Au coeur des WC l’humain s’éveille, gueule de Foi
Comme un parfum de défaite, parfum entêtant qui colle à la peau. J’ai les pores qui transpirent, la bouche qui plâtre, les chevilles qui s’épatent. Mais je n’épate personne, même pas moi même. Épatante faculté, humanité déviée, celle qui s’évertue à puer, celle qui s’emploie à l’échec. Echec de l’amour, culte de la loose. L’humain dévoyé cherche à s’enliser. L’humain dévoyé rapetisse les cieux, limite l’immensité aux carreaux de ses fenêtres.
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ToggleLa grandeurs des gens se terre au fond des wc
L’humain dévoyé a rangé dieu au fond des cabinets à côté des closers et autres magazines aux images putassières. Le petit d’homme dévoyé, qui rêve et bave sur des starlettes déshumanisées, l’humain dévoyé, qui a refilé sa divinité à des ombres inaccessibles. L’humain dévoyé, qui écrase les araignées et jubile devant sa tv.
Chaque cri étouffé, chaque pleur rentré, nourrit un peu plus cet humain rapetissé. Chaque joie simulée, chaque éclat qu’on lisse, afin de mieux se mouler à des rêves en carton papier, chaque émotion évitée, c’est un peu plus à manger pour le petit homme en nous. Celui là que j’ai vu, celui que j’ai détesté, et chaque jour, chaque instant où je m’interdis, chaque seconde où je me muselle, je courbe un peu plus l’échine. Je rentre un peu plus les épaules, je me tasse, je m’entasse, je m’enlise et ensevelie, je m’enterre vivante en pestant contre la vie, en détestant la vie en moi, le dieu en moi.
Doucement j’ouvre la porte des “water closer”
Doucement, gentiment, j’ouvre la porte des water closet, ceux au fond de mon jardin. Je m’arme de courage, mais surtout de gentillesse. Minutieusement, j’évacue les closers, il faut pelleter, il faut enterrer et brûler les rêves préfabriqués.
Adieu princesses au bois dormant, princes sur cheval blanc, pretty woman en mal de Richard Gere. Ovation et hourra. Enlever tous ces masques qui ne sont pas à moi. Plus ? Ils ne l’ont jamais été. Au fond, tout au fond de l’étagère, voilà dieu, qui attendait patiemment. Comme le génie de la lampe qui attend qu’on la frotte. Et ben dieu c’est pareil. Il est là, en chacun de nous. Et comme un con il attend qu’on veuille bien lui ouvrir la porte.
Et oui, parce que ça a beau être un dieu, c’est pas forcément le barbu omniscient omnipotent. Enfin si, il l’est, à condition qu’on veuille bien le voir, et le laisser rentrer. Ce dieu, il en existe des milliards. Un pour chacun d’entre nous. Mais tout dieu qu’il est, il ne peut pas agir contre notre volonté. Ce dieu c’est nous, c’est l’Humain en nous, pas le ratatiné qui médit sur le voisin, jalouse la voisine et assassine ses proches. dIEU en nous il s’en branle de la vie des “water closer”
C’est l’Humain qui grandit, l’Humain qui révèle, celui qui parle aux Pierres, aux Arbres tout autant qu’aux Poissons, Singes et Oiseaux. C’est l’Aventurier qui s’émerveille, qui défriche et découvre, en prenant garde de ne pas écraser les herbes qui portent ses pas.
Que ta volonté soit faite,
que ton nom soit sanctifié.
Ce nom à sanctifier, à prononcer à voix haute, c’est le nôtre, pas celui d’un grand père docte et moralisateur. Se reconnaître. Enfin se reconnaître. Regarder dans le fond des yeux ce reflet qu’on cherche à éviter.
Hey, salut toi ! Se voir, se saluer, s’embrasser, se sanctifier, se reconnaître, voir la maman, la putain, le bourreau, le condamné, l’idiot, le génie, le bon, la brute, le truand, l’opportuniste, l’altruiste, l’imbécile, le médisant, le courageux, le valeureux… Et tous les embrasser, d’un coup, sans choisir, embrasser et reconnaître toutes ces facettes qui nous composent.
Et voir le dieu, le dieu qu’on est, laisser fleurir nos cœurs, laisser grandir nos âmes, et vivre, enfin vivre !
Vivre pour célébrer le dieu qui est en nous, à chaque instant. Dieu c’est la pulsation qui fait battre ton cœur, c’est le souffle qui emplit tes poumons, c’est la vie à l’intérieur de toi.
Que ma volonté soit fête !
Vivons, soyons nos propres créateurs, que notre volonté soit faite, que nos noms soient sanctifiés ! Alors ce parfum de défaite doucement se dissipera. Car l’échec n’existe pas, la réussite non plus. Il,n’y a que la vie qui compte !
Seules les ombres calculent et punaisent sur un tableau de chasse imaginaire les conquêtes et les échecs. La vie, elle, pulse, vibre, sans peur, sans doute, sans certitude non plus, si ce n’est celle de la pulsation, jusqu’à ce qu’elle s’arrête. Arrête, écoute, j’ai le cœur qui bat, pulse, vibre, vit. Sans retour possible. Ne plus jamais me laisser être une ombre. Que ma volonté soit faite, que mon nom soit sanctifié. Que ma volonté soit Fête, que mon Nom soit …
Liens & Autres
Conseil lecture : Ecoute petit homme W. Reich. Sur Babelio et son éditeur Payot pour que vous puissiez le commander en librairie of course. D’autres ouvrages de Wilhelm Reich sur la Bibliothèque du multi vert
Un peu de musique puisque cet article voit le jour au coeur de festival de Cannes patrie de la “closer attitude” … On va à Cannes
Ouah ! Quelle claque ! Quelle leçon de vie, d’envie, d’espoir !