Porte de l’eau – décoder ses émotions
…et les apprivoiser ! Parce que c’est bien beau de décoder ses émotions mais en soi ça ne change pas grand chose. Souvent la suite logique due à notre conditionnement binaire c’est de, vous choisissez le terme qui vous convient :
- Le NON – Bloquer ses émotions ou dans les synonymes, contrôler, gérer, abolir, refouler, encaisser … En gros être “au dessus”, prendre le contrôle, garder la tête froide. Ce qui revient à dire “cette énergie émotionnelle n’existe pas”.
- Le OUI – Plonger dans nos émotions pour les accueillir avec nos bras tout roses de gentils bisounours. Ce qui sous-entend hélas souvent le fait de se laisser aller complètement et se faire submerger par une énergie émotionnelle plutôt qu’une autre.
Mais voilà, à part pour les ordinateurs et pour notre mental, rien dans la vie n’est binaire. La Vie est très souvent un flux et un reflux, un mouvement d’un point vers un autre.
1 er Août, porte de l’Eau, décoder ses émotions
Le premier enseignement de la porte de l’Eau est peut-être bien celui là. Sortir des notions binaires de Bien et de Mal, de tension et de dilatation, pour enfin apprendre de ces émotions.
Rappelons nous juste que les émotions, toutes les émotions, ne sont qu’une forme particulière que nous donnons à l’Energie. Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec la notion d’énergie, vous pouvez réduire l’amplitude de ce mot en le nommant conditionnement, actions endocriniennes, hormonales. Ou pour les plus spiritualistes actions d’entités, fantômes et autres esprits.
Toujours est-il que cette Energie globale est par essence neutre mais qu’elle est teintée en fonction de divers paramètres acquis liés à l’incarnation.
Si nous apprenons à les relativiser, à les mettre en perspective dans un contexte plus large et si nous acceptons qu’elles ne sont que la mise en forme d’Energie, nous pouvons apaiser nos peurs (l’Emotion reine de notre civilisation) et nos jugements de valeurs sur ce que nous percevons.
Juste et injuste prennent alors une place toute relative. Nous pouvons commencer le long processus de détachement, de non-identification. Voilà peut-être la première utilité dans le fait de décoder ses émotions.
Décoder ses émotions, le détachement.
Je suis d’accord avec vous : ce n’est pas facile ! Voilà, ça c’est fait. Mais ce n’est pas parce que ce n’est pas facile qu’il ne faut pas essayer de le faire. Les premiers primates du genre Homo, comme les participants de Koh-Lanta, ont sué sang et eau pour faire du feu. Ce n’est pas pour autant qu’ils se résignèrent à manger froid et cru.
Le second enseignement s’apparente à une mise à distance entre l’observateur, le Moi des psychanalystes (en lien avec le Soi) et les deux autres centres, le Ça et le Sur-moi. Ces deux centres ont pris le contrôle du traitement de l’information émotionnelle au lieu de n’être que des conseillers.
Ça et Sur-moi vivent toutes les émotions de manière personnelle. Ils s’identifient à. Ce qui est assez logique puisqu’ils sont là pour nous structurer et nous aider à survivre. Le Moi (en lien avec le Soi) peut faire ce fameux pas de côté.
Ce qui permet le pas de côté n’est rien de moins que la Présence. Pas le contrôle, pas la rigueur, pas le jugement. La Présence, une façon particulière d’être attentif à Soi et au.x monde.s qui nous entoure.nt.
On pourrait faire un lien approximatif du type :
Moi = chakra du coeur
Ça = chakra sacré
Sur-moi = chakra 3ème oeil.
Perso ça me parle mais après à vous de voir en fonction de votre cohérence et de votre liberté avec les concepts.
La porte de l’Eau, la porte de Lug.
L’eau est une énergie liée au Yin, à ce qui est dessous, caché, passif. Lug, le dieu celte, est une entité éminemment solaire. C’est tout le paradoxe de cette porte. Nous rentrons petit à petit dans le monde de l’intériorisation, Automne et Hiver, et pourtant il fait chaud et les récoltes commencent.
C’est une des aberrations de nos croyances binaires. Pour nous l’Automne est connoté avec froid, rentrée scolaire, mais aussi avec les couleurs fauves et le beaujolais nouveau ! Intégrons bien ça dans nos vies de tous les jours et dans la gestions des émotions. L’Automne est la partie Yang du Yin.
Mais nous ne sommes pas encore en Automne, la porte de Lug, la porte de l’Eau, comme son nom l’indique est une porte. Nous sommes dans l’anti chambre de l’Automne, un pied dans l’été et un pied en Automne.
Décoder les émotions peut permettre de mettre en perspective ces émotions. Ce travail intérieur de désengagement n’aboutit pas à une passivité mais à une fluidité face à la source d’énergie essentielle que sont les émotions. Notez que je ne dis pas nos émotions mais bien les émotions. C’est un premier pas vers plus de fluidité !
La fluidité c’est la non implication personnelle dans ce qui est vécu. TOUT ce qui est vécu, les joies comme les tourments ! (à défaut on va tenter la moindre implication). Mourir d’un arrêt cardiaque parce qu’on est hyper content est aussi crétin que mourir de chagrin.
La porte de Lug : Festoyons !
Lug était la représentation du soleil, de l’abondance. Mi Jupiter mi Mercure mi Apollon (oui je sais, ça fait trois moitié et alors), il est garant de l’abondance. La porte de l’Eau, la porte de Lug, qui à mon avis devait se fêter à la dernière pleine lune de Juillet, était en général l’occasion de se réunir et de festoyer. La nourriture est abondante, la nature est en cette période au maximum de sa générosité avec en plus un climat relativement cool. La porte de l’Eau s’ouvre donc devant nous comme le bouquet final avant une période plus austère. Pas plus douloureuse mais juste une autre période plus calme, plus intérieure.
Les festins, les banquets sont l’occasion de partager et bien sûr de partager nos émotions. On va essayer de faire ça lors du cercle de cette porte. C’est aussi dans ce sens là que je vous encourage à chanter, à danser, à peindre ou plus simplement rire, pleurer et exprimer vos points de vues quels qu’ils soient.
La fluidité c’est vivre pleinement !
La fluidité n’est pas la passivité. C’est même le contraire. Vivre pleinement une émotion, peu importe le genre, c’est avoir l’occasion d’un afflux d’énergie phénoménal qui peut vous emmener au bout du monde.
Classer ces émotions en bonnes et mauvaises c’est immédiatement valider la bipolarité du monde.
C’est dire – ceci est une bonne énergie émotionnelle, j’ai le droit (ou envie) de la vivre – et vous devenez un bisounours stupide. Ou à contrario c’est la juger mauvaise, nocive et vous interdire de la vivre en devenant un panzer, une porte de prison ou autres.
Dans tous les cas, ces deux formes de laissr aller entraînent dans toutes les strates de votre être : blocages, excès, manques et stagnation. A terme la “Mal-a-dit” physique, psy et autres apparaît… la vie trouve toujours le chemin … comme l’eau 🙂
Pour les participants au cercle de la porte de Lug
On se retrouve du Samedi 6 Août vers 17h au Lundi 8 Août après midi sur Arles. Je vous servirai de guide pour aller au bord de l’eau faire les fous fous !
Pensez à préparer au moins une chanson qui ait du sens, de l’émotion pour vous. C’est important ! Les maillots sont de rigueur. Bien sûr prenez vos tentes, serviettes, une petite veste pour la nuit. De L’EAU !!! Si vous avez des parasols prenez les. Et puis du bon miam et du bon boire me semble impératif.
Craindre ou Désirer ? VIVEZ !
Avoir peur ou au contraire aimer une / des émotions, c’est encore une fois vouloir ranger l’Energie dans une case. C’est rassurant, c’est con, c’est inutile mais ça nous rassure. Vous avez peur : Ayez peur, y a de quoi ! De la colère ? Soyez en colère, y a de quoi aussi ! Vous êtes heureux : Soyez Heureux aussi, il y a encore plus de quoi ! Mais dans tous les cas ne vous laissez pas aller !
Se laisser aller c’est prendre sa plume et insulter des gens sous le coût d’une émotion. Se laisser aller, peu importe la manière, c’est abreuver ce qui grouille en nous. Que ce soit la Peur, le désir (qui n’est que la peur de manquer), l’injustice (encore une projection) ou que sais-je.
Si vous ne pouvez pas faire autrement qu’être submergé, faites le au moins en conscience. Tapez dans un mur et pas sur votre conjoint. Achetez du chocolat bio et pas de la merde Nestlé. Roulez à 280 km sur un circuit auto (c’est pas si cher) et pas sur l’autoroute. Baisez avec 142 personnes en même temps mais mettez une capote et prévoyez un Safe Word (et plus). En gros tenez la ligne mais laissez la filer.
Décoder ses émotions c’est un peu comme la pêche à la ligne.
Ce qui tombe bien pour la porte de l’Eau ! Décoder ses émotions et s’affranchir de leur importance c’est un peu comme la vie. Des fois il faut laisser filer la ligne, des fois il faut mouliner à fond. Un simple texte, toujours trop court à mon goût, ne peut pas refléter les nuances, les implications qu’engendre un travail profond sur le détachement émotionnel.
Vous n’êtes pas vos émotions. C’est juste de l’énergie que vous avez appris à teinter, voir de telle ou telle manière. Elles n’ont que l’importance que nous voulons leur donner !
Notes et Liens
- Un dessin animé : Rise of the guardians (titre français : Les 5 légendes).
- Un livre : l’anatomie psycho émotionnelle, Stanley Keleman
- Des photos : bon cherchez pas c’est les miennes, j’en suis fier, je les montre.
Je suis “tombée ” sur cet article à la suite de celui sur la générosité. Ces 2 articles me parlent beaucoup car je les lis à un moment où je suis confrontée à mes propres paradoxes (polyamoureuse mais jalouse maladive, malheureuse d’être dans l’incapacite à aider tout le monde) . Et ils m’apportent un autre angle de réflexion. Je vais donc essayer d’accueillir cette jalousie, cette peur de perdre l’autre plutôt que de lutter contre, afin de comprendre pourquoi elle est là. Et je vais essayer de raisonner mon complexe du sauveur afin d’être vraiment généreuse et de pas uniquement paraître généreuse, afin d’arrêter de dépendre du bonheur/bien-être/aide que je peux procurer et d’être avant tout active pour mon propre bien-être/bonheur.
Donc merci pour vos mots.
Alice.
c est un plaisir de vous lire
la tache n’est pas facile mais c est ce qui rend la blague interessante je trouve
Pour la part Jalouse en nous une petite astuce qui perso m’aide, l’autre est un être vivant, si je ne lui laisse pas sa liberté comment puis je être moi même libre ?
Avez vous déjà vu une personne un peu frêle promener un gros chien ? Ne vous êtes jamais vous posé la question de qui, du maitre ou du chien, promenez qui ?
Et bien la jalousie, la possessivité sur qui que ce soit (même un chat) nous enchaine à cette laisse faisant de nous 2 des humains prisonniers ce que je ne souhaite à personne même pas au dernier trou du cul de l arkansas ou de russie (dsl le naturel revient au galop)
Pour gagner en souplesse autorisez vous à simplement paraitre généreuse, le soucis est juste dans le mensonge qu’on s’inflige pas dans ce qu on montre aux autres ou dans ce que les autres veulent voir en nous
Allez je vous laisse avec cette dernière métaphore d’une haute portée philosophique voire métaphysique :
Quand vous avez essayé de pousser une porte pendant 10 ans (ou plus) et qu’elle ne s’ouvre pas il n’y pas énormément d’option :
1/ soit elle est coincée il faut du dégrippant ou plus de muscle
2/Soit elle est fermée à clef auquel cas faut trouver la clef et à nouveau essayer d’ouvrir la porte
3/ Elle ne se pousse pas mais se tire !!!!
Comme je suis d’un naturel “faitnéant” je choisis en premier lieu l option me coutant le moins d’effort et ayant le plus grand taux de réussite probable … tres tres tres souvent la 3éme option 😉