Libérer les émotions et ouverture des hanches – After Class Yoga
Cette semaine on va se consacrer à travailler au niveau du bassin et des hanches. Je vous propose un enchaînement en douceur de quelques asanas pour remettre le bassin en mouvement, ainsi que de l’espace dans les hanches. Je dis bien en DOUCEUR… C’est dans cette zone du corps que notre créativité et nos émotions naissent et c’est souvent là qu’elles restent bloquées car on ne les laisse pas toujours s’exprimer… Et du coup, cela peut créer un réèl séisme en dedans, donc accompagnons tout ça avec gentillesse!
Bassin et chakra sacré: le siège de la créativité et de nos émotions
C’est donc dans notre bassin que se situe le chakra sacré, swadhisthana. C’est notre deuxième centre énergétique et il s’y passe beaucoup beaucoup de choses! Je ne vais pas faire un cours sur ce chakra, des experts vous en diront bien plus que moi. Juste pour l’essentiel, on lui associe la couleur orange, son élément est l’eau, sa planète la lune. Il est le siège de notre créativité (au sens le plus large possible du terme) et il est relier à notre corps émotionnel, nos capacités à ressentir et à interagir avec le monde qui nous entoure.
Ainsi, c’est une zone du corps où beaucoup d’émotions voient le jour. Mais aussi, c’est une zone où beaucoup d’émotions stagnent car interdites, arrêtées dans leur création par … heu… nous, nos conditionnement, nos cuirasses et j’en passe! Beaucoup de zone du corps sont associées à des émotions différentes et non exprimées (le foie pour la colère, le coeur pour la tristesse, etc)… disons que pour le bassin c’est un peu différent car on peut y retrouver toutes sortes d’émotions. De mon point de vue (certains y mettront certainement des nuances et je les invite à le faire), dans le bassin, le chakra sacré, on retrouve nos émotions refoulées. Elles divergent des non-exprimées car elles sont plus profondes et celles-là on veut vraiment vraiment pas les voir.
C’est pour cela que je vous invite à venir dans les postures d’ouverture de hanches avec la plus grande douceur et surtout de vous observer un maximum pour comprendre quand aller ou pas plus en profondeur. A chaque fois que vous entrerez dans une posture, vous sentirez un premier palier de résistance, que l’on pense souvent physique mais qui est le plus souvent d’ordre émotionnel. Donc arrêtez vous là et observez ce qu’il se passe en dedans de vous. Souvent, on commence à ressentir une gêne, un inconfort, voir de la panique. Ca commence à tirer en dedans, à lutter, car une partie de nous a peur de ce qu’il va se passer au moment où l’émotion va sortir.. Se retrouver vulnérable, laisser sortir quelque chose qu’on a carrément refoulé… Ca flippe, ça fait mal, on arrive pas à relâcher et à se détendre dans la posture… Et le mental attrape tout ça au vol, nous fait croire qu’on va se faire mal physiquement si on reste dans cette posture… bref, toutes les tentatives sont bonnes pour ne pas laisser s’évacuer ces émotions dont on ne soupçonnais même pas l’existance.
Les émotions: Une palette de couleur infinie
Si je libère cette émotion, je prends le risque de changer quelque chose…
Et oui! C’est comme si depuis 10 ans vous marchiez avec un poids de 5 kilos attaché à une jambe. Au bout de 10 ans, vous vous êtes habitué à cette contrainte, vous avez organisé votre vie, vos habitudes, votre façon d’être à vous-même, aux autres, au monde… Et d’un coup, on vous enlève le poids de 5 kilos et vous ne savez plus comment marcher, vous n’avez plus d’excuses pour partir en randonnée avec vos collègues, vous n’êtes plus ce que vous pensiez être pendant des années. C’est un peu le même concept avec les émotions qu’on libère… plus on les libère, plus elle nous révèle ce que l’on est vraiment, ce qu’on ne voulait pas voir, ce qu’on ne pensait pas avoir le droit d’être, ce qu’on ne s’autorisait pas, osait pas à être.
Souvent, quand on parle de libérer ses émotions, on parle de colère, de tristesse, de haine, de culpabilité… d’émotions dîtes « négatives ». Le mot négatif est vraiment à discuté ici, mais c’est encore un autre débat. On oubli souvent les autres émotions que l’on ne s’autorise pas à exprimer telles que la joie, la confiance, l’acceptation, la force, la sérénité, l’amour, etc…
Ne pas exprimer de la joie est aussi destructeur que ne pas exprimer de la tristesse !
On s’interdit sans s’en rendre compte d’exprimer toutes ces émotions par conditionnements, peurs, croyances et autres. On s’interdit de vivre une émotion par peur de ne pas être aimer des autres, d’être pris pour un fou, de perdre quelque chose ou quelqu’un. On coupe l’émotion à la racine inconsciemment car elle sort d’une logique qu’on nous a appris depuis qu’on est tout petit.
Être en colère contre quelqu’un qui est tout gentil avec nous, mais c’est pas normal ! Exploser de joie à la mort de quelqu’un, houlala c’est encore plus bizarre ça…
Avoir la haine contre les petits piou piou qui chantent, bon là on est un vrai psychopathe… Être heureux quand tout le monde est (paraît) triste, avoir envie de tuer quelqu’un en plein milieu d’une retraite de méditation d’amour et pleine conscience, toutes ces choses que l’on exprime pas car on y met bien trop d’importance…
Les émotions ne sont que des émotions… Si elles apparaissent c’est toujours pour une bonne raison, les émotions ne nous définissent pas mais on fait souvent cette erreur et c’est bien pour ça qu’on ne veut pas les voir. Le Drame ce ne sont pas vos émotions quel qu’elles soient. Le seul vrai drame c’est l’importance que nous leur donnons et surtout notre attachement à ce drame. L’importance que nous donnons aux choses, émotions comprises est la clés de voute pour un réel changement.
Les émotions sont le reflet de notre apprentissage
Mais au final elles ne sont que des véhicules pour aller bien plus loin. Souvent elles sont des résistances qui ont été necessaires pour nous permettre d’évoluer mais qui, lorsqu’il y a souffrance ne sont plus que des résistances anti vie.
Un peu comme résister sous l’occupation Nazis ou autres est indispensable mais 40 ans plus tard garder des armes, des explosifs ne sert qu’à une chose … provoquer de la tension et potentiellement un accident.
La lutte du dedans: on ne va pas mourir
Il y a beaucoup, beaucoup de choses sur nos émotions refoulées, non exprimées… Je commences à peine à explorer tout ça et j’espère que vous serez nombreux à commenter cet article qui a bien besoin de plus d’infos, expériences, idées, etc. Juste pour conclure, se rappeler que les émotions ne sont que des émotions… c’est en les retenant qu’on leur donne du pouvoir et qu’elles nous bloquent sur notre chemin. Père castor nous dit souvent de plonger dans nos peurs, nos émotions pour justement aller voir ce qu’il y a dedans et surtout passer à autre chose ensuite… on plonge et on ne se laisse pas aller à nos émotions.. et on avance, pas à pas, à notre rythme.
Et vous verrez, parfois dans les postures sur l’ouverture des hanches, c’est toute cette lutte interne qui va se réveiller, et c’est vrai ce n’est pas toujours agréable. On a parfois le sentiment qu’on va exploser mais essayez de rester, de respirer profondément et juste de laisser sortir ce qui doit prendre vie et corps à travers votre bouche.
Riez, criez, pleurez, frappez, chantez… autorisez vous à avoir l’air fou, à être fou, à être un peu plus vous.
Vous n’allez pas mourir, en tout cas pas physiquement, TOUT VA BIEN SE PASSER.
En discutant avec Dame Charlie, elle me rappelle que le bassin est la partie qui fait le lien entre le bas et le haut du corps.. Et en travaillant à re-ouvrir cette zone, on relance la circulation dans tout le corps, on relance le mouvement, on relance la vie. Souvent on oubli le plus simple et le plus évident. Ca explique aussi très bien le tsunami intérieur que peut déclencher ce genre de postures. N’hésitez pas à rectifier, à commenter, à ajouter, j’ai eu un peu plus de difficultés que d’habitude à écrire cet article car il y a beaucoup de choses à dire, mais je suis encore en plein apprentissage de tout ça et mes émotions me jouent encore de nombreux tours! parole d’opossum.
Une spéciale dédicace number one à Dame Délia Delphin qui a mis sa patte musicale dans cette vidéo et sans le savoir dans cet article. Et une spéciale dédicace number two à Erwann Thepaut pour cette bien jolie vidéo! Un grand merci petits guerriers dragons et toujours plein d’amour!
Lola
Un grand merci pour toutes ces informations. Depuis quelques temps je pratique le yin yoga pour mon bassin très rigide (opération a l’âge de 9 ans, divers deuils aussi très jeune, difficultés familiales et toute cette sorte de réjouissances) et j’ai des moments de profonds désespoirs, de pleurs intenses, d’envie de mourir. Est- ce donc du nettoyage?.
Merci Fabienne pour votre retour 😉 Il se peut en effet que de travailler sur cette zone amène à faire sortir ce qui n’a jamais été exprimé, surtout à soi, bien avant de l’exprimer à l’extérieur.
Après, comme tout, ce n’est jamais qu’une seule chose, on reste sur le mouvement venant du Yin et du Yang. Surtout que la bassin est aussi le siège du chakra racine, du rouge, de l’écarlate, du primaire, de la terre, de la survie, de l’animal, du simple et qu’en même temps tout ce qui sort lorsque l’on travaille sur cette zone est souvent de l’émotionnel refoulé (que ce soit de la joie (méridien coeur), de la tristesse (méridien poumon), de la colère (méridien foie) etc…).
Se rappeler que ce ne sont que des émotions et que nous ne sommes pas ces émotions. Et se rappeler aussi qu’il y a pleins d’autres zones, elles interagissent entre elles, nous sommes constitués de toutes ces zones, c’est notre structure. Ici, les postures de yoga axés sur le chakra racine viennent à la fois travailler le méridien du foie, colères, choses non exprimées, mais aussi il y a un lien avec les reins, les peurs, le je, et on peut faire le pendant un peu avec tout.
Donc observez que de ce point de départ à la racine, des choses se remettent en circulation, suivez les, observez, sans juger, juste laissez le fil se dérouler et peut-être, allez travailler dans ces zones aussi pour ne pas rester toujours en focus sur la zone du bassin. C’est toujours un flux et un reflux, suivez le mouvement. Sans forcer, juste avec régularité. A votre rythme 🙂