Le tranchant, d'après ce que j'en ai compris c'est notre capacité à agir en accord avec notre propre énergie et l'énergie du monde, c'est choisir l'action "juste" qui va harmoniser notre propre énergie avec l'énergie du monde. Quand je parle d'action c'est bien évidemment au sens large, cela peut être faire un acte particulier à un instant donné, se tenir à une routine qu'on a mis en place un jour où on a vraiment la flemme, ou au contraire ne pas faire notre fameuse routine quotidienne un jour car on a pas l'énergie ce jour là ou car notre sentiment nous l'indique, dire qqch ou ne pas dire qqch à quelqu'un,... Ça se décline à chaque instant de notre vie, des plus banaux aux plus décisifs (les deux ne sont d'ailleurs pas contradictoires). Le tranchant c'est la présence en action.
Vient ensuite la question de comment on le perd ? Je rejoins plusieurs des commentaires déjà indiqués plus haut, je pense qu'on le perd dès qu'on commence à faire pour faire plaisir et satisfaire un autre que soi, d'abord Papa & Maman, puis la famille au sens large, puis au fur et à mesure que l'on grandit toutes les représentations des archétypes de Papa & Maman. On le perd petit à petit chaque fois qu'on choisit d'agir (toujours au sens large) non pas pour soi, mais pour quelqu'un ou quelque chose d'autre. Et cet "autre" est aussi notre masque social, cette image de nous que l'on construit pour les autres, et à laquelle on finit par s'identifier chaque fois que l'on se vautre dans l'appitoiement, la complaisance ou la suffisance. Chaque fois que l'on agit pour l'autre on émousse notre tranchant. Chaque fois que l'on ignore notre sentiment, notre énergie, on émousse notre tranchant.
Et donc comment on le récupère ? Je pense qu'il faut déjà reconnaître qu'on l'a perdu, et où / comment on l'a perdu et on continue à le perdre. Identifier les mille et uns actes, petits et grands, où on agit par complaisance, par soumission, par suffisance, par appitoiement, pour un autre qui peut être une personne identifiée, notre masque sociale, le souvenir d'une personne, un groupe, une idéologie, une religion,... Se tenir un petit carnet serait une excellente idée pour ne pas oublier et pour mettre à jour régulièrement cette liste. Et une à une, travailler à transformer chacune des lignes de notre petit carnet et chacune de ces actions en acte d'énergie, en accord avec notre sentiment. Et donc là ça s'articule avec tout le travail de présence, d'arrêt du dialogue intérieur, de l'art de se traquer soi-même, avec rigueur et régularité, qui est nécessaire pour petit à petit gagner de l'énergie (ou plutôt ralentir les dépenses inutiles d'énergie) et augmenter notre capacité à percevoir notre sentiment et notre énergie.