La marquise d’O ou l’innocence perdue
Cette semaine c’est la nouvelle La Marquise d’O, d’Heinrich Von Kleist, qui s’est présentée. Ecrite en 1808, cette nouvelle parle d’innocence perdue, de la honte qui en découle, et des relations conflictuelles entre parents et enfants.
Quelques mots sur l’histoire
La Marquise d’O est veuve, mère de deux enfants, et c’est la fille du commandant Lorenzo von G et de la colonelle Frau von G. C’est la guerre, et lors de la mise à sac de sa ville, la marquise d’O est sauvée d’un groupe de soldats par un officier russe, le comte F, qui sitôt après profite de ce qu’elle s’évanouit pour la violer et la mettre en cloque au passage.
Quand, quelque temps plus tard elle découvre sa grossesse. Du coup sa famille la chasse de la maison car c’est une sale petite traînée qui couille à droite à gauche et tombe en cloque. Quand elle clame son innocence, et dit qu’elle a été violée, personne ne la croit. Du coup, la marquise fait publier une lettre dans le journal. Si son violeur se manifeste, elle l’épousera car il est le père de son enfant, et qu’elle ne peut vivre dans le déshonneur.
L’innocence perdue – Accepter de perdre pour se trouver
Oui, nous allons décevoir, oui, nous sommes décevants car nous incarnons l’innocence perdue, mais aux yeux de nos parents on incarne forcément un eden perdu car eux-mêmes se voient comme des êtres impurs.
Donc, plutôt que de se plier en quatre pour satisfaire à des exigences qu’on ne pourra de toute manière jamais atteindre, et si nous nous aimions nous-même ?
Ecouter ce texte en podcast
Conseil de lecture :
– La marquise d’O, d’Heinrich Von Kleist – chez votre libraire ou sur amazon
Oui, ça veut dire qu’on abandonne nos parents car on arrête de les nourrir de nos actes, de notre énergie, en espérant en retour un regard qu’ils ont depuis longtemps perdu. Nos parents ou leur représentation, qu’on plaque grosso modo sur à peu près tous les gens qu’on rencontre.
Occupons-nous de nous regarder nous-même avec ces yeux là, offrons-nous le regard qu’on cherche chez l’autre. Nous sommes des êtres purs et parfaits, car la pureté n’est pas liée à nos actes. La seule chose qui soit sale en nous, c’est juste le regard qu’on plaque nous-même sur nous.
Aimons-nous, inconditionnellement. Acceptons qui on est, dans sa totalité. Car l’impureté n’existe pas.
Oh, c’est fou, on dirait la Nouvelle Lune en Balance … Ben c’est logique, je crois que l’énergie est claire sur ce qu’il y a à faire, et comme le hasard n’existe pas, cette lecture est un rappel probant. Alors, on se jette à l’eau ? On lâche la main de papa maman pour nous aimer nous-même, enfin ?!
Et pour les amoureux de leurs parents, petit secret : c’est en les abandonnant, en arrêtant de les nourrir et de vous référer à eux en permanence que vous pourrez enfin aimer les êtres humains qu’ils sont, plutôt que la fonction papa/maman derrière laquelle vous les limitez.
Charlie