Addiction & (re)évolution, nous sommes tous des toxicomanes
Dans le précédent aphorisme je vous posais la question du choix vital de votre vie. Cette semaine, pas de question mais un constat : NOUS SOMMES TOUS DES TOXICOMANES, l’humanité, globalement et individuellement se comporte comme un tox, un accro à l’héro ou à l’alcool. Ce n’est pas une blague et je n’essaye même pas de plaisanter avec ça, cette semaine vous pouvez prendre mes mots / maux au pied de la lettre.
Alors on continue à avancer, plus ou moins conscients dans le brouillard de nos folies et la brume mentale qui nous est injectée ou on ouvre les yeux et on accepte que les fameux “liens toxiques” ne s’arrêtent pas à l’autre, au conjoint ou à la famille mais sont avant tout des liens toxiques avec soi, nos croyances, nos histoires personnelles et surtout avec une représentation tronquée de la Vie ?
Pour avoir connu la problématique de la dépendance, c’est pas du tout un sujet qui me donne envie de rire. En plus, je sais trop bien à quel point un toxicomane comme toi est capable d’édulcorer le souci ou de le résoudre par le fameux “non mais je gère t’inquiète”. Ben si je m’inquiète (enfin pas vraiment mais quand même).
Nous sommes tous des toxicomanes !
Le sujet de la toxicomanie dont nous sommes tous les représentants / acteurs et témoins est en lien direct avec la question précédente “QUELLE VIE VEUX TU VIVRE ?” car pour qu’un choix soit valable il faut être capable de le faire. Hélas pour nous tous en tant que toxicomane, en tant que personne sous emprise d’une substance / activité / personne / conditionnement ou d’une entité nous n’en sommes pas capables.
Le toxicomane n’est qu’une personne*, un masque, qui sert au véritable comédien à jouer un rôle. Seul l’Individu* pourrait exprimer un choix. Hélas des individus, moi perso, j’en connais pas, même pas en me regardant dans le miroir. Je ne dis pas que le toxicomane n’existe pas et qu’il n’a pas de volonté, je dis par contre que cela lui coûte, lui coûte infiniment de ne pas succomber à sa drogue, sa porte de sortie, que celle-ci soit physiologique, mentale, émotionnelle, énergétique ou autre.
Cela lui coûte et très souvent le prix à payer par rapport à sa capacité ou même à son désir de s’en affranchir est trop fort. C’est encore pire quand, comme pour vous et moi, notre drogue, notre dépendance est légale, commune et fait même partie d’une normalité.
Si vous voulez avancer sur le chemin qui a un cœur et sur la voie de la Liberté totale, il me semble judicieux de changer notre manière de nous considérer nous-même mais aussi les autres. Les occidentaux, je ne connais pas assez les autres cultures, que nous sommes, devraient se considérer, tous, individuellement et collectivement comme des bons vieux toxico. La toxicomanie est notre lot commun, le lien qui nous relie tous, quels que soient nos CSP, sexes, pratiques, ages, religions, trauma et autres prétextes à la division.
Peut-être n’avez-vous jamais côtoyé de personne toxicomane, dans le sens commun du terme, moi oui, je l’ai même été et je retrouve chez tous mes patients, chez toutes les personnes de ma vie sociale, exactement les mêmes attitudes et comportements. Exactement la même sensation que celui qui fait la “promesse” n’est pas le même que celui qui conduit le véhicule.
Sur le site de notre très chère ASSURANCE MALADIE on peut trouver cette information sur la toxicomanie et les dépendances morbides :
Une addiction est définie par une dépendance à une substance ou à une activité, avec des conséquences nuisibles à la santé. La dépendance se caractérise par un désir souvent puissant, voire compulsif, de consommer ou de pratiquer une activité. Cette consommation ou cette pratique entraînent un désinvestissement progressif vis-à-vis des autres activités.
Ainsi, une personne est dépendante lorsqu’elle se retrouve dans l’impossibilité de s’abstenir de consommer ; elle perd le contrôle de l’usage d’une substance ou d’un comportement et ce, malgré la survenue de conséquences négatives sur son équilibre émotionnel, sur sa santé et sur sa vie personnelle, familiale et sociale.
La perte de contrôle conduit à des tentatives répétées pour réduire ou stopper l’usage ou le comportement. En l’absence d’une prise en charge spécifique, ces tentatives se soldent fréquemment par des rechutes. Or, après une période d’abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu’initialement. Ce processus devient alors une source de démotivation.
la drogue est en vous ! Elle est vous !
Lisez bien ce qui est écrit et maintenant regardez-vous.
- Pouvez-vous vous passer de sexe ou de viande quitte à baiser / bouffer avec n’importe qui et surtout n’importe comment ?
- Pouvez-vous vous passer de votre voiture alors que votre travail est à moins de 2 km et que le budget auto vous oblige à manger des pâtes et ainsi avoir de graves carences alimentaires ?
- Pouvez-vous vous passer d’aller au cinéma, au resto, de sortir avec des copains & co même si ça fait en sorte que le lendemain vous êtes épuisé et vous coûte un bras grévant ainsi votre budget, votre santé, votre sécurité ?
- Pouvez-vous ne pas acheter des fringues, des chaussures, des téléphones, ordi et gadgets en tout genre même si … voir les exemples précédents et leurs impacts sur votre budget et votre santé.
- Pouvez-vous arrêter d’appeler ou de vous accrocher à vos enfants / parents / ami.e.s et ainsi devenir autonome ou leur permettre d’être autonomes ?
- Pouvez-vous changer votre habitude de baisser la tête ou de la relever par réflexe ? Et que ce soit pour faire valoir votre grosse importance ou votre immonde médiocrité.
- Pouvez-vous arrêter de croire que ce qu’on vous a dit être réel ne l’est pas forcément ou pas totalement et faire vous-même vos propres expériences et déductions ?
- Pouvez-vous vous détacher de votre histoire personnelle et ne considérer que les faits sous toutes ses facettes, hors des notions très relatives et ego centrées de bien et de mal ?
Ce ne sont que des tous petits exemples, la pire des substances étant ce que vous croyez être, ce que vous croyez dur comme fer avoir vécu, ce “qu’on vous a fait” que ce soit en “bien” ou en “mal”. Quand vous apercevrez-vous, quand oserez-vous accepter l’idée que c’est vous qui avez fait, que c’est vous qui avez interprété ? Car oui, tout est une question d’interprétation.
Vous avez perdu une jambe à 7 ans, ça c’est un fait. Que ce soit injuste, douloureux, triste, une chance ou une malchance, ça c’est de l’interprétation, ça c’est un choix. Quel choix avez-vous donc fait ? Si vous êtes comme moi, vous avez choisi l’apitoiement, l’injustice, le drame et l’auto-contemplation.
Mais même si nous sommes nombreux à faire ce choix, ce n’est pas un fait mais un choix et ce n’est surtout pas une fatalité. D’autres choix créant moins de souffrance, de contrainte, de lutte mais aussi moins d’énergie étaient possibles.
Si vous ramenez vos vies, votre histoire personnelle et vos comportements à la voie du Guerrier ou à celle du Pèlerin vous ne pouvez pas nier qu’on est quand même tous dans une sacré merde addictive. Peut-être est-ce du à nos gênes Néandertaliens restants, peut-être est-ce du à d’autres facteurs, peut être un peu de tout ça, peu importe.
D’expérience, pour ne plus être à la botte d’une substance, d’une activité ou d’une entité, le premier pas à faire est de reconnaitre ET de nommer au monde qu’on a un souci.
Ma première question est donc “avez-vous conscience de vos addictions, de vos attachements obligatoires” ? Ensuite vient la question “avez-vous envie de ne plus l’être”? La dernière partie est plus complexe et votre réponse de toxico n’a en vrai aucune valeur. Il faut savoir si vous êtes prêt à vous amputer de la substance / activité / personne / comportement / entité à laquelle vous êtes dépendant.
Ça va être une période dure, âpre, longue, difficile avec des rechutes, des phases d’illusion, de mensonge envers vous et vos aidants. Il y aura aussi des périodes où vous croirez en avoir fini ou devoir en finir. Chaque fois, comme pour un tox classique, c’est dans les moments de manque où tout va se jouer, c’est quand le lien s’effrite, quand vous croyez avoir “gagné” que le danger est le plus grand.
Vous, comme moi, nous sommes des toxico et nous le serons toute notre vie. Comme on disait dans la rue “tox un jour, tox toujours”. Maintenant, à vous de trouver votre méthadone … Attention de ne pas devenir non plus accro à la “substance de substitution”
Entraîne-toi à te détacher de tout ce que tu as peur de perdre
Yoda (Star Wars)
Une humanité individuellement et collectivement toxicomane.
Je n’ai pas de méthode miracle pour se dépatouiller de tout ça. Je n’ai pas de méthode magique, de pilule rouge ou de baguette de machin chose. Je peux vous dire comment moi je m’y attelle : comme avec n’importe quelle toxicomanie, en renonçant à “mon envie de”, en me sevrant drastiquement des “JE VEUX – JE DOIS – IL FAUT”, en m’amputant de certaines choses que vous nommez confort et que j’appelle laisse, en “préférant” être détesté et même craint plutôt que chercher à plaire ou à être “aimé”.
Pour tenir le coup, je prends des substances illicites : l’humour noir, la franchise brutale, le rire plein de larme, la gueulante impromptue, le détachement reliant et le souvenir oublieux, le clignotement social et le contre pied comportemental. C’est pas la panacée mais ça aide et puis surtout quand j’essaye de replonger, quand le grincheux me susurre sa fiente complaisante entre les synapses, je me recentre et je vois la Vie, l’immensité du mystère et surtout, je vois l’humanité.
Je vois ce que vous et moi nous sommes devenus. Je me rappelle aussi tous les copains toxico et comment ont fini ces braves gars, ces superbes filles. En goules, en chiens faméliques tenus en laisse par un piquet qu’ils n’ont jamais attaqué ! Des zombis tuant père et mère sans même s’en rendre compte. Ils ont bien-sur vendu leur cul mais surtout, ils ont donné leur âme, leur enfance et leurs reins pour continuer à vivre dans la dose.
Ils n’en avaient même plus envie, ils ne voyaient juste plus comment exister autrement. Chaque fois que je vois ce que l’humanité se laisse subir et s’auto-impose, la tristesse et la rage de vivre m’emplissent et le grand rire de Pluton résonne, mettant fin à la logorrhée de la scimmietta* en moi.
Abre los ojos petit homme
Globalement, nous sommes déjà tous des accros à notre mode de vie basé sur l’auto-contemplation et son corolaire l’individualisme et sur la sur-consommation et son outil, l’exploitation des autres.
Cette dépendance, qui tue le monde en plus de massacrer l’humanité, n’est pas qu’une simple habitude ou un désir de confort c’est une réelle dépendance qui nous empêche globalement de faire l’effort minimal qui est d’arrêter de consommer du “tout fait” et des trucs inutiles. Mais, comme toute les toxicomanies, c’est une dépendance qui nous empêche d’être honnête, déjà en nous l’avouant mais aussi en reportant la faute sur “les autres”.
Je ne vais pas rentrer dans les détails de ce qu’implique cette addiction, le GIEC le fait très bien depuis trente ans, les philosophes et les sociologues avant le nom, depuis 2000 ans. Vous n’avez qu’à lire en comprenant.
Individuellement c’est encore plus pernicieux car nous sommes tous accros à nos préoccupations, à nos peurs et à ce qui en découle, à savoir nos désirs.
On peut aussi résumer ça par une addiction à nos “JE VEUX” – “IL FAUT” – “JE DOIS” et le fameux “JE REFUSE”, qui est souvent justifié par une pseudo dignité personnelle aussi soudainement que brièvement retrouvée. Vous vous dites que ce n’est pas ça être toxico. Que la toxicomanie c’est pour l’héro, le crack, la coke, l’alcool ou le tabac. Pourtant nous avons exactement les mêmes comportements et attitudes qu’un toxico à l’héro ou à l’alcool. Juste nos drogues étant légales nous n’avons que très rarement des crises de manque.
Personne parmi vous ne connait un “accro au travail” ? Ou une mère, c’est souvent elle, accro à ses enfants et qui fait une dépression quand ceux-ci partent de la maison à 41 ans ? Qui ne connait pas un accro au sport ayant besoin de ses 4 entrainements par semaine pour ne pas “péter un plomb” ? Sans parler de l’addiction au rien foutre et à la procrastination qui vous fait râler tous les lundis matins même quand vous aimez votre travail ?
Et que dire des accros à la peur, ou plus exactement à la préoccupation qui, 5 heures du matin pointant, se réveillent et ressassent en boucle des solutions à des problèmes qui n’existent pas ?
Oui car s’angoisser pour le programme de la journée qui sera rigoureusement le même que celui de la veille, comme c’est le cas depuis 20 ans que vous faites prof ou employé de bureau, ce n’est pas un problème, c’est de la stupidité ou du masochisme.
Sans parler de l’addiction la plus commune qui est de respecter le rôle minable que votre éducation et votre sexe vous ont attribué, inculqué, discipliné ? Vous savez, cette addiction qui, même pour des féministes convaincues et militantes, pousse à se considérer comme des femmes et non comme des humains à part entière.
Cette éducation par capillarité qui vous fait croire que parce que vous êtes infirme, malade, impotent, vous êtes invalides ou moins ou pas assez, alors que vous n’êtes que différent comme Jean-Claude est différent de Thierry, lui-même différent de Mourad, lui-même différent de Wen ou de Jinh Ling.
Je n’ai pas envie d’aller plus loin en plus, au final, comme pour les copains toxico, à un moment, la parole, la main tendue elle-même ne sert plus à rien. Comme tous les toxico une grande partie de vous va nier, une petite partie va sombrer dans la fatalité et ne va rien changer. Quelques-uns vont essayer et replonger. Et une infime minorité va réussir à s’extraire. Ce n’est pas de mon fait, peut-être pas même du votre. C’est comme ça.
Je vous livre cette réflexion, à vous de voir ce que vous en faites. A vous de choisir ce message qui vous est transmis. A vous de savoir si vous pouvez vous amputer de votre main parce qu’elle est gangrénée ou si vous préférez parier sur le fait que ça va s’arrêter tout seul. C’est à vous d’essayer de vous tenir à ce que vous avez décidé.
Pour ma part je sais que je suis un toxico et que je le serais jusqu’à mon dernier souffle et qu’à chaque pas, à chaque battement de cœur, je devrais surveiller les ombres qui tournoient et le grincheux qui veut sa pitance. A chaque geste, parole, pensée, pulsation je devrais savoir qui en moi le fait, la personne ou l’individu …
Renaud
Les saisons suivent l’énergie : ETE
On arrive dans l’Eté de l’énergie, la période la plus YANG de l’année jusqu’au 21 juin. Comme toute les saisons l’Eté du Cercle est biface. La première partie qui commence dans le signe du Taureau est très YANG elle est symbolisé par l’action directe, le dynamisme, l’expansion sans forcément de réflexion. La seconde partie qui voit la naissance du Yin, commence après le 21 juin, après le solstice, dans le signe du Cancer est mûrissement, concentration et simplicité.
L’ETE, l’écarlate est une force brute, SIMPLE sans être simpliste. Elle est le pendant de l’Hiver mais “à l’envers” on va donc y retrouver de la structure qui va émerger de la pléthore. L’Eté ne se comprend pas il se vit. Il est l’incarnation de l’Intention pas sa compréhension. Dans la même idée il ne comprend pas forcément ce qu’il fait mais il est ce qui ce fait.
L’Eté est le moment de la concrétisation, de la matérialisation, ce n’est pas encore la récolte mais c’est le moment ou ce qui a été semé, abstrait ou concret en hiver ou au printemps arrive maintenant à l’autonomie et peut s’auto engendrer. Dans la seconde partie de l’été il y a également le souci de l’engendrement. Comment (se) perpétuer.
Les mots clés qu’on vous propose sont : SIMPLICITE, SOBRIETE de l’Intention et ACTION DETERMINEE
Liens & complément d’infos
- Étymologie du mot “PERSONNE” : Soit du latin personare (résonner, retentir) soit de l’etrusque persona «masque de l’acteur» dans les deux cas il est lié à un rôle qui est joué par un comédien
- Etymologie du mot “INDIVIDU” : vient du latin individuus, de in.. , et dividere, diviser. Signifie “qui n’est pas divisible”. Dans notre champs d’expérimentation ce qui est totalement d’accord avec lui-même…
- La Scimmieta c’est le petit singe en italien. Dans la comedia del arte, le petit singe est un personnage secondaire qui incite à faire n’importe quoi.
- COUPER LES LIENS TOXIQUES : un article qui se limite à la psychologie et au relation de couple,ça ne va pas très loin mais le process de désaccoutumance est toujours le même. A vous d’aller plus loin en n’oubliant pas que JE est un autre
- LES LIENS TOXIQUES et les fameux bonhommes allumettes. Une méthode qui semble très “couillonne”, très très conne mais qui m’a été d’une grande aide. L’impact sera à la mesure de votre sincérité et pas de votre JE VEUX. Conseil d’ami : coupez les liens toxiques avec votre famille, ami.e.s, conjoint.s, enfant.s, croyances, travails, mais aussi voir surtout AVEC VOUS MÊME et AVEC LA VIE
Un constat qui pose peut-être une question cpdt : à quoi n’arrivons pas à faire face ?
@renaud13
C’est dur pour moi de le reconnaître, parce que c’est un mécanisme qui dure depuis plus de 50 ans : mais oui je suis bien toxico.
Toxico à demander de l’attention.
Dans cette dépendance , l’autre existe pour valider, invalider. L’autre est là pour justifier que ce soit cool ou pas cool.
Mais si je suis vraiment seul face à choix ou une direction, c’est compliqué.
Compliqué parce que j’ai la volonté de me sortir de ma dépendance mais, comme une possession, je me raconte très vite que l’enjeu n’est pas si crucial, qu’il y a le temps…
Et si encore c’était une voix extérieure qui vienne chuchoter, mais c’est vraiment mon propre esprit qui parle.
Intéragir et partager en continuant d’être seul, de faire parce qu’il y a à faire et non pour une quelconque reconnaissance ou validation, c’est le point névralgique où je me prends la tête !