L’ingénu, de Voltaire : un regard neuf sur nos vies
La lecture de cette semaine, L’Ingénu de Voltaire, nous invite à jeter un regard neuf sur nos vies. On poursuit l’invitation à l’Aventure de lundi. En voyant nos vies avec un regard neuf et candide, on peut faire de nos vies d’incroyables aventures. Les choses et les gens ne sont plus des faits, à nouveau ils existent, et à nouveau on peut être surpris.
L’Ingénu, de Voltaire : un regard critique sur la société française
L’Ingénu, écrit en 1767, fait partie des contes philosophiques de Voltaire, dans la lignée des Candide, Zadig, etc..
Ce conte philosophique raconte les aventures d’un Huron – un indien du Canada – en France. Le brave sauvage, ben oui, les indiens d’Amérique, à l’époque, c’était ni plus ni moins que des sauvages, se fait recueillir par un abbé et sa sœur, qui le surnomme l’Ingénu, car il dit toujours ce qu’il pense !
A travers ce personnage de l’ingénu, Voltaire jette un regard critique sur la société française de l’époque et sur les milieux du pouvoir, tant religieux que royal ! La naïveté du Huron met en exergue l’absurdité d’un système qui semble normal à tout le monde !
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L’ingénu : un regard neuf sur nos vies
Et si nous étions nos propres ingénus ? Si on regardait nos vies à travers les yeux d’un sauvageon qui ne connait rien à nos usages ?
A force d’habitude, on a tellement intégré nos conditionnements, la normalité, qu’on fait une tonne de choses sans jamais se demander si c’est logique, intelligent ou juste.
Par exemple, depuis que tu as 4 ans, on t’a appris à plier les chaussettes en les roulant l’une dans l’autre. C’est devenu ta norme. Un fait, une vérité inébranlable. Un jour, tu vis avec quelqu’un qui ne les plie pas de la même manière. Et là, c’est le drame ! Tu vas passer des heures à lui expliquer que c’est comme ça qu’on fait, qu’il ne peut pas en être autrement !!!!!
Mais pourquoi il ne peut pas en être autrement ? Parce que…parce que… rhaaaaa ! On ne sait pas.
Alors sur des chaussettes, y a pas mort d’homme. Quoi que… Mais sur d’autres choses, ça peut devenir très grave ! C’est comme ça qu’on peut se retrouver à défiler dans la rue pour empêcher des gens de même sexe de se marier entre eux. Parce que ça ne se fait pas !
C’est sur ces dogmes enracinés en nous que se construisent tous les fanatismes. Car la moindre chose, la moindre personne qui vient la remettre en cause est à éradiquer, elle remet en cause les fondations inconscientes de nos vies qu’on défend coûte que coûte sans même savoir pourquoi !
Prendre de la distance pour se redécouvrir
Alors pour sortir du fanatisme, pour réinventer notre manière d’être, de penser, de sentir, prenons de la distance. Arrêtons de nous identifier à notre historie personnelle, à ce qu’on nous a appris. Arrêtons de nous défendre, personne ne nous attaque. C’est juste l’occasion de voir d’un autre point de vue. Et si l’autre point de vue est plus cohérent, alors autant changer de manière de faire, non ?
C’est cette volonté de défendre à tout prix nos dogmes inconscients, notre conditionnement, qui nous empêche de changer. Car la transformation implique aussi de transformer tout ce qu’on prenait pour acquis.
Je crois qu’on peut se répéter en boucle cette géniale phrase de Castaneda :
Je ne m’attache à rien pour n’avoir rien à défendre.
Carlos Castaneda
Tant qu’on s’attache à quelque chose, le changement et la transformation sont impossibles.
Alors rendons possible l’impossible en abandonnant toutes nos certitudes. Devenons les ingénus de nos propres vies.
Charlie