Edito du moment

Vous en avez pas marre de jouer aux cons ? Vous en avez pas ras la casquette de vous créer des troubles, des soucis, qui n’existent que dans vos circonvolutions mentales ? Vous captez que vous allez mourir, pour de vrai hein, c’est pas une blague ! D’ailleurs, en vérité, techniquement vous êtes déjà mort. Je vous raconterai un jour. Donc partant du fait que vous avez déjà calancher est-ce qu’il ne serait pas intéressant de remplir votre vie par autre chose que de la rancoeur, de l’avidité, de la peur et de la jalousie ?

On arrive au printemps énergétique, les crocus sont déjà sortis au cabanon. Les glands, sous le tapis de feuilles mortes, essayent sans espoir de devenir des chênes centenaire. Les pinsons, pardon ils ont disparu les pinsons, donc les piafs qui survivent malgré nos efforts, essayent de s’accoupler, de ramasser les miettes que l’hiver n’a pas déjà avalés. Et nous on fait quoi ? Nous on se sert de cette énergie phénoménale pour s’embouser la vie. On est pas des gros cons sans dec ?!

Un voeux pieux de ma part serait qu’on prenne tout le temps pour se caler 10 minutes par jour à même le sol, à même la Terre, la poussière, l’herbe rase, la boue et le vent, pour sentir cette sève en nous. Sentir la vie s’infiltrer par nos jambes, nos mains, nos culs. Sentir la sève monter et accepter l’idée de réaliser l’impossible : la vie organique.

Le printemps de l’année, le JAUNE, l’EST n’est pas que colère, agitation, auto-contemplation c’est aussi le moment ou tout est possible non pas parce qu’on y croit mais parce que l’impossible n’existe pas. L’impossible viendra après, à la tombée de la nuit, quand il sera trop tard. Et même alors il ne sera pas impossible il sera juste du non-fait.

L’impossible de nos vies, l’impossible qu’on crée à force de conformisme n’est que le reflet de notre soumission, de notre manque d’imagination, de notre frustration totalement ingérée de ne pas être l’unique. Vous savez cette unique, celui qui s’arrête devant la seule invention de l’homme …. devine !

Edito précédent

Rêvons un peu, l’uchronie pourrait-être jolie. ET SI… et si on était un peu moins tarés ? Taré dans le sens de la tare, le manque, la diminution. Curieusement au plus l’opulence, la pléthore, les biens et les talents, qu’ils soient concrets ou abstraits, nous entoure au plus nous agissons comme des tarés.

Voitures plus grasses, frigidaires remplies de plastoc, canard farci au cul de vielle fille, stages yoga et ayaouaiouaiska, consoles turbo-nazes, avions pour choper le pain quotidien et partenaires dérégulés pour soirées désarticulées. On remplit, on bourre, on se bourre et le vide de conscience, la quasi totale absence de Présence, de simplicité, de détente envahie nos vies, nos corps, nos têtes et nos coeurs.

Alors je serais bien mal placé pour vous proposer austérité, sobriété et frugalité. La diète, la restriction et l’épicurisme (dans son vrai sens) ne sont pas forcément les adjectifs qui me qualifient le mieux.

Du coup, je vous propose de partir depuis l’autre côté du miroir : LA PRESENCE, la Simplicité et la Conscience. Avant chaque achat, chaque partouze, chaque nouveau stage, parole, rencontre, café ou clope posons-nous la question : en ai je vraiment envie ? En ai je vraiment besoin ? Ce petit temps de latence entre la montée de la pulsion et le désir de la satisfaire va créer de l’espace, de la distance entre nous et l’objet de “nos” fantasmes, désirs, pulsions.

Dans ce laps de temps, cette microseconde rappelons-nous le vrai prix de tout ça : du temps de vie, du temps de vie humaine, végétale, animale et minérale. Le temps qui passe, la mort qui chemine est le vrai prix de nos désirs.

2 heures de jeu vidéo = création d’un ordi et donc des ressources qui vont avec + création d’un jeu et de sa myriades d’informaticiens et graphistes + création de l’infrastructure, l’électricité, le câblage du nez, la maintenance de tout ça = combien de minéraux arrachés, de temps de vie a-t-il fallu ? Et vous, vous allez acheter ça 20 € en promo ? Est-ce réellement le vrai prix ?

2 heures de voiture entre la France et l’Italie = des milliers d’ouvriers pauvres italiens qui ont crevé de froid, de faim ou d’accident pour creuser ses routes.
Je vous laisse faire la suite du listing, vous comprendrez très vite que nos sociétés sont basées sur la mort, le massacre et un irrespect du vivant absolument ahurissant.

Alors, on ne prend plus sa tuture ? On joue plus avec les potes ? On boit plus, on mange plus, on baise plus ?

Ben si, parce que la mort est indispensable à la vie. Par contre, plutôt que l’oublier, plutôt que traiter tout ça comme des faits, des choses allant de soi on se rappelle toute cette vie qui est passée vers le trépas et on prend le temps de remercier. On prend le temps de s’arrêter pour regarder le Pays-sage et la magie fondamentale qu’est tout ça.

Peut-être aurons-nous même le courage en le dégustant d’en manger moins et de rendre, à travers notre Présence, un peu de cette brillance qui est partie en fumée

sur ce belle période à vous