles de l’auto contemplation

  • Hahaha J’adore, c’est exacte.

    Par contre pour développer encore plus ce très beau récit.
    Ces comportements vont tellement loin, que quand les gens tombent sur d’autres personnes dans le même état d’esprit, ils s’autocomplimentent, ce donnent raison entre eux ( ah, toi aussi tu vois le monde de la même façon que moi ) et vue que avoir raison à tout prix, même quand on à tort est une sorte de saint graal à atteindre au niveau mental et en plus trouver de compagnons de route qui ce donnent raison entre eux, même si le résultat est toxique, inutile et contreproductif, construit des personnalités seuls où en groupe qui pratiquent de la chasse aux sorcières cherchant le parfait bouc émissaire, des coupables en tout genres, pour les juger, les condamner et voir même passer à l’acte de les punir par de la violence psychologique où physique, dans un contexte psychologique de ( je souffre, je suis, où je crois être impuissant par à port à ça à cette situation et donc je fais souffrir les autres ).

    Si tu vis dans la haine, n’importe la quelle, disant la haine raciale, ce qui pour moi n’est rien de bon et tu tombe sur des gens qui vivent la même haine et ce donnent raison entre eux, le pas bon du tout, devient bon à leurs yeux, et puis par après même si on prends conscience du phénomène et on veux s’en abstenir, revenir en arrière, c’est le phénomène du panier de crabe qui entre en jeux, ou on vous remets à votre place dans un sorte de comportement ou celui qui est entrain de ce noyer, pour continuer à ce noyer tire avec lui surtout tous ceux qui cherchent à le sauver ou cherchent à le laisser ce noyer tout seul.

    C’est tellement ennuyeux à mon gout que je m’en abstient volontairement.

    Répondre
    • « Ces comportements vont tellement loin, que quand les gens tombent sur d’autres personnes dans le même état d’esprit, ils s’autocomplimentent, ce donnent raison entre eux »
      je ne peux qu’être d’accord et en même temps c’est un biais cognitif assez compréhensible et que nous subissons tous. Nous cherchons l’approbation en toute circonstance y compris dans la vie de tous les jours. Je ne me vois pas fréquenter que des gens qui sont en désaccord avec moi déjà que j’ai du mal avec les « amis » ….
      Par exemple je ne vais pas vivre avec des « platistes » – ceux qui croient que la Terre est plate – même si, DE LEUR POINT DE VUE, ce n’est pas faux.
      C’est là un outil de présence qu’il faut avoir en permanence. Aussi géniale que soit notre idée, notre point de vue, notre système de pensée ou d’analyse ce n’est pas, ça ne sera jamais LA VERITE mais plutôt comme l’a dit et répété un astrophysicien que j’ai vu récemment « l’explication qui semble la plus juste en l’état de nos connaissances et outils »
      c’est hyper important, et ça dans tous les domaines, la certitude est un mensonge. AVoir tort ou raison ne sont que des points de vue définit par la position de l’observateur comme disait Ravatin ou définit par la position du point d’assemblage comme le dit Don Juan Matus et sa tradition

      Répondre
  • @renaud13 Merci pour cet excellent article, ca ramène à la base, à l’essentiel, à savoir comprendre les mots et les concepts qu’on utilise.

    Comme tu le dis en début d’article, se mettre d’accord sur les définitions des mots et concepts qu’on emploie, c’est la base. Ca permet de discuter, de chercher ensemble, car on part d’une base commune.

    J’ai lu et relu attentivement cet article. Les termes apitoiement, complaisance et autocontemplation sont des mots que j’utilise souvent, et depuis un bout de temps. Et pourtant, en relisant attentivement cet article, ma bouche s’est ouvert en un grand Ahhhh, car d’un coup je comprenais autrement, différemment, ou même comprenait tout court.

    Mon plus grand Ahhhh a été sur le paragraphe de l’apitoiement. Oui, je suis une grande apitoyeuse, ça, c’est un point de départ. Mais je confondais apitoiement et complaisance. Je m’explique. J’associais l’apitoiement à des émotions, je faisais l’erreur que pas mal d’entre nous font, je pense, qui est de confondre tristesse et apitoiement. Le passage qui a le plus interpellé mon ptit cerveau, et surtout qui a le plus amené de l’eau à mon moulin, c’est quand tu expliques que l’apitoiement, ce n’est pas telle ou telle émotion. L’apitoiement, c’est le fait de juger une émotion, et de s’empêcher de ressentir telle ou telle émotion car elle ne correspond pas à notre cadre moral, elle ne correspond pas à l’image qu’on a de nous, donc à notre auto contemplation. J’ai un peu la sensation de faire de la paraphrase, mais j’insiste sur ce point car il me semble vraiment essentiel !

    Refouler une émotion car elle n’arrange pas du tout mon autocontemplation est un sport que j’ai énormément pratiqué et que je continue à pratiquer d’ailleurs. Comme je juge que là, à ce moment là, c’est nul d’être en colère, parce que tu comprends, c’est un caprice et je vais contrôler cette pulsion émotionnelle car je ne VEUX pas être capricieuse car que va-t-on penser de moi, nomaiho, du coup je la refoule. Mais ô magie, c’est pas parce qu’on refoule une émotion comme on glisse de la poussière sous un tapis qu’elle disparaît ! Du coup, ô incompréhension totale, ô injustice, alors que je suis tout sourire, je suis amour et bonté, je ne comprends pas pourquoi les gens sont si tendus et si désagréables avec moi ! Je ne comprends pas pourquoi tout, le monde, la vie, les inconnus que je croise dans la rue, tout semble se liguer contre moi ! Peut-être parce que je dégage une putain de tension non consciente, dûe à cette putain de colère que j’ai foutu sur le tapis et que je fais semblant d’ignorer, va-t-en savoir Edouard !Du coup, bim, sentiment d’injustice, apitoiement, jugement, sur moi et /ou les autres, et renforcement de mon autocontemplation. Le système est bien fait, non ?

    A la lumière de cet article, on comprend bien comment complaisance, apitoiement et auto contemplation sont tous intrinsèquement liés, chacun de ces éléments renvoie à l’autre, et on se retrouve piégé dans un système fermé. Et le gardien ultime de ce système si bien huilé, comme tu le dis mais sans t’étendre dessus, c’est la peur. La peur et le refus de l’effort, le refus de l’inconfort.

    C’est la peur qui nous susurre à l’oreille que non, on ne peut pas se mettre en colère, ou pleurer, ou rire, on doit contenir cette émotion si gênante ou mal à propos, car que va-t-on penser de nous ? On va nous prendre pour des fous / méchants / mauvais, chacun adapte en fonction, et du coup on va nous rejeter, on va nous abandonner, et on va se retrouver seul et abandonné !

    La peur nous tient par les couilles et les ovaires, elle nous fait courber la tête, baisser l’échine. La peur de sortir du cadre, la peur de déranger, la peur d’être anormal, et donc rejeté.

    Et c’est le refus de l’effort et de l’inconfort qui nous pousse à nous contenter de, à nous laisser aller à notre complaisance, à ne pas faire l’effort de dire, faire ou penser autrement. Pour certains, l’inconfort sera de ne rien faire, d’arrêter de se battre pour tout, pour d’autres ce sera de finir le geste, de pousser un peu plus loin, de s’extraire de ce si confortable canapé.

    La peur et le refus de l’effort et de l’inconfort, voilà nos gardes chiourmes. Voilà ce qui nous fait devenir nous mêmes des gardes chiourmes pour quiconque tenterait de s’extraire de son système fermé, et qui nous fait attaquer quiconque tenterait de nous faire sortir de notre système fermé.

    Comme c’est très bien décrit dans l’article, on naît avec un héritage, familial, énergétique, comportemental, historique et socio culturel qui va nous donner un cadre. Et ce cadre est essentiel, on ne peut pas en faire l’économie, c’est ce qui nous structure et nous permet de nous individualiser. Le problème c’est qu’au fur et à mesure, on créé une grille d’interprétation attachée à ce cadre, et assez rapidement, on ne vit plus directement les expériences, on les ramène à un référentiel connu, défini par notre histoire personnelle. L’attachement à notre histoire personnelle nous fait occulter l’évènement dans sa totalité, on ne s’occupe que de l’interprétation de l’évènement, et on le réduit à l’interprétation qu’on en a. Tout comme on se réduit à l’interprétation qu’on a de nous.

    On ne dézoome jamais, on reste fixé à notre grille d’interprétation.On sélectionne les éléments qui vont valider notre interprétation, interprétation qui va nous permettre de ressasser en boucle toutes nos expériences passées, qui va valider notre histoire personnelle, bref, on tourne en rond avec pour objectif, nous même, ou plutôt l’interprétation qu’on a de nous même et notre volonté farouche d’y correspondre.

    Alors comment on sort du bocal ? comment on sort de cette putain de roue, de cette partie de flipper infinie qui nous renvoie de l’apitoiement à la complaisance, à l’autocontemplation ?

    Et bien, vu qu’on a repéré les gardes chiourmes, la peur et le refus de l’effort, je crois qu’on a la direction à suivre. Ca n’est ni confortable, ni agréable, ça va à l’inverse de notre système de survie, tant qu’on a pas compris qu’en restant dans cette boucle fermée on est en train de crever.

    On remonte ses chaussettes et on saute à pieds joints pour affronter nos peurs. Je sens poindre une émotion et je n’ai qu’une envie, c’est la refouler ? Alors je me force par tous les moyens à l’exprimer, à la ressentir, à la vivre.

    Ca me terrifie de porter des mini jupes, parce que je me trouve grosse, ou que ca fait vulgaire, ou que j’ai les genoux cagneux ? Alors je me force à en porter, et pas qu’une fois. Je me force à en porter jusqu’à ce que ce soit agréable. Jusqu’à ce que je sente, dans mon corps, qu’avec ou sans jupe, ca ne change rien, qu’il n’y a pas d’enjeu, que le monde ne s’écroule pas parce que j’ai mis une mini jupe, un pantalon en skai ou une cravate verte.

    C’est désagréable, c’est terrifiant tant qu’on ne s’y colle pas, mais le but c’est de sortir de notre système fermé sur nous même, de dézoomer de notre putain de grille d’interprétation pour découvrir l’expérience, plutôt que son interprétation.

    Perso, je suis en cours de dézoomage. Régulièrement je rezoome, et 99 fois sur 100 c’est parce que je me suis laissée allée (complaisance) à mon apitoiement. L’apitoiement et la complaisance sont vraiment les forces actives de notre autocontemplation. Je suis au départ à un haut degré d’autocontemplation, je crois que vous avez pas idée; j’ai tenté de me forcer à ne plus être aussi coincée que je l’étias dans mon autocontemplation, mais ca ne tient pas. Au moindre choc, au moindre évènement, je cours m’y réfugier.

    Je crois que le seul moyen, c’est de s’attaquer de manière systématique à son apitoiement et sa complaisance.

    Et ca commence par accepter de vivre et d’exprimer nos émotions, surtout celles qui n’arrange pas l’image qu’on a de nous. Les vivre, mais sans en faire toute une dramaturgie, comme tu l’écris si bien Renaud, et en tant que petite fille de slave, la dramaturgie, ca me connait. Mais la dramaturgie molle, la dramaturgie qui fait que quand même, on reste normal.

    Ah oui, parce qu’il faut capter ça. La complaisance, l’apitoiement et l’autocontemplation sont devenus la norme. Observez les gens autour de vous, vous verrez que la seule préoccupation de tout un chacun, c’est lui même, que tout le monde passe son temps à s’apitoyer, à subir sa vie, et à se complaire dans sa médiocrité ou sa recherce de victoire.

    Donc sortir de ce système fermé, sortir de l’autocontemplation, de la suffisance et de la complaisance, ça veut dire ne plus être normal.

    Je vous laisse réfléchir à ce que ca implique, de ne plus être normal.

     

    Merci encore pour cet article, ca remet les pendules à l’heure !

     

     

     

     

     

     

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.