La roue de fortune, mise en musique
Le principe de cette rubrique musicale est de retranscrire en sons le sentiment qu’évoque pour moi un décor, une image, un texte, un symbole, etc… Une carte du Tarot de Marseille tirée au sort : et voilà qu’arrive La Roue de Fortune. Un métronome qui égrène le temps ! Voilà le premier instrument qui m’est venu. Le métronome mesure le déroulement des notes de musique. Ce qui inclue le silence entre les notes. C’est le repère sur lequel le musicien installe la stabilité de son rythme. Ce moyen strict et imparable de mesurer le temps évoque le chronomètre.
J’y vois l’image du chemin de vie qui est inscrit entre le premier inspir et le dernier soupir. On connait son tempo qui peut être variable. On ne connait pas la durée du morceau. Comme le dit Jean-Roger Caussimon dans Ne chantez pas la mort :
Le temps, c’est le tic-tac monstrueux de la montre
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La Roue de Fortune, impro musicale
J’ai le sentiment que rien n’est vrai dans cette régularité. Il n’y a pas de parfaite ligne droite dans la nature. Même s’il y a une certaine vérité de la droiture des choses, elle est bien relative. Un percussionniste qui colle à son métronome pendant un quart d’heure n’est-il-pas au bord de la folie ? La musique est-elle plus belle parce que le tempo de 100 battements à la minute a été réalisé sans aucune défaillance ?
Dans le cycle qui tourne sur lui-même, il y a le mouvement invariable. Celui sur lequel nous n’avons pas de prise. Ce qui est en haut sera en bas. Ce qui est en bas sera en haut. Si nous n’y mettons pas une échelle de valeur, tout va bien. Le printemps suit l’hiver qui suit l’automne après l’été qui suit le printemps. Tout est en place. Cela pose un cadre permanent.
Mais à l’intérieur de ce cadre, tout peut être vécu à sa juste valeur. A chaque période, quelque chose de nouveau et d’insolite peut se produire. Dans cet espace, certes restreint, coule notre liberté. Rien n’est totalement inédit et pourtant tout change. Entre le tic-tac immuable et la roue qui tourne, là se trouve l’espace à vivre, à respirer. Le mouvement ne déplace pas la ligne du temps. Il ne peut pas le faire. Le mouvement peut tout créer à l’intérieur d’un cycle.
QUi plus est en plein printemps on a parfois la sensation d’être au mois d’Octobre et que dire des premiers jours de Janvier souvent, dans le sud, passé à la terrasse d’un café. En mode (salut choupette) ou dans d’autres pratique s’occupant de la forme on va justement chercher l’assymétrie, le décalage du tempo, de la droiture. C’est le zeste de citron mis au dernier moment qui va créer le contraste, le décalage.
Il n’y a bien que notre cerveau pour chercher à coller au tempo rigide, rien n’est rigide dans la vie, l’équilibre c’est la mort dise les osteopathes, mais l ‘harmonie …
Et pendant ce temps le diable se marre à voir les chiens courir