Un peu de sexe ? Merci, juste … Dario Fo e Franca Rame
Cette semaine, le texte qui s’est présenté, c’est un monologue de théâtre de Dario Fo et Franca Rame, “Un peu de sexe ? Merci, juste pour vous être agréable”, dans le recueil Récits de Femmes. Dario Fo et Franca Rame, c’est un couple illustre du paysage théâtral, en Italie mais également dans toute l’Europe. Empêcheurs de penser en rond, ils ont toujours été extrêmement politiques, dénonçant sans cesse les absurdités des systèmes et les injustices en tout genre.
Renouvelant la tradition de la commedia dell arte, le rire est leur arme de prédilection. Avec beaucoup d’humour et d’intelligence, ils poussent le spectateur à réfléchir et à remettre en question ce qui semblait évident.
Avec “Un peu de sexe ? Merci, juste pour vous être agréable”, Dario Fo et Franca Rame mettent les pieds dans le plat et abordent de front un sujet des plus tabous : la sexualité !
Podcast “Un peu de sexe…” de Dario Fo e Franca Rame
– Récits de femmes, de Dario Fo et Franca Rame – Découvrez ce livre
– Le zen et l’art de baiser, de Jacopo Fo – le texte en ligne en anglais (ce texte n’existe qu’en italien et en anglais)
Le sexe est politique
Cette pièce est l’adaptation du livre “Le zen et l’art de baiser”, écrit par leur fils, Jacopo Fo. Au vu du nombre de gens qui venaient voir Franca Rame à la fin des représentations pour lui dire à quel point son fils, avec son livre Le zen et l’art de baiser, avait changé leur vie, elle a décidé, avec l’aide de Dario Fo, d’en faire une adaptation théâtrale. Voilà comment est né “Un peu de sexe…”
Parler de sexe c’est toujours politique. Car parler de sexe, c’est débusquer la morale, faire la nique aux préjugés, aux interdits, et oser être libre là où les codes sociétaux, finalement, s’immiscent le plus !
Renaud, en début de semaine, parlait de la schizophrénie. Le sexe, voilà bien l’un des endroits où notre schizophrénie s’exprime le plus !
On veut des princesses pures et des pures salopes, des princes doux, gentils et attentionnés qui nous prennent sauvagement, on veut du désir qui colle et qui nous fait dégouliner tout en jugeant nos pulsions car c’est sale et qu’est-ce qu’on va penser de moi !
Simplifions nous la vie !
Se mettre d’accord avec soi sur la sexualité, c’est franchir un pas immense ! Car regardez autour de vous, c’est quand même pas fréquent !
On veut être libres ? Alors commençons par là ! Revenons à la simplicité, osons juste faire ce qui nous fait envie. Dire oui, dire non. Sans peur, sans jugement. Sans se demander ce qu’on va penser de nous. En arrêtant surtout de nous juger !
“J’ai trop envie, pas assez, trop souvent, trop peu souvent.” Je crois que le cul est certainement l’un des endroits où on se prend le plus la tête, alors que c’est ce qui requiert le plus de simplicité, je crois.
Et, rions un peu, parler de cul et de spiritualité, c’est faire le grand écart ! La plupart du temps, quand il s’agit de développement personnel, de conscience, etc, en occident en tout cas, le cul est assez mal vu ! Bon, faut dire qu’on s’est quand même quillé une religion où le prophète, l’envoyé de Dieu, est né sans fornication !
Rions, baisons, vivons !
Alors pour finir en beauté la semaine, et attaquer celle qui arrive, rions, baisons, vivons, mes amis ! Arrêtons la guerre entre bas et haut, corps et esprit. Le sexe peut être spirituel, tout comme le spirituel peut être sexuel !
Pourquoi choisir l’un ou l’autre ? Je peux être à la fois princesse elfe et pure salope, ce n’est pas antinomique ! Bien au contraire !
Merci à Dario Fo et Franca Rame ! Relire ce texte m’a fait rire, je pouffais toute seule en préparant le podcast. Juste avant, j’avais vu le massacre des figuiers qui dépassaient de la route : ils avaient été tout bonnement massacrés ! Branches arrachées par la machine qui coupe tout ce qui dépasse, ça m’a déprimée !
Et puis j’ai préparé le podcast. Et j’ai ri aux éclats en lisant ce texte, en imaginant cette mère, imparfaite au possible, et pourtant géniale.
Alors oui, rions, baisons, vivons ! Et osons être, nous ne serons jamais parfaits. La perfection, c’est quand rien ne dépasse, rien ne détonne, c’est une reproduction ikea d’une photo lisse et vide, fixée au vernis pour que rien ne bouge.
Je préfère les figuiers qui dépassent, les envies qui s’expriment, je préfère ce qui dépasse. Car la Vie dépasse toujours.
Charlie