Conte d’un soir au pas de ma porte
Conte d’un soir ou le coeur déborde. Ces soirs ou le ventre se noue et ou la tête se déverse en flots amers et tristes, déferlantes d’apitoiement et d’impossible. Flipette et prise de tête, voici une conte d’un soir ou j’ai osé aller voir au pas de ma porte la vie qui continuer malgré l’absurde et l’incongrue, malgré ma folie qui s’acharner à m’étourdir. Conte d’un soir malgré tout ça. Toc toc ! Qui frappe à ma porte ?
Toc ,toc, toc… Tu frappes à la porte.
Qui est-ce dans cette lueur du soir ? Qui vient crier ce drôle de répertoire ? Je reste accrochée à ma bête, me voilà bien flipette ! Mon œil ne peut résister… Il doit regarder !
Fantassin des bons gredins, de ta malice tu bondis dans mon jardin. La peur et le rire se mélangent… Frénésie d’une sensation étrange. L’inconnu semble avoir saisit sa chance et se moque de mon incongrue résistance.
Tap, tap, tap !
Tu frappes des tes pieds le sol embourbé. Tap, tap, tap ! Tu continues de frapper, faisant exploser l’horloge abimée. Encore ce rire qui me nargue… Et qui m’emporte tel un irrésistible charme.
Toc, toc, toc …
Tu frappes à ma porte engourdie. La panique du sursis me fait frémir d’envie. Je bascule à chaque seconde, dans un océan d’émotions furibondes. Je t’entends qui m’appelle de ton sourire pervers, telle une ombrelle inutile un soir d’hiver.
Tu tapes le sol, tu tapes la porte !
Rien n’avait jamais tremblé de la sorte ! La folie se fait frémissante. L’explosion semble imminente !
Et…
Rien ne se passe…
Non, rien ne se passe.
Comme pour faire durer un temps suspendu dans l’espace.
Rien ne se passe… Non rien ne se passe. Les alentours se rendent au silence, la vie continue sans drame, ni récompense.
Seuls les battements de mon cœur jouent encore le spectacle, à dégueuler d’illusions pour continuer le simulacre.
La bête à mes pieds n’est pas sage… elle attend, impatiente, le prochain tapage. Et pourtant… Pourtant… Rien ne se passe… non, rien ne se passe.
La bête est aux aguets, prête à tout dévorer. Je comprends alors que nous avons bel et bien rêvé.
Ce n’était que le conte d’une soirée…
Petit chien malade cesse d’aboyer. Arrêtes ces veines attaques, nous avons tout imaginé. Dans le brouillard de nos effrois, le vent a tourné sans aucune loi. Il n’y a rien à mordre, pas de chaire dans laquelle planter tes crocs. Il n’y a qu’un univers au delà des mots.
Putride tristesse de ce monde que nous façonnons. Mais en rien il n’existe et ne justifie tant d’affronts. Lâche tes armes et voit que tu n’es accroché à aucune chaine. Laisse la caresse te rappeler cette douce peine. Endort tes peurs et tes maladresses. Pour quelques heures laisse entrer la paresse. Aboie le papillon qui surgit pour suivre son chemin. Défais toi enfin de cet illusoire destin.
Bondis et sens cette vie qui t’éblouit !
Laisse ta cage derrière tes pas.
Laisse la redevenir la fumée que tu ne voyais pas.
Laurence